L’homophobie a tué au Chili

Publié le 26 mars 2012 par Anthony Quindroit @chilietcarnets

Daniel Zamudio a été agressé au Chili en raison de son orientation sexuelle. A 24 ans, il est hospitalisé dans un état critique (photo DR)

A l’heure où Chili et carnets écrit ces lignes, la plus grande confusion règne autour de l’état de santé de Daniel Zamudio, un jeune Chilien de 24 ans, hospitalisé dans un état de mort cérébrale à Santiago. Sur les réseaux sociaux, l’annonce de sa mort – confirmée par CNN Chile puis infirmée – a provoqué une vague d’émotion et de colère. Car sa triste histoire révulse le Chili. Daniel Zamudio a été battu à mort, vendredi 3 mars 2012, par un groupe apparenté aux néo-nazis, en raison de son orientation sexuelle : il est gay. Selon plusieurs sources, il avait déjà été pris à partie quelques jours auparavant.
La violente agression s’est déroulée alors que le jeune homme quittait son travail dans le centre de Santiago. Battu, marqué de symboles néo-nazis, brûlé avec des cigarettes, il a été pris en charge par les secours dans un état très préoccupant. Et les soins n’ont pas permis de le ranimer.
Très vite, les associations de défense des homosexuels – tel le Movimiento de integración y liberación homosexual (Movilh) – se sont saisies de l’affaire réclamant justice et des mesures condamnant beaucoup plus fermement les agressions de ce type. “Il faut une loi anti-discrimination”, revendiquent de nombreuses associations et de simples citoyens.
Les auteurs des faits n’ont pas (encore) été interpellés. Mais le Movilh a déjà annoncé qu’il suivrait le dossier de près et qu’il attendait une réponse exemplaire des services de l’Etat pour que ce crime ne reste pas impuni. Toute la classe politique s’est soudée pour dénoncer d’une seule voix ce terrible fait divers. Le ministre de l’Intérieur, Rodrigo Hinzpeter, s’est même engagé à ce que ces faits soient sévèrement punis, mettre tout en œuvre pour interpeller les auteurs et prévenir de nouvelles agressions.
L’état de santé de Daniel Zamudio ne laisse que peu de place à l’espoir. Son décès semble inéluctable.