She Said Lenny, court-metrage du canadien Jim Donovan réalisé en 2010, c’est un peu un version de la webserie Seeking Simone inversée. Ellen (Michelle Giroux), hétéro, attend dans un restaurant français l’arrivée de son rencard avec qui elle a échangé près d’une centaine de messages. Sauf que ce n’est pas un Monsieur qui arrive mais une Madame. Construit sur un flash-back, le film nous montre Ellen, nettoyant une tâche de vin sur son chemisier et interpeller la caméra pour nous dire : « Elle a dit Lenny », un nom de garçon, et pas Jenny (Kate Hewlett) , la jeune blonde qui attend à la table. Plus la soirée avance, avec en inserts les répliques face caméra d’Ellen qui raconte, toujours planqué dans les toilettes, ce qu’elle attend d’un partenaire, plus les deux femmes se raprochent et ce, sous l’obstination de Jenny, qui propose un petit jeu pour décoincer la nerveuse Ellen, une sorte de gage-ou-vérité (soit on répond à la question vérité, soit on bouge sa chaise pour se rapprocher de l’autre). Le vin aidant, Ellen se laisse charmer par la blonde étudiante à moitié sans le sou et totalement cute. Et Jenny de lui donner un baiser sur la main écourté par l’arrivée du garçon français (Jean-Michel Le Gal). Dans sa précipitation honteuse, Ellen retirant sa main et renverse du vin sur son chemisier. Bouclage du flash-back : on comprend maintenant ce qu’elle faisait terrée dans les toilettes. Jenny attend, effeuillant la rose qu’elle a approtée à sa belle. Déçue et triste, elle décide finalement de quitter la table. C’est alors que le serveur, fait jouer sa french touch et tel, un cupidon, glisse une des pétales de rose laissées en vrac sur la table par Jenny sous la porte des toilettes avec ce commentaire en français :
Ce que nous appelons une rose embaumerait autant sous un autre nom.
Le tout se conclue sur une chute musicale des plus mignonnes. Bref, ce n’est pas tous les jours qu’on dégote un court-métrage lesbien sympathique, drôle et raccord avec la Saint-Valentin.