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Rewind: « Kill Your Darlings », « Week-end », Stephan Elliott, « Smash »

Publié le 12 février 2012 par Yccallmejulie
Rewind: « Kill Your Darlings », « Week-end », Stephan Elliott, « Smash »AMERICAN (& BRITISH) IDOLS

Cette semaine, on continue dans la série « l’histoire LGBT vue d’Hollywood, c’est trop cool ». Alors que, mercredi prochain, le public français va enfin pouvoir décider qui de David Cross (I’m Not There) ou de James Franco (Howl, qui sort mercredi) aura le mieux incarné Allen Ginsberg à l’écran, il faudra désormais ajouter à l’équation Daniel Radcliffe qui n’en finit plus, en reprenant le rôle du poète, de conforter son statut gay-friendly. Lors de la Berlinale, on a appris que Michael C. Hall, Jennifer Jason Leigh et Kyra Sedgwick viendraient étoffer encore plus le casting déjà impressionnant de Kill Your Darlings, où l’on retrouve déjà Ben Foster (William Burroughs, notre pédé junkie préféré), Jack Houston (sous les traits de Jack Kerouac), Elizabeth Olsen (sœur des célèbres jumelles, et révélation de Martha Marcy May Marlene), Dane deHaan (Chronicle) et Harry Potter himself donc.

Rewind: « Kill Your Darlings », « Week-end », Stephan Elliott, « Smash »

Le film s’inspire d’un fait-divers où, en 1944 :  le journaliste Lucien Carr (deHaan) assassina son ami David Kammerer (Hall) et convoqua pour sa défense alors l’argument de «gay panic defence », réunissant les figures-phares de la « Beat Generation » qui défendirent leur ami inculpé. Si l’on aurait vite fait d’accorder un crédit à sa parole quand le méchant prédateur homosexuel prend les traits de Dexter Morgan, on se rappelle aussitôt qu’on avait repéré pour la première fois deHaan, comme Mia Wasikowska, dans la série In Treatment, en adolescent gay perturbé et instable, rôle qu’il conforte visiblement dans Chronicle. Ce projet alléchant est la première réalisation de John Krokidas et sera produit par l’iconique et inévitable productrice lesbienne, Christine Vachon, et la sortie du film est programmée aux US pour 2013.

Rewind: « Kill Your Darlings », « Week-end », Stephan Elliott, « Smash »

Tom Cullen

Ce sont autant d’angles sur l’homosexualité, aussi réjouissants et qui semblent tellement inspirer les cinéastes, qui me donnent encore plus hâte de pouvoir découvrir le 28 mars le très attendu film du britannique Andrew Haigh, Week-end, découvert notamment en France à l’automne au festival « Chéries-Chéris » (dont certains Yaggeurs semble-t-il), qui promet d’être débarrassé de tous ces tics (aussi efficaces et nécessaires qu’ils peuvent s’avérer, face à l’histoire racontée) sur la caractérisation des homosexuels à l’écran, mais aussi ceux de certains cinéastes gays eux-mêmes, pouvant pêcher par excès de (auto?) complaisance, puisque le véritable tour de force du film est d’avoir réussi à séduire un public large, autant si ce n’est plus (à son échelle, cela va sans dire) que Brokeback Mountain, autour d’une simple histoire romantique entre deux hommes. On me rétorquera que, certes, le film d’Ang Lee n’est pas super jouasse non plus, et que, si ça se trouve, ils meurent à la fin! Le buzz s’est en tout cas développé de façon assez intrigante pour m’interpeller, et je suis ravi qu’un jeune inconnu comme Tom Cullen, non content de rafler bien des prix un peu partout, fasse la sensation avec un tel rôle, et qu’Andrew Haigh confirme son talent, après Greek Pete, bien au-delà du cercle des festivals. Assurément une de mes plus grandes attentes de l’année.

PRISCILLA QUI MANGE UN SVELTESSE, CA VOUS ETONNE?

Vous aussi, vous confond(i)ez John Cameron Mitchell avec Stephan Elliott? Bizarrement, non, me direz-vous, car si le public et la critique ont rapidement confirmé les espoirs placés en l’auteur d’ Hedwig and The Angry Inch, ils ont tout aussi vite fait de jeter l’éponge avec celui de Priscilla, folle du désert. Et pour cause, pour ceux qui ont avait vu le pénible Voyeur (remake de Mortelle Randonnée) et ne sont probablement pas dérangés pour Un Mariage de rêve, « costumade » et bluette peut-être sympathique mais déjà tombée dans l’oubli. Le cynique en moi n’a pu s’empêcher de soupçonner un potentiel « P.R. stunt » lorsque, il y a deux semaines, lors de la cérémonie des AACTA (Australian Academy of Cinema and Television Arts) Awards, il a fait, à 47 ans, son coming-out devant le gratin de l’industrie australienne :

Fondamentalement, j’avais peur de qui j’étais. En fait, j’étais terrifié à l’idée r d’être gay. Même après Priscilla, je me suis mis au vert parce que fondamentalement j’avais peur de ma famille. Et ce soir, je fais mon coming-out.

