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A Prague, les hommes hétéros tournent dans les films gay…

Publié le 01 novembre 2011 par Tre-Bo-Mec-Tro-Jeune-Gay-Attitude
Dans les coins sombres de l’Europe de l’Est, la crise économique poussent les hommes hétéros à tourner dans des films gays.   PRAGUE, République tchèque – Martin a 20 ans. Le même âge que la démocratie tchèque.   Il est maigrichon et trop grand pour son corps. Il a un visage d’enfant, des cheveux courts auburn, de longs cils et le vide dans son expression. Il a l’air d’avoir 18 ans tout au plus mais ses yeux qui clignent lentement lui donne l’air triste de quelqu’un de beaucoup plus âgé.   Dans la terminologie du marché sexuel gay américain, c’est un « twink » classique c'est-à-dire un jeune beau gosse mince.   A Prague, les hommes hétéros tournent dans les films gay…   Le cameraman donne ses instructions : "fais semblant que tu aimes çà"
Il murmure « Salut » du bout des lèvres dans le studio pragois des films William Higgins, 67 ans, un producteur américain et « doyen du X gay » qui a déménagé à Prague sur le marché du sexe gay juste après le communisme  en même temps que deux autres figures du capitalisme : Santa Claus et le Colonel Sanders destinées à monopoliser Noël  et le poulet frit !   Les trois ont trouvé là-bas un terrain fertile.   « Tu peux te déshabiller » lui dit Rado, le cameraman et traducteur, il s’approche de Justel et lui donne la moitié d’une pilule bleue qu’il avale sans poser de questions.   Justel connait déjà la musique. C’est la deuxième fois qu’il tourne dans une vidéo érotique gay. La première fois, il avait fait une scène en solo et avait trouvé que c’était une bonne façon de se faire du fric pour quelque chose que, de toutes façons, il faisait gratuitement à la maison.   Ce jour la, il était supposé faire un duo avec un autre homme pour la première fois de sa vie et en plus, d’être filmé. Mais le partenaire ne s’est pas présenté pour des raisons que le studio ne s’explique pas. Ca arrive souvent. Certains candidats se dégonflent, d’autres ont trouvé un job entre temps, ou comme ils ont déjà une petite expérience dans le « business », ils trouvent un studio qui les payent mieux et ne rappellent pas.   Néanmoins, Justel est la, à poils , juste avec une paire de chaussettes blanches de sport avec des petits drapeaux tchèques dessus, assis sur ce même canapé où deux mille garçons se sont assis avant lui, certains une seule fois, d’autres sont revenus …   A la fin du tournage, il aura de l’argent, c’était son but. Il paiera le loyer avec ou invitera sa copine à diner.   Après tout, Justel dit qu’il est hétéro. Il fait des « trucs gays » juste pour du fric.     A Prague, les hommes hétéros tournent dans les films gay…   Martin s'est dit que,  se masturber devant une camera, çà valait bien un peu d'argent
Comme la grande majorité des mecs tchèques « 100 % hétéro » qui participe à des films gays, il ne faut surtout pas lui dire qu’il pourrait être gay. Il fait çà seulement, et il insiste bien, pour de l’argent.   Paraissant timide, inexpérimenté et hétéro, il répond parfaitement aux fantasmes sexuels de ces consommateurs exigeants que sont principalement les hommes homosexuels américains qui cherchent à satisfaire leur gout pour le X gay mettant en scène des acteurs hétéros.   Les gays ont toujours flashé sur la masculinité et voient les hétéros comme des vrais mecs. C’est une bonne opportunité de marketing pour les producteurs. Une bonne proportion de gays se représentent les hétéros comme plus masculins que les gays.   Selon William Higgins, les gays veulent voir des hétéros mais ils les imaginent étant gays, ce qui fait que 90 % des garçons tchèques qu’il utilise dans ses vidéos, sont hétérosexuels ou du moins, se prétendent comme tels.   Il aime aussi recruter des hommes qui n’ont généralement jamais fait de X ou, jamais eu de rapports sexuels avec d’autres hommes, et il marketise leur inexpérience non pas comme un inconvénient mais comme un atout.   