Dans le cadre de cet exposé sur la crise de la dette qui menace la cohésion de l'UE, Nicolas Sarkozy s'était pourtant promis de ne pas s'épancher sur le cas de la France, chacune de ses interventions publiques relançant les rumeurs sur son éventuel retour à la vie politique. Selon un témoin cité par l'AFP, l'ancien chef de l'Etat a même précisé à son auditoire qu'il lui fallait éviter d'évoquer la politique française. "Ce n'est pas que je n'en aie pas envie", aurait-il ironisé à ce sujet.
Ce qui explique peut-être pourquoi il n'a pu s'empêcher de livrer malgré tout quelques confidences. Plusieurs journalistes ou hommes de médias québécois, qui avaient réussi à assister à la conférence en dépit du huis-clos ordonné par les organisateurs, ont d'ailleurs relayé sur Twitter les commentaires de l'ancien maire de Neuilly.
Le référendum? "L'instrument le plus dangereux"
Certains valent d'ailleurs le détour. Selon Jean-Serge Sasseville, vice-président de Québecor Média, Nicolas Sarkozy aurait donné son avis sur l'opportunité d'organiser un référendum à l'heure où la France traverse une grave crise politique. Hypothèse défendue notamment par le patron du Parti socialiste, Harlem Désir.
Cette position a de quoi surprendre, Nicolas Sarkozy ayant lui-même proposéd'organiser deux voire trois référendums pendant la campagne présidentielle. Les Français y sont d'ailleurs nettement favorables.
Dans le Figaro Magazine du 9 février 2012, il avait en effet déclaré: «Je crois que la meilleure façon de surmonter des blocages dans notre société, c'est de s'adresser directement au peuple français».
Le mariage gay? "Attention à ne pas diviser le pays"
L'ancien président de la République a par ailleurs livré son analyse sur l'adoption du mariage gay par le Parlement dans un climat particulièrement tendu.
Selon L'Express, Nicolas Sarkozy aurait d'ailleurs reçu dans ses bureaux les chefs de file de la Manif pour tous, dont Frigide Barjot, pour les féliciter. Mais selon Le Lab d'Europe1, cette rencontre remonterait en réalité au 21 janvier 2013, après la première grande Manif pour tous mais avant les incidents des Champs-Elysées.
Toujours à propos du mariage pour tous, Nicolas Sarkozy aurait estimé qu'il ne fallait pas "diviser le pays" en période de crise, selon un autre journaliste présent sur place. Ironie du sort, le même argument lui avait été opposé par la gauche lors du débat sur l'identité nationale puis sur la laïcité.
Pour rappel, Nicolas Sarkozy avait déjà livré le fond de sa pensée sur le mariage gay dans un témoigne controversé publié par Valeurs Actuelles. "La traçabilité des enfants, qu'est-ce qu'on en fait? C'est tout de même plus important. Avec leur mariage pour tous, la PMA, la GPA, bientôt ils vont se mettre à quatre pour avoir un enfant", avait-il déclaré, s'attirant une réponse cinglante du Parti socialiste.
Quelques conseils à François Hollande
Toujours selon des témoignages diffusés sur Twitter, Nicolas Sarkozy aurait adressé quelques conseils à François Hollande, qu'il s'agisse des relations avec la Chine, pourtant mouvementées sous son quinquennat ou en matière de lutte contre le terrorisme.
François Hollande poursuit en ce moment même sa première visite d'Etat en Chine, où il devrait notamment aborder la question du Tibet.
Petites piques envers les journalistes français...
Fidèle à son habitude, Nicolas Sarkozy a au passage adressé quelques piques à la presse et aux sondages, qui lui président pourtant un bel avenir politique. Selon un récent sondage Ifop, l'ancien chef de l'Etat serait d'ailleurs le candidat préféré à la présidentielle de 2017 pour 63% des sympathisants UMP en avril, contre 56% un mois plus tôt.