IPERGAY pour Intervention Préventive de l'Exposition aux Risques avec et pour les Gays. Parce que parmi les 6.300 nouveaux cas de VIH diagnostiqués dans l'année, 40% touchent des hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH), parce que les dernières enquêtes montrent, dans ce groupe, une augmentation du nombre moyen de partenaires et de pénétrations anales non protégées, parce que la prise d'un antirétroviral en prophylaxie peut réduire jusqu'à 44% le risque de contamination par le VIH, cet essai dans la population gay et HSH répond à un impératif de santé publique.
Son responsable scientifique, le Pr Jean-Michel Molina, Hôpital Saint-Louis ajoute: « Tout doit être fait pour diminuer le nombre de nouvelles contaminations par le VIH dans les populations les plus exposées ».
L'Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS) s'apprête donc à lancer, dès janvier 2012, cet essai d'intervention en prévention auprès des gays et des hommes séronégatifs ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH). L'essai devra confirmer qu'un traitement antirétroviral pris durant la période d'activité sexuelle associé à une stratégie globale et renforcée de prévention, peut réduire le risque d'être infecté par le VIH. L'ANRS rappelle les résultats de l'essai Iprex, mené par les NIH en Amérique du Sud et en Thaïlande, chez des gays et des HSH séronégatifs, soit une réduction moyenne de 44% du risque de transmission. Malgré un recours plus fréquent au dépistage et aux préservatifs, l'épidémie reste très active chez les gays et les HSH et seuls 67% des HSH déclarent utiliser un préservatif lors de tous leurs rapports sexuels avec des partenaires occasionnels, le nombre moyen de partenaires augmente tout comme le nombre de pénétrations anales non protégées. Ainsi, un HSH sur 3 a eu au moins une pénétration anale non protégée dans l'année.
Un manque de données sur la Prep pour les HSH en Europe : Des essais autres qu'Iprex ont démontré l'efficacité de la Prep pour prévenir la contamination par le VIH chez des personnes exposées, mais chez des couples hétérosexuels. Pour le Pr Gilles Pialoux (Hôpital Tenon), co-responsable de l'essai, « La preuve de l'efficacité de la Prep pour les HSH européens manque toujours à ce jour ».
Une « nouveauté » : Les participants prendront leur traitement pendant les périodes d'activité sexuelle, une stratégie qui permet d'éviter les contraintes d'une prise en continu d'antirétroviraux, qui favoriser ainsi une bonne observance, accroît la responsabilisation, limite les effets indésirables possibles ainsi que le coût. Comme la majorité de ce type d'études, cet essai s'effectue, comme dans la vraie vie, dans le cadre d'une stratégie globale et renforcée de prévention (distribution de préservatifs, dépistages réguliers du VIH et des IST, vaccination contre les hépatites A et B et conseils personnalisés).Il s'agit d'évaluer le bénéfice de l'association de nouveaux outils comme la Prep, précise le Pr Jean-François Delfraissy, Directeur de l'ANRS.
L'essai démarre en Janvier, concernera 300 volontaires dans la phase pilote (sur 1900 pour la totalité de l'essai) et se déroulera à Paris (Hôpital Saint-Louis, Pr Jean-Michel Molina, et Hôpital Tenon, Pr Gilles Pialoux), Lyon (Hôpital de la Croix-Rousse, Dr Laurent Cotte) puis ultérieurement au Québec, à Montréal (CHUM Hôpital Hôtel Dieu, Dr Cécile Tremblay).
Source : ANRS- Pour en savoir plus : www.ipergay.fr
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