Au pays de Vladimir Poutine, il ne fait pas bon d'être dissident et encore moins jeune et rempli d'espérance démocratique. La confirmation en appel de la condamnation de deux des Pussy Riot confirme l'étendu des ravages du régime de Poutine qui ne tolère aucune opposition, comme au pire moment du stalinisme. Même si l'une d'entre elles a été libérée, les Pussy Riot ont su désigner l'oppresseur, profitant du procès pour faire un réquisitoire dans lequel les méthodes de Poutine sont qualifiés de "système autoritaire" qui "suppriment les droits de l'homme" semblables au pire moment de la "troïka stalinienne", avec une justice inféodée au pouvoir. On appréciera l'intelligence du discours de ces étudiantes, transformées en porte drapeau d'un mouvement d'opposition anti-poutine, même si profaner les lieux de culte peut paraître à première vue maladroit. Mais quand on considère la violence, les assassinats du régime Poutine, on se dit que cela n'est que du spectacle censé faire réagir ceux qui contemplent en silence les privations de liberté et les morts.
Les jeunes femmes continuent de recevoir des marques de soutien de l'étranger après leur condamnation, l'icône de la démocratie birmane Aung San Suu Kyi ayant appelé récemment à leur libération. La veuve de John Lennon, Yoko Ono, leur a décerné son prix pour la paix intitulé "LennonOno", et le Parlement européen a décidé de présenter leur candidature pour le prestigieux Prix Sakharov pour la liberté de l'esprit.
Ce qu'ont dit les Pussy Riot à leur procès... par LeNouvelObservateur
- Lire l'article de Wikipedia reprend en anglais, l'histoire de leurs revendications et les origines artistiques des Pussy Riot.
- Voir la vidéo sur Free Pussy Riot
- Le site des Pussy Riot
- Pour suivre l'actualité des Pussy Riot