Il aime filmer des débutants, surtout s’ils n’en ont pas envie, il zoome sur leurs visages crispés, parfois de douleurs …   Il préfère aussi travailler avec des hétéros parce qu’ils ne sont pas très pointilleux pour savoir avec quel mec, ils vont baiser. S’ils sont prêts à le faire avec un mec, alors ils le feront avec n’importe quel mec. Ce sera un travail. L’acteur gay, lui,  va toujours essayer de dicter avec qui il veut tourner. Le X gay : les chiffres Les ventes et locations de videos gay représente entre 10 et 12 milliards de dollars dans l’industrie mondiale du X, soit le tiers selon certaines estimations. Ces deux petits pays, la République tchèque et la Slovaquie seraient à présent, la deuxième plate-forme mondiale du X gay après les USA.   Quelques acteurs américains travaillent aussi pour le X gay. Il faut savoir qu’une scène sera payée 400 dollars dans une production hétéro. Ce sera jusqu’à 7 fois plus dans une production gay.   Mais la mondialisation a changé les salaires. Les tchèques travaillent pour beaucoup moins et ils inondent le marché de produits plutôt « bas de gamme ». Il est impossible d’estimer précisément combien de films X gay sont produits à Prague. D’autant plus, qu’à présent, certains sont faits par des amateurs avec des webcams bon marché dans leurs appartements transformés en salon de massage ou en studio-photo.   De la quinzaine de grosses ou moyennes productions opérant à Prague, Bel Ami/BAO, Ayor, AVI Films/Staxus et William Higgins sont parmi les noms les plus visibles dans les vitrines américaines des sex-shops gays avec des titres comme : « Inside Prague », « Czech Up » – « Medical Fantasies », « An american in Prague »   Higgins réalise chaque mois un nouveau DVD pour la vente au détail et trois nouveaux DVDs pour le streaming en ligne.   Il met en ligne également chaque semaine, 13 scènes principales de ses videos, 12 casting videos, et 2 « backstage videos ».   Pour la communauté gay internationale, Prague a la réputation d’être une ville extrêmement libérale, même s’il n’y a pas vraiment de « quartier gay », pas de « out and proud » ou de rainbow flags dans les vitrines et s’il est très rare de voir deux garçons se tenir la main.   Pourtant, pour William Higgins, « sex is not a big deal » ! et les categories gay, hétéro ou bi n’ont pas beaucoup de sens là-bas.  C'est-à-dire que le comportement sexuel ne fait pas devenir pour autant, gay ou même bisexuel.   Il y a quelques mois, Justel était au chomage et à la recherche d’un emploi. Parcourant les petites annonces d’un journal, il est tombé sur une annonce pour être « modèle ». Il est venu au casting et s’est aperçu que « modèle » était un doux euphémisme et qu’il s’agissait en réalité de tourner pour un film X.   Ceux qui travaillent dans l’industrie du film pour adultes sont souvent appelés « modèles » et non pas « acteurs » même s’ils peuvent soit poser nu, soit participer à une orgie avec une dizaine d’autres mecs !   La petite amie de Justel est contente aussi qu’il gagne un peu de sous en faisant cela. Il dit que çà ne la rend pas jalouse qu’il baise avec un mec devant une camera. C‘est juste du sexe, il n’y a pas d’attirance. Elle ne penserait pas la même chose si c’était avec des femmes … Entrons dans « l’usine » du X gay William Higgins a des cheveux blancs coupés courts, une barbe et des petites lunettes argentées. Il porte des tenues kakis et un gilet de photographe. Il ressemble davantage à Hemingway qu’ à un pionnier des films gay !   A Prague, les hommes hétéros tournent dans les films gay…   Le producteur américain William Higgins, le "doyen" du marché du X gay à Prague
