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L'ouverture de l'adoption aux couples homos

Publié le 17 septembre 2012 par Kakrine
L'ouverture de l'adoption aux couples homosLe projet de loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels leur permettra d'adopter "dans les mêmes conditions que les hétérosexuels". "Il va étendre aux personnes de même sexe les dispositions actuelles du mariage, de la filiation et de la parenté", déclare la ministre de la justice, chargée d'élaborer le texte. "Les couples homosexuels pourront, comme les autres, adopter de façon individuelle ou conjointe – de façon simple ou plénière", préciseMme Taubira. "Ainsi, les personnes homosexuelles désireuses de devenir parent de l'enfant biologique de leur conjoint pourront accéder à la procédure d'adoption dans les mêmes conditions que les hétérosexuels", souligne la garde des sceaux.
Voilà pour les grandes lignes du projet. Auquel j'adhère.
Mais concrètement, la presse s'est largement interrogée sur la réalité des possibilités d'adoption par les couples homos. En clair, à part adopter plus facilement l'enfant du conjoint  en adoption simple, ce qui est une vraie demande (surtout dans l'intérêt de l'enfant, d'ailleurs),  les autres démarches risquent d'être ... compliquées. Ce qui n'est pas très étonnant quand on connait un peu les mécanismes et surtout le contexte de l'adoption.
Néanmoins, il ne faudrait pas que cette ouverture de l'adoption aux homos serve de "cache-misère" à nos gouvernants: pendant ce temps-là, on ne discute pas des problèmes de fond auxquels est confrontée l'adoption en France... quelque soit la "nature" des couples adoptants.  Et sur le sujet, il y a quand même un peu de boulot!!
Bon, revenons au sujet du jour, et aux réactions, globalement assez pessimistes,  lues un peu partout:
Concernant l'adoption internationale, selon le Huff Post " Le refus de nombreux pays de confier leurs orphelins à des personnes de même sexe conjugué au faible nombre d'enfants légalement adoptables en France, constitueront des obstacles majeurs à l'adoption par des couples homosexuels, préviennent les associations. "Si on doit autoriser l'adoption par des couples homosexuels, soyons honnêtes jusqu'au bout: il faut les prévenir qu'ils n'auront que très peu de chances de voir leur dossier aboutir", souligne ainsi Geneviève Miral, ancienne présidente de Enfance et Famille d'Adoption (EFA), qui dit fédérer "93 associations, regroupant près de 9.000 familles". A cela, une première raison: "Très peu de pays d'origine autoriseront les démarches par les couples homosexuels", explique-t-elle. Dans les faits, la France pourrait ainsi se retrouver dans la même situation que la Belgique: l'adoption par les couples de même sexe y a été autorisée en 2006, mais en six ans aucune adoption internationale par un couple homo n'a été enregistrée officiellement.  "Ils vont être confrontés aux mêmes difficultés que les couples hétérosexuels", prévient Pierre Salignon, directeur général de Médecins du Monde, l'un des 35 organismes français autorisés pour l'adoption.Selon StreetPress, "les  OAA sont unanimes : « c’est bien beau de faire rêver ces couples, mais, en réalité, rien ne va changer. » Hélène Marquié-Dubié, présidente de Cœur adoption, une association qui aide les futurs adoptants à s’informer, soupire : « pour ces couples, la déception va être énorme. Nous, on a toujours été pour que tous les couples, sans discrimination, puissent adopter. Mais la réalité, c’est qu’il est aujourd’hui tellement difficile d’adopter que les dossiers des couples homosexuels vont se retrouver systématiquement en-dessous de la pile. » Jacques Chomilier, vice-président du MASF, est formel : « je suis persuadé que, dans les 5 ans à venir, aucun enfant étranger ne sera adopté par un couple homosexuel. » Il va même plus loin : « Cette loi, on s’en fout, elle ne va rien changer. La seule chose que cette loi peut amener, c’est que les pays étrangers deviennent méfiants, qu’ils pensent que derrière chaque dossier de célibataire, il y a un couple homosexuel. Déjà que très peu de pays permettent l’adoption aux célibataires, alors là… Même pour les homosexuels, c’est une loi désavantageuse : au moins, aujourd’hui, ils se cachent derrière leur célibat, même l’APGL leur conseille de taire leur orientation sexuelle. Mais une fois qu’ils seront mariés, quel pays va leur permettre d’adopter ? C’est simple : aucun. »


