Rewind: Les Césars 2012, The New Normal, Partners, Music From The Gamy Meat, Jerk

Publié le 25 février 2012 par Yccallmejulie

ASTERIX (LANGMANN) ET OBELIX (WEINSTEIN) CONTRE CESAR

Ce vendredi soir, mon amie et moi avions l’embarras du choix pour savoir comment ouvrir le bal du week-end, tout en propositions de concerts alléchants, de films à rattraper, de nouveautés en salles, et je me suis laissé séduire par la perspective d’un repas à la maison devant la télé, parce que, parfois, le luxe, c’est d’en faire le moins possible. De plus, j’ai toujours aimé passer ces soirées où il ne se passe presque rien pour mieux critiquer que «putain, amis c’est trop nul, on ne m’y reprendra plus » et pratiquement chaque fois, non seulement, je me fais avoir, mais cette fois, j’ai pu faire participé à mon supplice une invitée, qui ne se fera plus avoir la prochaine fois (dit-elle).. Bref, petit compte-rendu de la soirée avec résultat de la 37e Nuit des César.

 Début, comme avec les seconds couteaux féminins. Sont cons, n’empêche, ils devraient se rendre que chaque fois, que ce soit ici ou Outre-Atlantique (exception faite peut-être avec le gros duel de bonhommes de l’année), ce sont les récompenses faites aux actrices qui tiennent le plus en haleine et captivent le plus l’audience générale. Mais justement, la catégorie Meilleur Espoir Féminin, a le mérite de faire plaisir à l’œil et de pas être trop investie niveau tension. La preuve? La récompense est décernée ex-aequo – je voudrais n’empêche qu’on m’explique, elles ont le MEME nombre de vois, exactement, et comme par hasard, ça tombe sur une catégorie « mineure »? Circonspect que je suis, ça commence pas terrible – mais normal, on me dira. Nadia Ayadi pour Polisse et Clotide Hesme pour Angèle et Tony l’emportent donc. Cette dernière ironise sur le fait qu’on lui aurait répété que ça fait un bail qu’elle n’est « plus un espoir » et c’est tellement vrai, hélas, et assez récurrent dans cette catégorie bizarre. Pour le coup, j’aurais préféré que la vraie révélation de l’année soit Céline Sallette (nommée pour l’Appollonide), celle qu’on va retrouver de plus en partout, chez Audiard jusque dans la peau de Simone Signoret pour les besoins d’ un biopic (avec Thierry Neuvic – miammiamiam! -en Montand). Soit, passons, ce n’est que le début.

La catégorie suivante est décernée par Mathilde Seigner, qui ne manque pas de nous rappeler à quel point elle fait tâche à côté de sa soeur Emmanuelle, et tout court d’ailleurs. Certes, elle rend hommage au grand perdant – surprise, tant il était méritant – Didier (aka Joeystarr,  ah ouais, c’est moins « stylé » , c’est sûr), mais quand même, la meuf respire la classe. Pour le coup, quitte à trafiquer les votes pour remettre un ex-aequo, je lui aurais bien décerné le César du Meilleur Second Rôle Masculin à Didier, et au sous-estimé Frédéric Pierrot, que j’étais bien content revoir sur le devant de la scène, mais la performance du vainqueur, Michel Blanc pour L’Exercice de l’état, était tout à fait méritante, et tout en subtilité – je ne savais pas qu’il n’avait jamais reçu de César, la surprise aurait été moindre.

Helena Noguerra n’a pas l’air trop finaude, mais si en fait, et plus gracieuse (et sexy) tout de même, je l’aime bien cette fille, décerne elle elle les prix des Meilleurs Costumes à Anaïs Romand  pour L’Apollonide, souvenirs de la maison close et les Meilleurs Décors à
Laurence Bennett pour The Artist. Pas de surprise, par ailleurs, ce sont aussi mes choix persos.

Pour le meilleur film d’animation, je n’ai rien vu, mais j’aurais parié sur Le Chat du Rabbin réalisé par Joann Sfar et Antoine Delesvaux . Gagné! C’est celui, il me semble, qui a eu le plus grand succès en salles et le choix le plus consensuel. En passant, le copinage entre le remettant Alexandre Astier et de Caunes est assez navrant à voir et à écouter.

