Eretic-Arts vend en ligne les œuvres d’artistes indépendants et sa fameuse « revue misanthropique d’images » Frake Wave. Et c’est bon!
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Frake Wave N°1
« Radicalement subversive,dérangeante,voire noire, la revue Freak wave, alias la vague scélérate, est un mélange de styles,de générations et d’origines unifiés dans un même thème : un insolent parti-pris misanthropique. Donner libre cours aux humeurs, fussent-elles fielleuses ou cyniques,aux antipathies pathologiques ou plus simplement à la sincérité. »
*Frake Wave N°2
« Ce deuxième numéro oscille entre la culture ethnique et la culture punk/ rock, avec l’arrivée de nouveaux acteurs issus des circuits alternatifs.
Bousculant les barrières de l’art, les influences pêle-mêle des fanzines, du multimédia, de l’art brut, des écoles sensationnistes sud américaines, ou encore l’arrivée d’une école africaine curieuse, dévoreuse d’Occident, ces tendances si diverses font de cette mouvance un courant artistique majeur de la fin du 20e siècle, constitutif de la culture naissante du siècle suivant. »
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Et on y découvre notamment, Anne Van der Linden
« Anne van der Linden : peintresse organique, prêtresse hérétique.
- Prenez une peinture médiévale. Vous savez, ces grandes toiles de scènes de combat avec des guerriers au visage impassible ou ces images pieuses de madones imperturbables.
Passez-en une au mixeur, quitte à vous blesser avec les échardes du bois.
- Prenez un homme. Tranchez-lui le pénis, non sans l’avoir préalablement fait éjaculer et uriner sur les débris de la peinture. Ajoutez son sperme, son urine et son sexe dans le mixeur, puis touillez avec un pinceau.
- Prenez une femme qui a ses règles. Incorporez son sang menstruel et sa cyprine au mélange. Profitez de son état particulièrement émotif dû au cycle naturel pour la faire pleurer. Receuillez ses larmes et rajoutez-les à votre mixture.
- Prenez une seconde femme, une guerrière ou une amazone cette fois-ci. Elle doit avoir un visage noble et impérial, une carrure imposante tout en demeurant féminine, avec des jambes musclées comme celles des égéries encrées de Robert Crumb. Rasez-lui les jambes et saupoudrez votre mélange de ses poils.
- Prenez maintenant la pomme donnée à Blanche-Neige par sa marâtre la sorcière. Coupez-la délicatement à l’aide d’une hâche et ajoutez les morceaux aux ingrédients précédents.
- Passez le tout au mixeur.
- Etalez la mixture sur une toile immaculée avec un rouleau à pâtisserie. Fignolez avec un pinceau.
C’est prêt.
Ainsi se crée une toile d’Anne van der Linden.
Mélange savoureux et coloré de sexualité débridée, de vagins béants et de pénis tentaculaires, de mythologie et contes de fées, de sang et de douleur (Forcément, si vous avez mal mixé le tableau médiéval lors de la préparation de la recette, les échardes peuvent causer quelque dommage à l’estomac…)
Ces éjaculations à la peinture à l’huile ou à l’encre de chine nous plongent dans un univers à la fois cauchemardesque et réel, merveilleux et horrible, pornographique et sentimental, irréel et familier. Avec elle, le repassage et la lessive deviennent des tortures moyen-âgeuses, les goûters d’anniversaire scatophiles, les repas de famille cannibales. Une jeune fille se branle dans sa chambre devant les regards morts de ses amants décapités. D’autres, coquettes, se recoiffent amicalement leur barbe soyeuse. Un couple de cadavres part se coucher. Une amoureuse pose sa tête sur les intestins à vif de son amant mort. La vie quotidienne de ses personnages n’est nullement troublée par les interventions surréalistes de démons hermaphrodites ou d’instruments de torture délirants et ils conservent – quelque soit le degré d’horreur de la situation – un visage serein de Vierge de gravure médiévale.
Beauté surplombe le monde dégueulasse. » (par Sophie Diaz)
La gaule du matin
Le gonflable
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Sophie Diaz
« Titulaire peu glorieuse d’une licence d’administration de l’entreprise, récompense piteuse d’études ô combien peu épanouissantes durant lesquelles j’ai découvert l’infect visage du mal sur Terre sous les traits de futurs jeunes cadres dynamiques, j’ai choisi, plutôt que de sombrer dans les z’indicibles tréfonds lovecraftiens de l’abîme des méandres du gouffre et moults autres synonymes redondants de la lassitude, de multiplier les activités artistiques afin de tromper l’ennui, cet amant énervant.
Ainsi, je dessine depuis ma période foetale ou presque en autodidacte, avec une prédilection pour les corps humains nus et décharnés, fragiles, martyrisés. Mes inspirations se trouvent, d’une part, dans par les images de beauté traditionnelle – et virtuelle – véhiculée par les médias : jeunes top-models longilines aux lèvres charnues, héroïnes sexy de bandes dessinées ou les pin-ups des années 1950′s, … et d’autre part l’enfance et mes fantasmes, et le tout saupoudré de sexualité débridée, suintante et odorante. Je mêle beauté de l’innocence et horreur du réel, fillettes mignonnettes et vulgarité. Alice au pays des pervers, en résumé.
A mes nombreuses heures perdues, je dessine-gribouille-peins-photoshopise des visuels pour des musiciens (Costes, Naing Naing, divers musiciens expérimentaux), ainsi que pour le site eretic-art.com, ce qui explique que vous êtes en train de lire ce texte sur ce même site en ce moment même, là, maintenant, tout de suite. Eh oui.
J’utilise également mes doigts, non pas pour faire des choses obscènes avec – que(ue) nenni !-, mais pour écrire sur mon clavier d’ordinateur, dérangeant ainsi l’écosystème qui y a pris place en dessous, notamment des textes pour mon groupe Bad Tripes dans lequel je suis chanteuse-hurleuse-strip-teaseuse-infirmière-vicieuse. » (par Sophie Diaz)
Lolitrash
Nymphet in Bed
Dans la chambre
Bound Geisha