Muse

Publié le 06 février 2013 par Gentlemanw

Certains artistes, connus ou moins connus, voire inconnus, sont inspirés par une personne, une présence, un lieu comme une base de leur imaginaire, une source sans fin.

Source de bonheur, d'angoisse aussi et de peurs, le vecteur qui amplifie l'énergie créatrice est si aléatoire d'un être à l'autre. D'ailleurs sommes nous tous créatifs ?


Mais la concentration trouve alors ses repères dans un contact visuel ou charnel, voire totalement intellectualisé, un brin fétichiste et iédalisé avec la muse, pour engendrer un flux innovant, fou, concentré dans l'autre. L'art devient un accouchement de forces intérieures, maîtrisées parfois, totalement dévastatrices aussi, mais canalisées vers une toile, vers du papier ou un clavier, vers une sculpture, vers une pellicule. Un marbre explose de poussières pour laisser l'ébauche d'une envie, cette vision pas forcément complète de l'artiste pour sa chose, mais une première couche, un embryon de vie, d'art. Le support reçoit l'expression de ce souffle, un partage égoiste du meneur vers son désir encore imaginaire, vers un aboutissement incontrôlé, vers une oeuvre sans vie, une naissance sans palpitation, avec un coeur explosé, celui de l'artiste.

Les femmes, les féminités ont été et seront toujours ce coeur que je dois renouveler, ranimer, animer avec des mots, comme un défi avec moi-même. Je ne sais pourquoi j'ai commencé un jour, je ne veux l'avouer, et quel en serait l'utilité ? Je sais maintenant, après plus de mille articles, jour après jour, sans contraintes aucune, juste là, comme une simple ombre, je veux, je dois écrire sur ces silhouettes, sur cette vie que je croise, sur des portraits de vos vies. Naturellement, sereinement, je branche l'écran, je pousse mes touches, dans un pur moment de douleur, les mots sortent, s'alignent, prennent leur place pour vous. Je n'ai plus qu'un rôle de metteur en scène, je ne maîtrise pas ce flux.


A celles qui demandent en off, comment j'écris, je dirai par besoin et par défaut. Oui ici et là, dans le métro, sur un carnet, je griffone des idées entre des rendez-vous, entre deux réunions ou durant mes transports, je peux entrer dans cette bulle avec un mot, un simple reflet sur une jambe, un simple manteau et plus encore un sourire. Je reçois alors une étincelle, et je répands ce feu sur le blog, je ne maîtrise rien de cela.

Rares sont les personnes qui m'ont vu écrire, qui ont pu entrer dans ce moment sombre, où mon dos se contraint, où je deviens le réceptacle des mots, mais sans effort, je les reprends, je les choisis, je les mets en phrase, là pour vous. Facilité, je ne sais, aisance, je peux l'accepter mais je ne peux faire autrement.

Et si la source se tarissait, je ne sais pas, jamais, jamais même quand la maladie me dévore, je ne m'arrête de vous écrire, de vous donner mes mots, les mots, mon regard. Inspiration, imaginaire, débordement de palpitations, quel jeu donne vie à cette écriture, peut-être la passion ?

Alors muse, ou muses, oui je ne peux me contenter d'une vision de la féminité, mais l'amour, les sentiments me font me retourner vers les autres, ou revenir vers la première de toute, chacun y verra sa définition. Vous êtes mes muses, elle est ma muse, et les mots s'en amusent.

Toujours une pensée pour elle, et les mots reprennent leur liberté.


Nylonement