Pour le le Meilleur Espoir Masculin… J’aurais mieux fait de réserver ma remarque du début à ces messieurs: films inconnus au bataillon, mecs sortis de je ne sais où, pour sûr, la catégorie la plus chiante du lot. J’aurais parié quand même sur Guillaume Gouix pour Jimmy Rivière, question buzz, mais c’est Grégory Gadebois  dans Angèle et Tony qui l’emporte.

J’adore Sylvie Testud, mais il faut qu’elle se trouve un nouvel agent – l’impression qu’elle fout rien de ses journées, alors que non (La Vie d’une autre, actuellement en salles) et surtout un styliste, costume hideux. Elle remet le César du meilleur premier film au Cochons de Gaza  réalisé par Sylvain Estibal . Je m’abstiens de commenter, n’ayant vu aucun des nommés.

Le meilleur documentaire est décerné à Tous Au Larzac  réalisé par Christian Rouaud. Bien joué! J’ai eu peur qu’il soit décerné, par vote à l’aveugle et au name-dropping (qui savait que le doc de Michael Radford sur Petrucciani était sorti?) à un des moins bons films du vétéran Frederick Wiseman, mais non. De plus, le gagnant était, aussi me semble-t-il, le plus gros succès en salles du lot.

Le prix de la meilleure Musique Originale, remis par Alice Taglioni, qui, elle aussi, n’a pas l’air d’avoir inventé l’eau chaude, est remis à Ludovic Bource pour The Artist . Zéro suspense. J’aurais bien aimé que Philippe Schoeller gagne, mais c’était inconcevable, tant la partition de son film est étrange – mais justement par-là si séduisante. Bource, plus loquace dans sa langue natale, perd en charme dans son discours pour le coup. Souhaitons que, comme lors des Golden Gloes, il soit plus touchant lorsqu’il ira chercher son Oscar – qu’il ne mérite pas, mais à sa décharge, les autres de sa catégorie, John Williams à son pire niveau notamment, non plus.

Petit entracte avec le César d’honneur remis à Kate Winslet. Son clip-hommage est fait avec les pieds et manque pas mal de performances (Jude, Little Children Iris, Hamlet) mais ça ne m’étonne qu’à moitié. Michel Gondry, qui lui remet le prix, est super charmant et nawakesque comme je l’aime, et confère à ce moment traditionnel une absence presque inédite d’odeur de naphtaline. Et Kate est super belle dans sa robe glam.

Encore une fois, je n’aurais pas dû me moquer de l’Espoir Féminin, la catégorie du Meilleur Second Rôle Féminin est encore plus navrante de fadeur. En même, s’ils n’avaient pas procédé à une fraude de catégorie, pour les actrices de Polisse, elle aurait été plus intéressante et Marina Foïs aurait gagné haut la main. Au lieu de ma favorite suppléante, Noémie Lvovsky, c’est Carmen Maura dans Les femmes du 6e étage qui l’emporte. J’aime beaucoup cette vétérante ibérique, mais moins depuis qu’elle a même pas eu la décence de citer son réalisateur, Philippe Le Guay, un très chic type pourtant. Bécasse!

 interlude – de Caunes, tes vannes sur les Allemands, c’est comme toi, tu peux les mettre à la retraite – interlude

Le meilleur court-métrage… C’est très bête de ma part, mais je vais même pas faire semblant d’essayer. C’est surtout que c’est un truc de professionnels quand même, même si, OK, il me semble qu’ils ont été visibles sur le Net, mais bon… OK, my bad.

Le prix du meilleur Scénario Original est remis par Sara Forestier. J’espère que la profession a sincèrement honte d’avoir fait tant d’honneur à cette nana qui a le cerveau d’une poule, et pire, qui en est visiblement très fière. Tout aussi honteux que d’avoir laissé passer la meilleure occasion de récompenser Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm pour La Guerre est déclarée, alors que, malgré tous les défauts que je peux trouver au film, ce prix était une évidence. Au lieu de ça, c’est – certes, avec aussi ses qualités et défauts, Pierre Schoeller pour L’exercice de l’Etat qui l’emporte. Pas mal, mais surhype totale pour ce film, définitivement.

