Qui est l'objet de l'autre ?
Tout commence dans le regard de l'autre, pas celui que l'on imagine, mais bien celui qui frôle notre nuque, chauffe notre 6e sens pour se retourner et voir ses yeux sur nous.
Tout est là dans l'analyse des expressions, de ce calme olympien, telle une statue grecque, de marbre ou d'émotion. Vous êtes, il ou elle donne son opinion, et forge ainsi le début d'une réflexion, d'un part de jugement, voire même d'une étincelle dans le jeu de la domination, de la soumission. Etre ainsi pour l'autre, adopter son regard, et accepter d'être son objet.
Mais aussi le mépris, tel un film, sans aucun échange, juste deux personnes l'une à côté de l'autre, comme deux amants fâchés, comme deux amoureux en fin de cycle, comme un second souffle qui ne viendra plus. Elle marche, elle est presque nue avec sa transparence, sa jupe trop courte, avec son corps donné en exhibition intérieure, mais lui ne regarde pas, ne la voit plus. Elle somnole dans cet inconscient qui fait d'elle la force et lui le vide.
Elle décide de ne pas être objet, mais d'être elle-même, libre de ses choix, comme un fantôme qui sort à la nuit tombée, mais ne montre son voile, se cache, et se dérobe. Elle est la maîtresse du jeu, la première à croire en elle, elle est libre.
Elle est libre de se montrer, de prendre les rênes de ce rapport visuel entre deux êtres, libre de guider l'autre, et surtout de lui laisser croire. Car c'est l'Autre, qui sera la victime, l'objet de ses propres désirs, des siens, mêlés, entremêlés, sans un regard, car la lumière est éteinte.
ma préférence
Candice SWANEPOEL pour ALLURE Magazine
par le photographe Mario TESTINO
Nylonement