Parmi les séries de la rentrée que j’aime, il y a Pan Am, ambiance vintage à la Mad Men, tendance filles de l’air et tonalité plus jouasse. Et dans ce club des 4 en uniformes bleutés, j’ai une préférence, peut-être chauvine, mais également admirative pour Colette Valois, l’hôtesse française, jouée par Karine Vanasse. Le personnage est à mes yeux le plus séduisant car jusqu’ici le plus nuancé. Colette a un charme mutin et léger qui, d’après les créateurs de la série donc, caractériserait la beauté à la française. Dans l’épisode pilote, elle pensait que son amant venait la retrouver sur le vol pour découvrir qu’il était en famille. Zou, Colette se venge en crachant dans son plat. Le second épisode nous dévoile la facette de la bonne copine, toujours le sourire, toujours serviable et qui, par sa bonhommie même, pourrait séduire un éléphant (en l’occurrence, le temps d’une danse, le pilote de son avion qui est la caricature du beau gosse blond ricain). C’est dans le tout dernier épisode, « Ich Bin Ein Berliner » diffusé dimanche dernier, que le talent de Karine Vanasse se dévoile. La troupe de Pan Am se retrouve sur un vol New-York/Berlin qui trimballe les journalistes partis assister au célèbre speech du président Kennedy lors de sa visite à Berlin-Ouest en 1963. Colette a beau essayé de garder le sourire, la joie de ses compatriotes de vol a du mal à passer. Dans une très jolie scène à la mission américaine (l’équivalent de l’ambassade), on découvre que le personnage a perdu ses parents durant l’occupation française par les nazis. Pendant la party post-speech, Colette remballe deux dignitaires allemands et se met à chanter l’hymne « Deutschlandlied » qu’elle a du apprendre de force étant enfant. Le moment, grâce à Karine Vanasse et son côté mutin (bien que bouleversée) verse dans une émotion contenue alors que la thématique dramatique aurait pu avoir un relent de tarte à la crème.
© Simon Normand
C’est peut-être pathétique de ma part, mais je dois confesser que le nom de Karine Vanasse ne me disait rien du tout. Je suis donc allée sur le web pour découvrir que Karine, bien que francophone, n’est pas Française mais Québécoise. Elle a commencé sa carrière enfant en remportant un concours de lip synch (tu sais, c’est quand tu chantes en playback) puis a enchainé des rôles à la télé. C’est le film de Léa Pool, Emporte-moi, qui en 1999 révèle son talent. Non seulement la demoiselle sait jouer mais en plus elle produit, en l’occurence Polytechnique de Denis Villeneuve, sorti en 2009 outre-atlantique mais pas encore ici. En 2011, elle donnait la réplique à Eric Cantona dans Switch de Frédéric Schoendoerffer. Dans sa biographie, j’ai découvert qu’elle avait tenu le rôle d’Irma la Douce. Et j’ai tout de suite pensé « mais c’est bien sûr! », Karine a ce même air coquin et intelligent qu’a Shirley MacLaine (qui tint le rôle dans le film de Billy Wilder), la francophone touch en plus.
Vous l’aurez compris : j’ai le faible pour Karine que je salue bien bas.