Pour le prix de la Meilleure Photographie, c’est Mathieu  Kassovitz qui le remet. Là, chapeau, autant sur l’auto-dérision (le coup du « j’encule le cinéma français ») et le fait de pas être venu en survêt Tacchini comme un certain Dany Boon. Sans surprise, c’est à Guillaume Schiffman pour The Artist qu’il le remet.

Interlude – hommage émouvant à Annie Girardot  dont on se souvient alors qu’elle était une belle personne et actrice – Interlude

Pour le prix de la Meilleure Adaptation, contraste total avec la catégorie overbookée du Scénario Original. C’est Yasmina Reza et Roman Polanski pour Carnage, j’aime le film, mais vous voyez quoi?! Au moins, eça nous aura permis de revoir Kate.

Avec le prix du Meilleur Montage, étonnamment,  The Artist le laisse échapper au profit de Laure Gardette et Yann Dedet pour  Polisse , que je trouve pas mauvais, mais clairement plus approximatif que celui du film d’Hazanavicius. Pour le coup, ils n’ont pas fait dans le subtil.

Le prix du Meilleur Son est quand à lui remis à Olivier Hespel, Julie Brenta et Jean-Pierre Laforce  pour L’exercice de l’Etat. Zéro surprise car largement au-dessus des autres (suivi de l’Apollonide, mais d’assez loin quand même). L’habillage sonore du film est exceptionnel, et peut-être l’aspect le plus réussi du film.

Le prix du Meilleur Film Etranger va peut-être pour une fois coïncider avec celui des Oscars: Une Séparation réalisé par Asghar Farhadi l’emporte devant mon chouchou, Melancholia qui aura finalement fait une maigre moisson en regard de la réussite du film; Mais ça aurait pu être pire, donc, ça me va.

On attaque le gros du morceau avec le prix du Meilleur Réalisateur décerné à Michel Hazanavicius  pour The Artist. Là encore, pas de surprise, il était loin devant et l’a bien mérité. J’ai adoré que Philippe Dana se focalise pour sa présentation en off sur le putain de film culte qu’est La Classe Américaine qui comporte notamment un running-gag sur les « pédés » d’un mauvais goût comme on aimerait en voir en plus souvent – c’est-à-dire, aussi drôle et bien maîtrisé. Michel, je t’aime – et t’es bien sexy en plus pour rien gâcher, mon salaud!

Le César de la Meilleure Actrice, j’avais un peu peur, mais soulagement! Bérénice Bejo dans The Artist l’emporte. Elle est le cœur émotionnel du film, et ce soir, de la cérémonie elle-même, en faisant le discours le plus émouvant, et elle est rayonnante.

Et là, gros, gros suspense, tension au couteau, sans aucun doute, le plus gros point d’interrogation de la soirée: le César du Meilleur Acteur est attribué à… Omar Sy dans Intouchables. Philippe Torreton, dans un monde meilleur, l’aurait emporté, quoique je l’aurais sinon décerné à l’autre grand favori – et forcément Le grand perdant par défaut de la soirée – à Jean Dujardin. D’un autre côté, on perd une expression de contentement pour une autre, encore moins subtile, et un prix totalement surestimé, mais quelque part, pas tant que ça : les 19 millions d’entrées, c’est de toute évidence à Omar Sy qu’on les doit, mais force est de reconnaître que c’est pas non plus la Performance La Plus Originale et La Plus Puissante De l’Année. Impossible de détester le prix, mais impossible non plus de l’adouber.

Et L’Osc… Oups… ‘fin, c’est pareil, là, c’est plié d’avance, et s’il est vrai que cette année plus que d’autres, la concurrence était forte – et nous a donc motivé à rester à la maison pour en être témoin – y’avait pas photo : Thomas Langmann s’offre un entrée de choix avant d’attaquer le plat de résistance dans deux jours pour The Artist.