Les couples homosexuels pourront certes se tourner vers l'adoption nationale. Selon le HuffPost,  "là encore, la tâche sera rude, d'après les associations. "Les conseils de famille qui confient les pupilles de l'Etat ne choisiront pas les dossiers de couples homosexuels, étant donné qu'ils ne privilégient déjà pas les personnes célibataires", affirme Geneviève Miral. "Les personnes en couple, plutôt jeunes, sont en général les candidats favorisés", poursuit-elle. Une sélection qui s'explique par une demande bien supérieure à l'offre: environ 700 enfants sont légalement adoptables en France, pour 25.000 candidats à l'adoption.  Selon Streetpress, "Très explicite, Jacques Chomilier, vice-président du MASF, enchaîne : « Si ce conseil a 5 dossiers sous la main, 4 dossiers d’hétéros, 1 dossier d’homo, c’est quasiment certain qu’ils prendront le dossier hétéro. » Sous couvert d’anonymat, le responsable d’un organisme national est encore plus tranchant : « il n’y a aucune transparence sur le choix des familles et comme il y a encore de gros débats sur le fait de savoir si c’est bon ou pas pour l’enfant de grandir dans une famille homo, leurs dossiers ne seront pas tout de suite acceptés. » Même son de cloche chez Hélène Marquié-Dubié, présidente de Cœur adoption : « le problème, c’est que les travailleurs sociaux doivent répondre, en voyant un éventuel futur adoptant, s’il peut être un bon parent. Mais qui sait ce qu’est être un bon parent ? Personne ! » Le responsable de l’organisme national poursuit : je vais vous dire, si un jour, à dossier équivalent, les conseils généraux préfèrent donner un agrément à un couple homo, je vous offre le champagne ! »
Il semblerait que "les associations et le gouvernement ne pensent pas que le droit à l'adoption pour les couples homosexuels fera grimper encore la demande, de nombreux candidats s'étant déjà lancés en solo." A voir. 
Reste donc l'adoption de l'enfant du conjoint...  "C'est pour ces raisons que la discussion autour du projet du PS, présenté le 24 octobre prochain en conseil des Ministres,  tournera surtout autour d'une facilitation de l'adoption simple par le parent social, conjoint du père ou de la mère. Les homosexuels pourront aussi déposer une demande d’adoption individuelle afin de devenir « parent » de l’enfant biologique de leur conjoint. Il leur faudra pour cela entamer une procédure d’adoption (simple) afin de figurer sur l’état civil de l’enfant. Ce qui leur ouvrira des droits plus étendus que ceux prévus aujourd’hui dans le cadre de la délégation d’autorité parentale puisqu' ils pourront, en plus de l’exercice de l’autorité parentale, transmettre leur nom et leur patrimoine à l’enfant adopté.La communauté homosexuelle réclame plus et souhaite l’établissement d’une filiation automatique – sans passer par une procédure d’adoption. De même qu’il existe aujourd’hui une « présomption de paternité », les militants homosexuels appellent à la création d’une « présomption de parentalité » qui leur permettrait d’établir une filiation immédiate avec l’enfant. Des amendements seront probablement déposés en ce sens lors du débat parlementaire. Nicole Emam, de La famille adoptive française, conclue : « ça, c’est très important, c’est une vraie sécurité juridique pour l’enfant. » 
La pire des réactions reste cependant celle du cardinal Barbarin, qui n'a rien trouvé de mieux à dire que "le mariage homosexuel ouvrira la voie à la polygamie et à l'inceste"! Assez malvenu quand on sait comment l'Eglise traite ses pédophiles... "Ce qu'il dit, c'est moche", a commenté Bertrand Delanoë. Pire même: juste pathétique.  
Sources: LaCroix, LaCroix, LeParisien, LeMonde, HuffingtonPost, LeQuotidienduMedecin, StreetPress, LeFigaro, LeMonde, 

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