Il est né dans l’ Oklahoma et est allé à l’école catholique. Il dit qu’il est très « catholique » pour les castings de ses recrues. Ils peuvent avoir 18 ou 35 ans du moment qu’ils sont beaux mecs.   Cela dit, ils rejettent 80 % d’entre eux parce qu’ils n’ont pas le look, qu’ils sont trop laids ou difformes ! ou bien, qu’ils ne peuvent pas travailler sous pression.   Un très bel immeuble du 19eme siècle du quartier résidentiel de Ujezd à Prague sert de siège à la Higgins company. Studios, bureaux, logements et … un club gay le "Drake's". Tout est là.   Avant chaque tournage, le cameraman s’occupe des formalités. Le modèle doit montrer sa carte d’identité devant son visage pour prouver que c’est bien lui et qu’il a 18 ans ou plus.   Martin Justel n’est pas son vrai nom. C’est le nom que le studio lui a assigné pour préserver son identité. Les noms sont créés aléatoirement. Geoff, le Directeur, relève les noms de famille les plus courants en Moldova et les combinent avec des adjectifs tchèques tels que « Chlupaty » (poilu), ou « Dlouhy » (long) ou bien utilise des noms avec une vague consonance tchèque comme Justel.   Justel a avalé la pilule bleue mais cela a comme effets secondaires que son visage et ses oreilles deviennent très rouges. Le produit augmente la circulation sanguine partout et pas seulement là où on le voudrait !   C’est pour cela que de nombreux studios préfèrent injecter directement un produit dans les tissus érectiles du penis. Effet immédiat ! Mais les débutants ont peur de l’aiguille …   L’éclat dur et la chaleur des lumières brillantes contrastent avec le silence qui règne dans le studio, parfois interrompu par les ordres donnés par le cameraman : « fais semblant que c’est bon, que tu aimes çà ! » ou bien par les gémissements des actrices féminines en provenance du lecteur de dvd que Justel regarde fixement pour l’aider à s’exciter. « Bon boulot » dit le cameraman. C’est la dernière prise. « Tu peux aller te laver ». Justel se douche, se rhabille et touche son cachet : 3 000 couronnes tchèques soit 168 dollars. C’est le prix pour un solo. Un duo lui rapporterait deux fois plus. Mais reviendra-t-il ? « Je verrai, je trouverai peut-être un job et je ne reviendrai pas »   Après 14 ans dans l’industrie du X gay, William Higgins a quitté les USA dans les années 80 quand l’épidémie de SIDA est arrivée. Il a alors déménagé à Amsterdam. Puis, quand il a visité Prague pour la 1ere fois, il a été surpris de la facilité à avoir des relations sexuelles entre hommes.   « J’ai ramassé un auto-stoppeur une fois et lui ai dit : tu es OK pour 60 dollars ? et il était OK. C’était aussi simple que cela »   En se promenant avec lui dans le quartier de Mala Strana, on a l’impression que tous les garçons ont travaillé pour lui : le serveur du café du coin, même les gardes du Palais présidentiel avec tous leurs uniformes, ont tourné dans l’un de ses films en 2003 ! La crise économique et les films X Dernièrement, une trentaine d’hommes vient sonner chaque semaine,  à la porte du studio de casting. Beaucoup plus d’ukrainiens qu’avant. Ils ont été licenciés des chantiers de construction. Le prince de « Twinkopolis »   Alan Capier, une star des productions AVI Films, est dans ce « business » depuis 6 ans. Il a travaillé pour Higgins mais aussi Eurocreme, Man’s Art et d’autres. Il a eu plus de 600 partenaires hommes et a tourné dans plus de 100 films.   Ouvertement gay, Capier est une rareté sur le marché de Prague. Il tourne sans avoir recours aux fameuses petites pilules bleues.   En dégustant le Svařák, une boisson de l’hiver à base de vin chaud épicé, dans un café en face du club gay Valentino, Capier parle de sa carrière dans le X avec enthousiasme :   « Les autres le cachent mais pas moi. Je suis un exhibitionniste ! » Capier, dont le vrai nom est Marek Tomsu, dit que sa famille est au courant de ce qu’il fait et que çà ne les dérange pas du moment qu’il fait attention à sa santé.   Comme il tourne aussi dans des films « bareback » c'est-à-dire sans préservatifs, il fait un test HIV une fois par mois.   