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Blancs, cathos et provinciaux : êtes-vous de trop ?

Publié le 16 janvier 2013 par Tchekfou @Vivien_hoch

Une tribune libre de Samuel Lafont*

Cette tribune a fait l’objet d’une censure du site de l’Express.fr, au motif que « ce texte est ouvertement homophobe, raciste, xénophobe, insultant et mensonger » (sic.) ; dans un bel élan de protection de la libre parole, il a été repris par Le Rouge et le Noir, Sud actu, Opposition Républicaine, et maintenant Itinerarium.fr. Le voici :

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Dimanche 13 janvier, la « Manif Pour Tous » a rassemblé énormément de monde, et même plus d’un million de manifestants. Cela surprend encore beaucoup de défenseurs du « mariage » gay, pensant souvent détenir la Vérité et aller dans le « sens de l’Histoire » contrairement aux réactionnaires-homophobes-obscurantistes que certains d’entre eux n’hésitent pas à insulter gratuitement. Pour s’en assurer, il suffit de jeter un oeil aux slogans agressifs de la manifestation pro « Mariage Pour Tous » du 16 décembre dernier. Cette thèse fallacieuse du « sens de l’Histoire » résume d’ailleurs assez bien l’argumentaire de Nicolas Domenach.

Mais vous allez peut-être me demander : « qui est Nicolas Domenach » ? Journaliste politique et directeur adjoint de la rédaction du magazine Marianne, il participe chaque semaine à l’émission hebdomadaire Ça se dispute dans laquelle il confronte ses arguments à ceux d’Eric Zemmour. Ce dimanche, suite à la « Manif Pour Tous », les deux journalistes ont participé à une édition spéciale centrée sur le projet de loi Taubira.

Pour défendre le « mariage » gay, Nicolas Domenach utilise le double langage habituel des socialistes français. Ce double langage moqué par The Economist il y a quelques jours. Ce double langage employé pour mentir aux Français. En 1999, les socialistes juraient leurs grands dieux qu’il n’y aurait jamais de projet de « mariage homosexuel » après le PACS, afin de préserver la filiation et le modèle de l’altérité sexuelle. Nous savons ce qu’il en est. En 2013, PMA et GPA sont faussement écartées par les socialistes tout en étant demandées publiquement par nombre de pro « mariage » gay, histoire de préserver l’ambivalence de leurs promesses au lobby LGBT. Mais la route est claire : après le mariage et l’adoption qui va avec, pour l’« égalité réelle », PMA et GPA seront instaurées. En 2020, qu’inventeront-ils alors pour demander la reconnaissance des « trouples » ? Main sur le coeur, ils vous expliqueront que les « quadrouples » constituent une ineptie qu’ils ne défendront jamais. Pour les naïfs qui douteraient encore, voyez comment le magazine Têtu a commencé sa propagande pour la reconnaissance du « trouple ». Double langage donc, mais pas que.

Non content de défendre le « mariage » gay en croyant y trouver des « avantages pour la société marchande », lorsqu’il aborde l’éducation des enfants, Nicolas Domenach parle d’un « mode d’élevage ». Un « mode d’élevage », vous avez bien lu, comme s’il était question d’animaux. Je vous laisse juger de la pertinence de ces arguments pour défendre le soi-disant « Mariage Pour Tous ». Mais le pire reste à venir. D’un ton méprisant, Nicolas Domenach résume ce qu’il prétend avoir vu des manifestants, une « foule provinciale, blanche pour l’essentiel et très catholique ». Quelles auraient été les réactions si, dans un autre contexte, il avait été question de « foule des cités, grise, très musulmane » ? N’aurait-on pas entendu les socialistes dénoncer une « honteuse stigmatisation », et ces associations grassement subventionnées un « racisme décomplexé », traînant en justice celui ou celle qui aurait tenu ces propos ? Deux poids, deux mesures.

Oui M. Domenach, il y avait énormément de blancs et de catholiques à la « Manif Pour Tous ». Et preuve de l’intérêt que les Français portent à ce sujet, de nombreux « provinciaux » avaient fait le déplacement. Ils ont même souvent payé des billets de train bien plus chers que ce que le font des défenseurs de la dénaturation du mariage, qui comptent défiler à nouveau d’ici peu. Tous les manifestants de dimanche savent bien, et les images le prouvent, qu’il n’y avait pas que des blancs et des catholiques dans les cortèges, c’est pourquoi je ne m’appesantirai pas sur le sujet. Mais pourquoi devrait-on s’en défendre ? Voilà le véritable sujet. Serait-il honteux aujourd’hui d’être un Français blanc, catholique et de province M. Domenach ? Sommes-nous « has-been » ?

Pour une personne sensée, l’importance d’une manifestation se détermine selon le nombre de participants. Mais pour le pouvoir socialiste, certains manifestants comptent plus que d’autres, c’est un fait. Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, prétend en effet que recevoir les représentants de la « Manif Pour Tous », c’est-à-dire de plus d’un million de Français, n’est pas « au niveau du Président de la République ».

Mieux : selon un conseiller de François Hollande, « c’est essentiellement la France blanche et catholique qui était dans la rue. Ça ne va pas interrompre le projet de loi ». Pourtant, François Hollande a reçu les militants de l’inter-LGBT sur simple demande le 21 novembre dernier. Ceux-là mêmes qui n’ont pas rassemblé plus de 60 000 personnes un mois plus tard dans les rues de Paris. Deux poids, deux mesures.

En Normalie, dans le pays de l’Egalité Réelle et des bisous, vous, participants de la «Manif Pour Tous», êtes des citoyens de seconde zone. François Hollande a fait le choix de vous ignorer. L’ « égalité pour tous » oui, mais pas pour n’importe qui. Si vous êtes blanc, catholique ou de province, vous ne pouvez pas comprendre réellement tout ce qui se joue à Paris. Alors si vous cumulez toutes ces tares, c’est à se demander pourquoi vous bénéficiez encore du droit de vote.

* Samuel Lafont engagé à l’UNI et à l’UMP, très influent sur les réseaux sociaux.
 


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