Magazine Erotisme

Amour : à consommer de préférence avant…

Publié le 02 février 2012 par Sayane @hardsciences

Amour : à consommer de préférence avant…Les dates de péremption signent la mort du plaisir. Enfin au moins du plaisir gustatif. Tout le monde s’est déjà retrouvé comme un con devant un gros pack de viande à manger pour la veille. Dégouté à vie d’une ingestion non-stop du même plat pendant les 72h qui suivent. De manière totalement antagoniste, on peut noter que les dates de péremption des plans culs ont tendance à pimenter l’acte sexuel. Tout le monde s’est en effet déjà retrouvé devant une superbe paire de fesse à tripoter pour la soirée. Enchanté pour quelques minutes (secondes ?) d’avoir le privilège de l’exclusivité totale de ce corps qui devient nôtre, mais qui bientôt ne le sera plus. Dans ce cas, on peut postuler que le caractère éphémère de la rencontre ne fait que rendre le tout bien plus excitant.

Mais qu’en est-il de l’amour ? Vous savez, celui avec un grand A (ahah laissez-moi rire…)(comment ça j’ai un cœur de pierre ?). Il semble que cette date de péremption-ci soit également sujette à de très nombreuses discussions et expérimentations, pour preuve en est l’adaptation du livre « L’amour dure 3 ans » de Frédéric Beigbeder (sorti le 18 janvier dernier sur les écrans). Les journalistes mondains ne sont pas les seuls à s’interroger : les scientifiques développent aussi des théories assez tranchées et opposant (une fois n’est pas coutume) les sciences exactes aux sciences humaines.

LES POUR

Les sciences exactes, et plus principalement les spécialistes des théories de l’évolution, des théories cognitives, voire les neuroscientifiques, s’accordent en général avec Frédéric Beigbeder. Le sentiment amoureux n’est pas censé durer beaucoup plus de 3 ans. Pourquoi ? Pendant ces 3 ans, les deux tourtereaux deviennent des junkies à l’ocytocine, l’hormone qui provoque l’attachement sentimental. On peut donc croire ces nigauds quand ils disent être « accro ». Sauf que, c’est là que le bas blesse : Dame Nature nous shoote afin de nous pousser à la copulation, et donc à la reproduction. Et 3 ans ça correspond à peu près au temps nécessaire pour forniquer assez pour concevoir, puis s’occuper ensemble du petit jusqu’à un âge où il pourrait survivre seul. L’amour hormonal, amour passionnel, nécessaire à la reproduction de l’espèce, et principalement dû à l’ocytocine ne serait donc voué qu’à s’éteindre après 3 ans de vie de couple (par une chute du taux de l’hormone dans le sang).

Mais alors pourquoi mes grand-parents sont restés ensemble toute leur vie et s’aiment encore ?

LES CONTRE

C’est là que les chevaliers des sciences sociales interviennent. En effet, l’ocytocine évoquée par les neurobiologistes a tendance à nous faire oublier les défauts de l’autre et à nous maintenir dans un état euphorique afin de nous faire procréer (l’ocytocine est une cochonne). De fait, après 3 ans de couple, les personnes se découvrent vraiment et apprennent à vivre et collaborer ensemble : c’est donc une nouvelle sorte d’amour qui débute. C’est en tout cas ce qu’ont avancé Daniel O’Leary et son équipe en 2011.

L’Amour n’a donc pas de date de péremption, mais vous aurez surement noté vous-même que sa nature change au cours du temps, faisant entrer en jeu différentes hormones et par conséquent différents sentiments et états amoureux. Enfin, ça reste entre nous, et rien ne vous empêche de balancer entre le fromage et le dessert : « Chéri, je crois que notre date de péremption est passée. Je ne ressens plus aucun shoot d’ocytocine pour toi. » Pratique et scientifique.

Remerciements : Je tiens à remercier @anaisle et @SH_lelabo pour m’avoir donné l’idée de cet article via une discussion sur twitter, ainsi que le support scientifique nécessaire.

Sources : photo de HokutoSuisse sur flickr, « L’amour dure-t-il vraiment 3 ans ? » sur Quoi.info et « L’amour ne dure pas que 3 ans » sur scienceshumaines.com


Retour à La Une de Logo Paperblog