Comme presque tous les acteurs à Prague, il n’est pas circoncis. Les clients américains trouvent çà exotique ! et comme la plupart de ses collègues, il paraît plus jeune que son âge (26 ans).   Ce n’est pas pour rien que Prague a été surnommée « Twinkopolis » car elle produit certains des meilleurs talents du genre dans le monde qui sont surtout appréciés par la clientèle gay plus âgée.   Capier avait été contacté par des « scouts » du studio AVI Films. Ils sont chargés de trouver des modèles un peu partout. Ils avaient vu ses photos sur un site de rencontre gay.   Quand il est arrivé au studio, il a compris qu’il devait jouer une scène avec un autre mec et qu’il serait le « passif ». Le directeur rigolait car son partenaire était un « 25/6 » ! c’est à dire la taille du penis en centimètres.    « J’ai dit non, je ne peux pas me faire prendre par çà ! Il a répondu : Si, tu peux le faire. Et je l’ai fait ! J’ai touché 13 500 couronnes (675 dollars) pour çà et je suis rentré chez moi ! »     A Prague, les hommes hétéros tournent dans les films gay…   Dans la terminologie du marché gay américain, un  "Twink"  est un beau gosse, jeune et mince. Prague est surnommée "Twinkopolis"
Il dit que c’était la belle époque. « Il n’y avait pas autant de choix sur Internet et certains mois je me faisais 7 000 euros ».   Mais c’est fini. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’étudiants qui font çà quelque temps. Cà leur permet de faire des beaux cadeaux à leur petite amie ! et puis après, çà ne marche plus, alors, comme ils ont arrêté leurs études pour certains, ils deviennent « escort » pour ne pas dire prostitué. C’est un secret …   La plupart des acteurs tchèques dans le X gay ont une copine et un emploi. Certains sont mariés, il y a des barmen, des chômeurs, parfois, des flics ou des pompiers.   Il s ne parlent à personne de leur participation à ces films.   Les producteurs leur assurent la confidentialité mais il devient de plus en plus difficile de cacher leur véritable identité en ligne.   Les producteurs s’engagent aussi à ne pas vendre les videos en République tchèque mas ils ne peuvent pas obliger les distributeurs à faire de même.    Les accès aux sites sont également bloqués à l’intérieur de la République tchèque mais des systèmes « d’anonymizers » faciles à utiliser, permettent à presque n’importe qui de regarder ces sites dans le pays même.   Quelques acteurs ont été ainsi reconnus et « outés » au grand dam de leurs familles et de leurs amis.   C’est ce qui est arrivé à un finaliste du Big Brother tchèque, Filip Trojovsky, alias  Tommy Hansen, son nom d’acteur de X gay.   Ses photos osées ont été publiées dans un tabloïd et il a du avouer que c’était bien lui mais « qu’il n’était pas homosexuel » Sic !   Concernant les drogues prises par les acteurs, Higgins dit que ce qui se passe en ce moment en République tchèque lui rappelle les années 80 aux USA, avec ce qu’il appelle « la pagaille SIDA » et pendant laquelle, les gens faisaient tout et n’importe  quoi. Un jour comme les autres au studio William Higgins   Justel est revenu une seconde fois finalement. Les producteurs ont décidé qu’il serait le « passif » de la scène. Son partenaire est une belle bête impressionnante de muscles et de tatouages.   Les cameras tournent, les ordres sont donnés : « Fous lui des claques sur le cul pendant que tu l’encules »   Justel a fermé les yeux, s’est mordu la lèvre et s’est laissé faire…   Demain, William Higgins écrira dans son blog : « Justel a perdu son pucelage avec un mec. Je crois qu’il n’a pas très bien compris ce qui lui arrivait »   Ainsi va la vie au quotidien,  dans un bel immeuble de Prague.     Visitez le site de William Higgins :   WilliamHiggins.com

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Par Pédro Torres
posté le 27 août à 16:14

"Çà" avec un accent sur le "à" n'existe que dans l'expression "çà et là", sinon, c'est juste "ça" :-)