Homosexuels et Eglise, désinformation autour des propos de Mgr Paglia

Publié le 06 février 2013 par Tchekfou @Vivien_hoch

Selon Le Point, il existe pour Mgr Paglia, le président du conseil pontifical pour la famille (qu’ils appellent « ministre de la Famille du pape »…), « toutes sortes d’unions familiales », et « la politique doit sereinement s’en occuper ». Ce qui permet au Point de titrer illégitimement : « Le Vatican reconnaît le droit des couples gays » ou encore Natalia Trouiller dans la Vie : « Mgr Paglia favorable à des unions civiles gays ». Évidemment, la réalité est plus nuancée que ce qu’en disent nos journalistes adorés.

Hier, au cours d’une conférence de presse, « pour la première fois dans l’histoire de l’Eglise » comme le soulignent les journaux italiens, il a ouvertement demandé la reconnaissance juridique des « couples homosexuels ».

Mgr Paglia affirme en effet qu’il existe des discriminations graves à l’endroit des personnes homosexuelles (dans certains pays c’est criminel), cela ne signifie pas qu’il reconnaît une communauté humaine que l’on appellerait « le groupe homosexuel ». Le Magistère parle toujours des personnes homosexuelles et non des homosexuels tout court. Cela dit, il est tout à fait normal de refuser des discriminations graves envers les personnes en raison de leur orientation sexuelle. Concernant le mariage, il ne s’agit pas d’une discrimination, car le mariage n’est pas un droit absolu mais relatif. Il est soumis à certaines conditions, notamment celle de la procréation.

Il y a des droits individuels à garantir. Il faut chercher des solutions dans le droit privé et dans le domaine patrimonial. Je pense que la politique doit, sereinement, s’en occuper. Certains ne veulent rien changer. Moi, je pense qu’il faut trouver de nouvelles voies pour arriver à une solution. Je veux réaffirmer la dignité de tous les fils de Dieu. Une dignité intouchable. Tous les hommes sont égaux parce qu’ils ont le signe de Dieu. Dans une vingtaine de pays, l’homosexualité est un délit. Je souhaite que nous nous battions contre ça.

Yves Daoudal est plus nuancé. Il parle meme de « coup de poignard » à propos de ces propos :

« Le non de l’Eglise au mariage gay n’est pas un fait religieux : la Constitution italienne en parle clairement, mais avant cela il y avait le droit romain, qui a établi ce qu’est le mariage. Et Giorgio Gaber dit que les hommes et les femmes sont destinés à rester différents, parce que sans deux corps différents et deux pensées différentes il n’y a pas d’avenir. Mais cela ne veut pas dire que nous (sic) ne devrions pas reconnaître les droits des couples non mariés, y compris homosexuels. En effet, il est temps que le législateur s’en préoccupe. »

On appréciera, continue Yves Daoudal, le fait de se fonder, pour exprimer la doctrine traditionnelle, non sur le magistère, mais sur un… chanteur, apparemment célèbre en Italie, ce qui n’en fait pas vraiment un docteur de l’Eglise… Et ce n’est pas tout. Mgr Paglia dénonce le fait que l’homosexualité soit un délit dans certains pays et « souhaite que nous nous battions contre ça ».

Faut-il rappeler aussi à Mgr Paglia le Catéchisme de l’Eglise catholique ? « Les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés. Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l’acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas. »

Le délit, Mgr Paglia, est une infraction aux lois. Le Catéchisme dit clairement que l’acte homosexuel est une infraction à la loi morale naturelle. Pour faire bonne mesure, Mgr Paglia déclare qu’il faut trouver rapidement une solution au problème de la communion des divorcés remariés et il ose se fonder pour cela sur un propos du pape dans son discours au tribunal de la Rote sur « l’absence de foi ». Il s’agit de l’absence de foi lors du consentement, qui pourrait faire conclure à la nullité du mariage, et non à la possibilité de communier pour les divorcés remariés. *

Enfin, Jeanne Smits nous rappelle que le Grand Orient démocratique italien avait applaudi très fort, dans un communiqué des « Frères du Grand Orient démocratique » daté des 27-28 juin 201, l’entrée de « Sant-Egidio, l’ONU du Trastévère » dans la Curie romaine en des termes particulièrement chaleureux :
« Nous nous félicitons du choix d’un des rares hommes d’Eglise qui méritent véritablement l’estime, la considération et l’affection du peuple catholique. » « Il représente une lumière d’espérance pour ceux qui ne se résignent pas à voir totalement oubliée la grande époque réformatrice du Concile Vatican II. »
Ceci explique cela…