DEUX HOMMES ET UN COUFFIN

Sinon, en attendant l’« Ultimate Fight Club » de la nuit de dimanche à lundi, et après avoir mis à l’honneur de bien charmantes damoiselles, l’actualité hollywoodienne sera encore centrée sur le petit écran cette semaine. Parmi les annonces de pilote pour la saison prochaine, on gardera forcément un oeil sur le dernier-né de Ryan Murphy – sans, de mon côté, trop miser dessus vu le capital sympathie que j’ai pour le bonhomme – avec Andrew Rannells (surtout connu en tant que doubleur d’anime japonais), et le tout mimi Justin Bartha (Very Bad Trip jusqu’à toi avec Mélanie Laurent) qui incarneront un couple homo engageant une jeune femme (Georgia King, d’un jour) pour être la mère porteuse de leur futur enfant. Ellen Barkin incarnera la mère de cette dernière. Le pilote de The New Normal ayant été retenu par NBC, toujours autant à la ramasse niveau audiences, je leur souhaite quand même, pour la forme, bonne chance.

J’en ferais même – avec encore plus de réticence, parce que diffusé sur CBS – pour la nouvelle sitcom des créataurs de Will & Grace, Max Mutchnick et David Kohan… Enfin, cela dépend de selon ce que, d’après certaines rumeurs, Brandon Routh (qui n’a décidément pas réussi à rebondir sur l’opportunité de carrière offerte en campant le spuer-héros suprême de Superman Returns de Bryan Singer ) incarnera le petit ami de Michael Urie (l’assistant bitchy d’Ugly Betty) dans Partners, ce qui paraît sur le papier assez audacieux, que ce soit au niveau du contenu, ou, avouons-le, sur le plan du contraste esthétique, ou selon que, d’après d’autres, ils joueront simplement des amis de longue date, ce qui non seulement semblerait plus conventionnel, mais inspirerait vu d’ici une simple variation sur le binôme qui ont fait la consécration des deux auteurs. Le fait que Sophia Bush (Les Frères Scott) soit annoncée également au casting ferait plutôt pencher du côté de l’option n°2. On verra bien. J’aimerais sincèrement bien que tous ces pilotes de sitcom me plaisent, j’ai vraiment besoin d’un peu de légèreté ces derniers temps.

TWO MEN AND A THOUSAND COFFINS

En effet, actualité parisienne, mon esprit est occupé par des choses tellement sinistres et sombres qu’il serait certainement de bon aloi de contrebalancer, sauf que bon, je me vois mal faire ma mijaurée quand, aussi profond que le malaise qu’elles puissent m’inspirer, les activités culturelles qui me sont proposées et que je sélectionne s’avèrent d’aussi bonne facture. Par contre, je le dis, je ne saurais défendre l’ « indéfendable », du moins, je ne trouve pas de dénominateur commun, d’angle suffisamment séduisant pour expliquer ce qui m’a fait kiffer la soirée au Klub de jeudi, qui avait convié presque tous les membres (William Bennnett exclu, qui, avec un peu de chance, je pourrais aussi voir le mois prochain) du groupe mythique et hautement controversé Whitehouse, figures de proue de la scène noise/power electronics depuis les années 80. Comment en effet défendre mon déhanchement de tête incessant, et mon sourire niais et jovial, devant le set de cette vieille pourriture de Philip Best et son déluge de décibels inconcevables, de textures électroniques crasseuses, de bouillie sonore dont je ne pourrais pas extraire la moindre parole audible ou garantir sur quel mode d’ organisation il se basait. Tout ce que j’ai pu distinguer de cette performance sont les visuels composés de coupures de journaux relatant toutes sortes de faits divers ayant trait à des affaires de viols et de meurtres à caractères pédophiles, et l’ambiance « bon enfant » (sic) qui régnait dans la salle, occupée par un public si sympathique, gentil et poli qui contrasterait tellement avec l’idée qu’un œil extérieur s’en ferait. Bref, c’était bourrin, immonde, complaisant, et le pire c’est qu’on en redemandait.

