Kyss Mig : un film lesbien poétique à ne pas manquer

Publié le 16 septembre 2011 par Yccallmejulie

Kyss Mig est le film lesbien qui fait le buzz sur la toile. Si le film est sorti le 21 juillet dernier en Suède, il n’y a encore rien d’annoncé pour une sortie française (comme d’habitude). Je suis donc aller chercher sur le net (comme d’habitude). Je dois dire que le film est une réussite.

[Spoilers, un peu mais pas trop]. Les premières images montrent un couple faire l’amour. Il s’agit de Mia (la brune Ruth Vega Fernandez) et de son boyfirend, Tim (Joakim Nätterqvist). Ça se passe, sans plus. Puis on entre dans le vif du sujet : Lasse (Krister Henriksson) et Elisabeth (Lena Endre) annonce leurs fiançailles. Sont présents à la fête la fille de Madame, Frida (la blonde Liv Mjönes), le jeune fils de Monsieur, Oskar (Tom Ljungman) et arrivent à la bourre Tim et Mia, la plus grande fille de Monsieur. Cette dernière fait part de son (également) prochain mariage avec son boyfriend, avec qui elle partage tout – y compris son travail. A la soirée, Mia remarque tout de suite la très très jolie blonde Frida qui elle aussi, cachée derrière son appareil photo pour prendre des clichés, semble aimantée vers cette brune toute en retenue mais au charisme certain. Comme on dit, c’est l’amour « at first sight » et Mia, à peine seule avec Frida (le temps d’un week-end) demande à la blonde de lui donner un baiser (élément déclencheur qui donne son titre au film). Et toi téléspectatrice tu te dis : pff, ca va très (trop?) vite. C’est là que le film surprend avec délicatesse. D’abord par sa réalisation, le ton est poétique : lumière froide (on est en Suède, faut pas l’oublier), alternance entre plans sur les paysages, plans rapprochés sur les personnages et musique gentiment mélancolantico-aérienne (la bande son est quand même composé par Marc Collin du groupe Nouvelle Vague). Ensuite, l’évidence de la rencontre, de prime abord simplette, prend en épaisseur au fur et à mesure que l’on découvre le background des personnages. La brune Mia n’est pas une oie blanche et la blonde Frida, n’est pas la lesbienne sûre d’elle – comme peut le laisser croire le premier quart d’heure.

Le film raconte l’histoire d’une femme qui  ne vit pas en adéquation avec ce qu’elle est. Mia, sous ses apparences de femmes en contrôle, ne fait que suivre le cours de ce que la vie lui apporte. Tim est une évidence intellectuelle et sociale. Frida est une une évidence émotionnelle et physique. Mia se laisse porter et tente d’éviter tout conflit (sauf par fois avec son père – à souligner la belle relation montrée entre un père et sa fille). Sa vie bascule lorsqu’elle prend une décision, celle du « baiser » premier. Frida, sous ses apparences de femme libérée, subit ce qui lui arrive. Elle avance d’abord sur des oeufs, ne voulant pas brusquer une Mia qu’elle croit hétéro. Puis, comprenant qu’elle n’est pas tout à fait la première, Frida attend que Mia agisse. Et comme rien ne se passe, Frida retourne à sa vie – une vie qu’elle partage avec une quelqu’une. Et oui, l’amour « at first sight » c’est merveilleux mais comment qu’on fait quand on est déjà investi avec un/une autre? D’abord on souffre en silence. Frida, la sensible, ne parvient pas à tricher. Mia, la fiévreuse, essaie de tricher jusqu’au bout. Puis on se retrouve dans un entre-deux mondes rien-qu’à-soi. Puis le rien-qu’à-soit ne suffit plus…  Rassurez-vous Mesdames, tout se finit bien. Un peu trop d’ailleurs à mon goût. Le final glisse vers un happy-end formaté qui n’est pas à la hauteur de la première partie.

Dans tous les cas, je vous conseille de le regarder. Sans être un chef-d’œuvre, c’est déjà du cinéma (et encore plus si on le compare à la production lesbienne en général qui, il faut bien le dire, n’est pas souvent remarquable).

P.S. : Le streaming c’est par ici (je le dis tout de suite, il faut comprendre la langue de Bellucci, Monica – parce que c’est sous-titré italien)