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Mais en relativisant, il faut bien admettre qu’il n’est pas donné à tous d’avoir la force de caractère et la personnalité affirmée du réalisateur de Rabbit Hole, et que, vu de France, où ce n’est (pour la plupart) qu’une simple formalité, il n’est pas évident de concevoir que la sexualité d’un réalisateur, si elle ne constitue pas un atout, ou du moins juste un simple fait, puisse être un obstacle dans l’épanouissement d’une carrière. Or, si l’on croit ses termes, ce n’est ni l’un ni l’autre, mais d’abord une étape personnelle et d’un geste très intime, dont il n’appartient à personne de juger, surtout pas ceux qui se plairaient à se dire que pour eux, c’est une formalité, ça se fait comme de passer une lettre à la Poste. Il n’empêche que dans cette histoire, ce qui est le plus triste, c’est que, non seulement, bon nombre de spectateurs « supposaient » déjà l’éventualité de cet état de faits, mais que, de toute évidence, cela l’a clairement handicapé dans son évolution artistique. Reste à espérer qu’au moins, ça lui permette de faire de bons films maintenant parce que bon…

« THAT » ‘S ENTERTAINMENT

Je n’avais jamais remarqué que la Saint-Valentin pouvait constituer un prétexte calendaire de sweeps (périodes de ventes d’espaces publicitaires où les séries ont le potentiel de se faire un maximum de promotion et d’audience) , ce qui paraît évident pour un mois de février, mais ça l’est encore moins quand on se dit que, quand même, une série qui attendrait la moitié des épisodes diffusés pour développer les relations sentimentales de ses personnages pourrait ainsi trahir sa difficulté à les faire évoluer sur un rythme normal. Donc, pas de baiser gay pour moi dans cette semaine dans Happy Endings (je ne suis pas à jour, et j’aime pas les spoilers!) ni lesbien dans Glee (faut dire que j’ai arrêté avec les niaiseries estampillées Ryan Murphy). Surtout, que, de façon assez invraisemblable, j’ai trouvé celle qui la remplacera – ou plutôt, qui aura le potentiel d’accomplir tout ce qui manque à mes yeux dans la série de la FOX – dans mon coeur, et ce, en un seul épisode, c’est-à-dire la sensation Smash, le dernier bébé – et, à ce stade, dernière bouée de sauvetage – de NBC. Comme le fait remarquer YCCallmejulie, « vous échangerez les querelles inters couloirs du lycée de Glee pour les rivalités de jeunes actrices, les egos de metteur en scène et les problèmes financiers des producteurs ». Certes, ne soyons pas dupes, le postulat n’est pas sans facilités, et surfe allègrement, comme Glee avec American Idol, sur la vague des télé-crochets musicaux dont le  « lead-in » est The Voice, qui vient de trouver un bon tremplin en diffusant son « season premiere » à la suite du Super Bowl (qui a connu cette année un nouveau record d’audience – et qui lui-même s’est vu offrir une mini-polémique complètement pourrie mais toujours efficace quand il s’agit de faire parler de soi avec un doigt d’honneur de 1/38 de seconde par M.I.A. , invitée avec Nicki Minaj pour le show de mi-temps de Madonna).

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Pour en revenir à Smash, ce qui est rafraîchissant est de se trouver devant des personnages d’adultes qui ne sont pas caractérisés comme des pisseuses de 14 ans: l’auteur (Debra Messing) et sa vie de famille chamboulée par sa vie professionnelle, l’envers peu reluisant d’un financement où une rancune personnelle peut mettre dans le coma la gestation de longue date d’un projet (Angelica Huston et son futur ex-mari qui n’hésite pas anéantir une production), la jeune ingénue (Katharine MacPhee, ex- »rebut » d’American Idol) déjà bien épanouie dans le privé qui ne renonce néanmoins pas à ses rêves, la méchante blonde (Megan Hilty, qui a fait ses preuves sur les planches et dont les courbes, enfin réalistes, se distinguent) qui n’est pas « méchante » (juste « blonde », comme Marylin) et surtout qui court le risque de voir ses rêves écrasés par la potentielle absence d’un « petit plus » malgré une formation professionnelle très carrée… Après, il y a bien d’autres clichés moins subtils, et son aspect semi-documentaire/« derrière les coulisses » peut se révéler à double tranchant s’il n’est pas transfiguré, mais c’est un des rares pilotes qui m’a donné envie de croire en son potentiel cette année – mais pas au moins d’être absolument émerveillé et bouche bée par les talents de la jeune ingénue, mais je lui laisse le bénéfice du doute. Souhaitons donc, que, même si comme certains ici, le label ne m’inspire pas plus confiance qu’il ne devrait à la base, il permettra, à l’instar d’autres séries produites par Monsieur Hollywood, de rester à l’antenne assez longtemps pour rectifier les quelques défauts de la série. Vu le naufrage qu’a connu Pan Am en termes d’audience après un début très prometteur, elle n’est pas à l’abri d’une dégringolade mais, encore une fois, je me surprends à avoir envie d’y croire, surtout quand les passages musicaux sont moyennement à mon goût – à la base, celui-ci aurait dû tuer ce projet dans l’oeuf pour moi, et pourtant… On saura assez vite de quoi il en retourne.


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