Les plus aguerris, ceux prêts à passer outre l’ heure des derniers métros, furent servis par un set avec les compères de Sutcliffe Jügend, repartis pour une bonne dose de contes aussi morbides et dégueulasses, toujours faits de crimes et sexuels et de mutilations innommables, cette fois sur une musique un chouia moins répétitive et brouillonne – si l’on veut – fait de plus de textures, de digressions, mais s’engageant sur des territoires aussi traumatiques et malsains. Encore une fois, cela avait beau être moins « nauséabond » sur la forme que sur le fond, cela reste impossible de développer une argumentation qui ne manquerait de favoriser la floraison de liens sur la toile franchement indésirables, donc, bon, sur cette soirée, « Music From the Gamy Meat », ouverte par les français d’Ex Work, j’en resterais sur ce bon souvenir. Tout juste ai-je raté, à mon grand regret, la projection de Peter Sotos qui avait ouvert le bal.

POUPEE DE CIRE, POUPEE DE SANG

Avec le recul, il est certain que j’étais déjà mis dans l’ambiance depuis la veille où j’avais assisté à la performance inaugurale de la manifestation Nouveau Festival que j’évoquais la semaine dernière. Jerk, le spectacle de marionnettes d’après la synthèse de trois pièces (I Apologize, Une Belle Enfant blonde et Kindertotenlieder) réalisées en collaboration avec l’écrivain américain Dennis Cooper, dixit le communiqué de presse «est une reconstitution imaginaire étrange, poétique, drôle et sombre des crimes perpétrés par le serial killer américain Dean Corll, qui, avec l’aide de deux adolescents, David Brooks et Wayne Henley, a tué plus d’une vingtaine de garçons dans l’état du Texas au milieu des années 70.». On y voit l’électrisant Jonathan Capdevielle, sorte de sosie façon poupin «giallo» de Vincent Cassel, seul sur scène avec pour seules armes quelques vieilles poupées de chiffons d’allure sordide, un radiocassette scandant par moments une musique de Peter Rehberg, ou des restes d’une humanité terrienne fantôme, et les démons qui littéralement habitaient chacun de ses personnages, interprétant ce récit de garçons tour à tour victimes de sévices sexuels, complices de crimes et bourreaux, dans une valse de solo pour ventriloque où le grotesque se dispute au poignant: tout en regards habités, filets de bave et de crachats au long cours, de voix étranges qui traversent l’espace lugubrement éclairé comme autant de dimensions ouverte sur la psyché troublante de ces monstres à la profondeur intimiste, insoupçonnée et si grande qu’on a la sensation de graviter, comme dans le siphon d’un évier, dans un cercle de l’enfer. La pièce, si elle donne à peine le temps de digérer les deux textes d’une teneur aussi crue que ceux émanant de l’antre hideuse de l’espace d’expression des personnages – en l’occurence, ces textes seraient écrits par David Brooks – que compose la voix de l’acteur, nous projettent dans un univers sinistre, sans horizon, et tout en suggestions et sans concessions, qui ne manquent pas de mettre mal à l’aise, et envoûtent tout aussi intensément. Les marionnettes à gaine donnent une espèce de dimension de quasi-chamanisme au spectacle qui joue autant dans le rapport fasciné autant que distancié du spectateur à l’acteur. D’ailleurs, mes cheveux ont beau s’être hérissés tout du long, j’en reprendrais bien une dose si j’en ai le temps.

Mais, ne vous inquiétez pas, j’ai moi-même mes limites, puisque, après tout, j’ai bien choisi la beauferie et la suffisance d’une cérémonie des Césars – et certes, des bons petits plats concoctés par ma convive – à une soirée supplémentaire tout en malaise et en délires de détraqués (j’avais choisi Sutcliffe Jügend, pour le deuxième soir consécutif, parmi toute l’offre concerts de la soirée qui s’est offert à nous). Quoiqu’après tout, j’ai vu bien troqué ça pour voir, entre autres, Sara Forestier – oui, cette grue me traumatise -  plus pitoyable que jamais sur la scène du Châtelet, alors c’est à peine si j’ai gagné au change question glauque.