Un train d’enfer … et fétichisme (texte interdit aux moins de 18 ans)

Par Jean-Baptiste Messier

Dans cette nouvelle « Un train d’enfer », j’aborde le sujet du fétichisme. On connaît les diverses fascinations des hommes pour certains accessoires de la gente féminine. Je me demande si les femmes ont-elles aussi des objets de fétichisme (à part les uniformes militaires et de pompiers ? ). J’espère que des WordPressiennes attentives répondront à cette angoissante question .

Une présentation :

« Olivier prend le train Paris-Thionville, avec un arrêt à Châlons-en-Champagne. »

Voici l’objet du délit (et du désir ?), lecture et téléchargement gratuits sur Atramenta :

Un train d’enfer

Pour aller plus loin et fixer un peu les idées (source Wikipédia) :

« Sigmund Freud s’appuie sur le travail de Binet7 et désigne comme fétichisme la pratique sexuelle de recherche de l’orgasme par le biais d’objets ou de parties du corps, indépendamment du coït. Il existe donc un fétichisme sexuel chaque fois qu’une partie du corps ou un objet vient prendre la place de l’organe sexuel du partenaire et se substitue entièrement à lui.

Le fétichisme, en tant que passion des étoffes, est souvent lié à certaines matières – il concerne notamment le cuir (fétichisme du cuir), le latex, le vinyle (fétichisme du latex)9, la fourrure, la laine ou l’élasthane – lycra (fétichisme du vêtement moulant). Le fétichisme des vêtements, type de fétichisme érotisé, s’est affirmé au cours des cinquante dernières années particulièrement en matière de photographie. Il est rencontré dans la vie quotidienne avec différents types de vêtements, des vêtements moulants : pulls en laine, sous-pull à col roulé, body, top, catsuit, des sous-vêtements (fétichisme des sous-vêtements). Ce fétichisme devient « fétichisme sexuel » lorsque la vue de cette matière, de ce type de vêtement, provoque une excitation sexuelle.

Les pulls sont au rang des vêtements qui peuvent faire l’objet d’un fétichisme sexuel. Ce fétichisme, sous son versant homosexuel, est explicitement évoqué par Hervé Guibert, au début de Mes parents (Gallimard, 1986) : « […] je reste pressé contre son poitrail, ou son encolure, qui a une chaude odeur de sueur rousse, de laine un peu rance, il a un pull-over en V de grosse laine chamarrée sale et distendue […]. Je ne me laisse plus prendre mais je mets à Agneaudoux un pull en V qui ressemble singulièrement à celui qui m’a donné tant de plaisir [...] » (p. 24), ou encore dans Des aveugles (Gallimard, 1985) : « Soudain l’odeur rousse surnagea entre toutes les senteurs triviales et habituelles : la vapeur la rendait plus âcre que jamais, mais elle avait conservé ses tons de bois, de laine et de tabac, on aurait dit qu’un grand pull-over aux mailles épaisses, brunâtres, dégorgeait de toutes ses suées dans un baquet d’eau bouillante dont les planches neuves auraient tout juste été rabotées. » (p. 80, édition Folio).

Le fétichisme de l’uniforme revêt une forme particulière, car il est souvent induit par une pulsion et un scénario, qui appartiennent en général à la thématique BDSM. L’uniforme à ce moment-là peut ne servir qu’à la mise en scène du jeu de rôles.

