« Full service », le livre qui révèle les pratiques bi et gay des stars américaines des années 40 à 60
Publié le 31 janvier 2012 par Yccallmejulie
Ah l’âge d’or du cinéma hollywoodien, ces stars en noir et blanc qui font rêver les masses… L’envers du décor que nous raconte Scotty Bowers, des années 40 aux années 60, n’est pas aussi papier glacé que ce que l’on a voulu nous faire croire. On sait depuis la révélation, à l’époque choc, de la mort de Rock Hudson des suites du Sida, que les histoires bien proprettes racontées dans les magazine people étaient, pour la plupart, mises en scènes par des escadrons de conseillers en communication. Dans un livre à paraître le 14 février intitulé Full Service: My Adventures in Hollywood and the Secret Sex Lives of the Stars, co-écrit avec Lionel Friedberg, célèbre réalisateur et producteur de documentaires, Scotty Bowers, aujourd’hui 88 ans, nous raconte comment il a croisé les grands noms Hollywood et organisé pour eux des rendez-vous extra-conjugaux. Ce Marine, de retour du front, dégote un job de pompiste à Hollywood. Sa belle gueule attire l’attention de l’acteur d’origine canadienne Walter Pidgeon qui l’engage comme call-boy (pour rester polie). C’est le début d’une ascension de l’ombre qui amène Bowers à se constituer un carnet de stars bi ou gay qu’il fournit en partenaires. L’homme explique comment, à cette époque, la brigade des mœurs faisaient de nombreuses descentes dans les bars gays. Il était hors de question de s’afficher. Bowers aurait ainsi fournir en amants et maîtresses Cary Grant, Spencer Tracy, Katharine Hepburn dont il clame lui avoir présenté plus de 150 femmes, ou encore Cole Porter, le Duc et la Duchesse de Windsor. Au fil des ans, son carnet s’étend à des personnalités hétérosexuelles. Dans les années 80, avec l’apparition du Sida, il arrête son activité.
Scotty Bowers explique pourquoi il a attendu avant de raconter sa vie :
Je suis resté silencieux toutes ces années parce que je ne voulais blesser personne. Et je n’étais pas fasciné. Alors quoi, ils aimaient le sexe. Qu’est-ce que ça peut faire? [..] Je n’ai pas besoin d’argent. J’ai finalement dit oui parce que je ne rajeunis pas et que toutes mes combines de l’époque sont enterrées. La vérité ne peut plus blesser personne.
Le livre n’est pas encore sorti mais le buzz se fait déjà entendre. Cynthia McFadden, responsable de la succession Hepburn, ne souhaite pas commenter, technique qu’elle a toujours pratiquée. Jennifer Grant, la fille de Cary, claironne que son père était hétéro et riait des rumeurs qui lui prêtaient des préférences homo. James Curtiz, auteur d’une récente biographie sur Spencer Tracy, lui, précise que les anecdotes de M. Bowers ne sont pas vérifiables. Juridiquement, en tout cas, il semblerait que la sortie de ce livre (et de ce qu’il contient) n’est pas attaquable. Matt Tyrnauer, producteur et réalisateur d’un documentaire sur Valentino, a déjà signé un contrat avec Scotty Bowers pour acheter les droits.
Ces révélations vont sans doute provoquer de vives réactions. Sans entrer dans le débat du c’est faux/c’est vrai, cela peut au moins permettre de lever le voile sur la bulle bien proprette qui était de mise à l’époque et montrer que avant aussi il y avait des stars bis et gays, que ce n’est pas une mode grandissante des années 2000. Pour reprendre les paroles de M. Christopher Plummer prononcées lors de sa victoires aux Golden Globes 2012 pour son rôle de gay dans Beginners : »l’homosexualité fait partie de notre société depuis les Egyptiens ». Aucune raison donc que Hollywood y ait échappé.
source : New York Times