J'adorerais voir Tilda Swinton, cette année encore, monter les marches pour nous éblouir de sa stature de déesse à la fois approchable et hors de ce monde, de son sens inné d'élégance sans effort qu'elle a encore démontré cette semaine à Paris chez Lanvin, et, plus encore, chez Haider Ackermann. C'est incroyable qu'une femme de son âge nous file les plus grands complexes de nous autres, passionnées de mode mais qui semble-t-il avons un long chemin à parcourir, si tant est que nous arrivions un jour à parfaire à un tel niveau l'évidence d'être soi-même sans jamais émuler une autre, ni prouver quoi que ce soit à quiconque, et d'atteindre un tel degré de perfection esthétique. Celle-ci n'est pas un absolu en soi, mais quand on a la preuve qu'elle peut exister, et de façon aussi brute et insécable, impossible d'ignorer cet idéal, et il n'est même pas besoin de l'imiter: Tilda nous montre que la plus grande beauté qu'on puisse laisser transparaître est d' être en accord avec soi-même.
D'ailleurs, en parlant de cinéma, il y avait une autre grande nouvelle cette semaine, pour la maison Yves Saint-Laurent, en plus de l'arrivée d'Hedi Slimane en remplacement de Stefano Pilati. Ainsi, deux ans après le documentaire Yves Saint-Laurent, l'amour fou, Wy films a annoncé la mise en chantier d'un long-métrage de fiction, cette fois-ci, sur le mythique grand couturier et de son associé, Pierre Bergé, avec aux commandes de celui-ci, le tout émoustillant Jalil Lespert, fort du succès récent de son deuxième long-métrage en tant que réalisateur Des Vents contraires.
Bon, là, c'est Marc Jacobs et Peter Marino à l'expo Louis Vuitton, mais que ce serait chouette si ça ressemblait à ça!
"On m'a souvent proposé de faire un film de fiction sur Yves et moi-même. Je n'avais jamais été convaincu des différents projets" a commenté l'inamovible compagnon de route de l'homme à lunettes, et de poursuirve "Jalil Lespert est venu me voir avec sa sensibilité, son enthousiasme, sa vision créatrice, j'ai vite compris que j'avais face à moi le réalisateur capable de raconter cette histoire". Peut-être qu'un jour il faudrait que je devienne à mon tour grande couturière, ou mécène d'un(e), j'adorerais un jour un Jalil Lespert venir me voir avec « son enthousiasme » et « sa sensibilité ». Hihi!
Sinon, j'aurais mon petit mot à dire sur cette « mode » des cheveux courts, de la « pixie cut » chez les jeunes premières. Certes, ça va bien sur certaines (moi, par exemple, ça me fait ressortir mes traits et me va comme un gant), mais pas forcément sur toutes d'entre nous. Je sais qu'Emma Watson l'avait fait pour auditionner pour le rôle de Rooney Mara dans Millenium, mais ça fait un moment qu'elle n'a plus d'excuse. Elle pourrait arguer que ça le ferait aussi pour donner une touche « badass » dans son prochain rôle dans le prochain Sofia Coppola, mais aucune des filles du « Bling Ring » (dont s'inspire le film et auquel il lui donne le titre) n'a les cheveux aussi courts. Et surtout, je ne trouve pas que ça lui aille mieux que ses jolies bouclettes, enfin, c'est un avis, et mon conseil. Je donnerais le même conseil à Léa Seydoux, qui a une des chevelures les plus splendides de l'industrie. Alors certes, dans ce cas, le tournage prochain de Le Bleu est une couleur chaude pourrait le justifier, mais c'est poussé trop loin: on dirait plutôt qu'elle va jouer Jean Seberg ou Twiggy là! Bon, ça n'enlève presque rien à sa beauté, mais elle vont me manquer ces boucles blondes.
Celle qui n'a aucune excuse, par contre, et qui doit arrêter sur le champ, c'est Dianna Agron, elle qui fut si belle autrefois si elle avait été sans le savoir la référence pour le personnage de Serena van Der Woodsen : désormais, elle ressemble au mieux à Hillary Clinton, au pire à Claire Chazal. De plus, elle est loin d'avoir la carrière et les opportunités des deux jeunes actrices sus-citées. En repoussant ses cheveux, elle pourrait marcher sur les pas d'Amber Heard. Bon, celle-ci n'a non plus la carrière ultime de la jeune première, mais je ne vois pas, pour l'instant, à quoi de plus elle pourrait inspirer. En parlant de cette dernière, d'ailleurs, je n'ai rien à dire, elle est par-faite. Mais alors, vraiment. Alors, du coup, je ne comprends pas son obsession à « jouer » les sex-symbols de façon aussi ostentatoire quand elle n'en a clairement pas besoin, vu la beauté qu'elle irradie. Donc, mon conseil, mesdemoiselles et mesdames: courts ou longs, prenez garde aux tendances et soyez conscientes de ce qui vous valorise ou non. Non pas pour le regard des autres, surtout pas des hommes ni des autres femmes non plus, mais parce que vous savez, en vous regardant dans le miroir, ce qui vous correspond, ce qui potentiellement le peut ou ne le peut pas. Ça ne sert à rien de jouer les icônes de mode, on l'est, ou le devient, parce que l'on est propre à soi-même. A ce sujet, un dernier mot à Charlotte Gainsbourg : tu es magnifique, et Nicolas Ghesquière est souvent inspiré. Votre association relève souvent du génie mais ce message t'est adressé, peut-être plus encore à toi qu'à d'autres : on te l'a dit et redit, un blouson en cuir, un marcel blanc et un jean, et tu es une déesse. Nicolas a parfois un talent fou, mais des fois, si vraiment tu ne saisis pas ce qu'il voit, peut-être vaut-il mieux écouter cette petite voix dans ta tête qui te dit: « Sois juste toi-même »!