  • Médical : uniforme d’infirmière, de praticiens, blouses blanches. Il ne s’agit pas ici d’un « fétichisme médical » (terme qui n’a aucun sens), mais d’un fétichisme qui tient moins de son esthétique ou de sa dimension sensorielle (latex), que de l’acte censé se dérouler autour de la mise en scène appartenant à l’univers du jeu de rôles BDSM : auscultation, toucher rectal, piqûre, etc.
  • Militaire ou policier : suggestion de jeux d’interrogatoire, de torture, d’emprisonnement. C’est-à-dire la part fétiche ici conjuguée avec un jeu de rôles BDSM.
  • Uniforme d’écolière, les Japonais en raffolent. Applicable pour plusieurs types de scénarios dans l’imaginaire BDSM : instituteur punissant son élève désobéissante, notamment.
  • Uniforme de religieuse : où le fidèle se confesse (religieuse dominatrice), ou bien où la religieuse tient un jeu de rôle BDSM d’abnégation à une puissance supérieure ou divine (religieuse soumise, la puissance suprême pouvant, dans le cadre du jeu de rôles, être incarnée par le maître ou la maîtresse). Néanmoins, le fétichisme de l’uniforme de religieux(se) peut être totalement dissocié du BDSM dans le cadre d’un rapport sexuel où les attributs sont présents pour donner l’illusion de transgresser un interdit social.
  • Uniforme enfant style marin, conjugué éventuellement avec un jeu de rôle BDSM d’institutrice sévère.
  • Uniforme de valet, gilet acheté dans les boutiques pour uniforme de gens de maison : fantasme de soumission sur le thème du domestique BDSM.
  • Uniforme de soubrette victorienne.

D’autres formes de fétichisme de l’uniforme, néanmoins, ne sont pas conjuguées à la thématique BDSM. Dans un certain nombre de cas, ces formes de fétichisme répondent avant tout à un besoin ou à un désir de transgresser l’interdit social (acte sexuel avec une personne en tenue religieuse, par exemple) ou d’atteindre l’inaccessible (sosie d’une célébrité ou d’un personnage fictif populaire avec des tenues identiques, ou autres déclencheurs érotiques : hôtesse de l’air, pompier, etc.). Qu’il soit ou non conjugué avec le BDSM, le fétichisme sexuel reste parfaitement similaire au fétichisme en soi, s’agissant dans tous les cas de l’adoration d’une idole (en tant qu’objet de culte).

Parties du corps

Main féminine tatouée.

Le fétichisme peut aussi être relatif aux parties du corps. Dans son sens populaire d’adoration des parties du corps, les fétiches peuvent se focaliser sur de différentes parties du corps (notamment seins, pieds et fesses). Viennent ensuite d’autres fétichismes notables moins répandus comme le fétichisme des jambes, le fétichisme du nez (nasophilie), ou encore le fétichisme des épaules ou du nombril (ombiphilie).

D’autres fétichismes notables et très particuliers sont recensés dans le DSM-IV-TR. Ces fétichismes incluent timbre de voix, couches culottes (ABDL), cheveux (teinte ou type de coiffure) ou port de lunettes. Dans la mesure où de tels signes sont investis d’un pouvoir érotique, il s’agit bien d’un fétichisme, justification préalable de comportements souvent vus comme relevant ensuite d’une simple déviance. Le besoin d’identifier sur le partenaire la présence d’un objet ou d’une condition objectale devient le centre du désir sexuel.

Attitudes et comportements

Exemple de fétichisme sexuel : invitation avec dress code (col roulé moulant, jupe, costume).

Certaines formes de fétichisme sexuel se rapportent à des attitudes et à des comportements qui provoquent le trouble ou l’émotion nécessaires à une excitation se transformant en plaisir ou rendant le plaisir accessible. Une femme pourrait apprécier, par exemple, de se sentir sans défense face à un désir masculin qui se manifeste, plus ou moins symboliquement, de manière contraignante ou violente. Un homme, de son côté, pourrait rechercher des attitudes féminines particulièrement élégantes ou hautaines, une désinvolture ou une indécence exagérées, une liberté de ton et de propos inhabituelle. De tels éléments, parce qu’ils peuvent relever du jeu de rôle de la même manière qu’une guêpière en latex relève du travestissement, mobilisent des émotions et activent un processus directement inscrit dans le périmètre des pratiques sexuelles fétichistes. Qu’ils soient stéréotypés n’est pas un obstacle à la naissance du désir, au contraire : ils contribuent ainsi à instrumentaliser le ou la partenaire en tant qu’objet conforme à des attentes secrètes, c’est-à-dire en tant qu’objet de désir.« 

Conclusion de tout ça : l’esprit humain et sa libido sont fascinants !


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