Préoccupantes, ces images, disent les chercheurs, parce que des recherches antérieures ont montré qu'une hypersexualisation des femmes aura des conséquences sociales négatives autant pour les hommes que pour les femmes.
Les Prs Erin Hatton et Mary Nell Trautner, professeurs au Département de sociologie de l'UB, expliquent qu'ils ont choisi le magazine Rolling Stone parce que c'est un média bien établi, qui traite de pop-culture médiatique et n'est pas explicitement centré sur le sexe ou les relations hommes-femmes. Ce magazine peut donc être un support représentatif de la manière dont les femmes et les hommes sont représentés, en général, dans la culture populaire.
- Les représentations de femmes et d'hommes deviennent de plus en plus “sexualisées” au fil du temps, les femmes continuent à être plus fréquemment sexualisée que les hommes et d'une façon que les auteurs qualifient “d'hypersensualisée”. (Afin de mesurer cette intensité des représentations d'hommes et de femmes, les auteurs ont élaboré une échelle avec 3 types d'images: pas sexualisé (score 0-4), sexualisé (score 5 à 10) et hypersexualisé (11 à 23 points)).
- Dans les années 1960, ils constatent que 11% des hommes (image de gauche) et 44% des femmes sur les couvertures de Rolling Stone étaient “sexualisés”.
- Dans les années 2000, 17% des hommes (soit une augmentation de 55%) et 83% des femmes sont sexualisés (soit une augmentation de 89%).
- Parmi ces images, 2% des hommes et 61% des femmes ont été “hypersexualisés” (image de droite).
Dans les années 2000, dit Erin Hatton, il y a 10 fois plus d'images hypersexualisées de femmes que d'hommes et 11 fois plus d'images non sexualisées d'hommes que de femmes. Une situation qualifiée de “problématique», par les auteurs «parce qu'illustrant un rétrécissement décisif des représentations médiatiques de la Femme”.“Nous ne pensons pas qu'il est problématique pour les femmes d'être représentées comme sexy, mais nous pensons qu'il est problématique que la quasi-totalité des images de femmes qui les dépeignent ne les résument pas à des objets passifs de plaisir sexuel."
Reste l'humour (image ci-contre).
Source: University of Buffalo (New York) “Study Finds Marked Rise in Intensely Sexualized Images of Women, not Men” et Sexuality and Culture Volume 15, Number 3, 256-278, DOI: 10.1007/s12119-011-9093-2 “Equal Opportunity Objectification? The Sexualization of Men and Women on the Cover of Rolling Stone”