7.500 manifestants ont défilé selon les organisateurs, 2300 selon la police. Brandissant leurs habituels drapeaux roses et bleus, sifflets à la bouche, les manifestants défilaient sur les principales artères du Quartier Latin et se dirigeaient vers le jardin du Luxembourg, tout près du Sénat, aux cris de "François, ta loi on en veut pas!" "François, retire ta loi" ou "Hollande dictateur!".
Peu avant 22h00, plusieurs centaines de manifestants, dont certains appartenaient au mouvement traditionaliste Civitas avec leurs drapeaux blancs frappés du Sacré Coeur rouge, ont tenté de gagner le Sénat aux cris de "Hollande démission". Rue de Médicis, une artère qui longe le jardin du Luxembourg, des manifestants se sont approchés des gendarmes mobiles qui ont tiré des gaz lacrymogènes.
Vers 22h15, deux cents personnes se sont regroupées dans une ambiance bon enfant devant le Panthéon avec une banderole "Hollande ne soit pas têtu", allusion à une publication du même nom destinée aux homosexuels. Les derniers manifestants se sont ensuite dispersés.
Manifestation autorisée?
Contactée par Le HuffPost, la préfecture de police de Paris n'a pas souhaité révéler le dispositif déployé pour encadrer les manifestants. Interrogée à propos de cette manifestation "spontanée", la préfecture indique que le parcours du défilé était connu puisque les opposants au mariage gay se rassemblent depuis plusieurs jours devant le Sénat. Il ne s'agissait pourtant que de rassemblements au jardin du Luxembourg, et non d'un défilé "mobile"... Aux alentours de 22h, la préfecture n'était pas encore en mesure de communiquer le nombre de participants.
"Ce vote au Sénat, ça s'appelle un hold-up de vote, un déni de démocratie", a déclaré au départ de la manifestation Frigide Bardot, chef de file de la Manif pour tous, qui avait appelé à ce nouveau rassemblement. "Nous manifesterons jusqu'après la promulgation!", a-t-elle affirmé, appelant même ses troupes à rejoindre les partisans de Jean-Luc Mélenchon pour sa manifestation le 5 mai contre "l'austérité et pour un grand coup de balai".
"Hollande veut du sang, il en aura! Tout le monde est furieux. Nous vivons dans une dictature", s'était emportée avant la manifestation Frigide Barjot, interrogée par l'AFP. "J'appelle au calme mais la violence vient du gouvernement (...). A la violence il ne faudra pas s'étonner que réponde la colère!", a-t-elle tempéré avant le départ du cortège. "Nous serons toujours non violents", a-t-elle ensuite déclaré.
Écoutez Frigide Barjot, interrogé par un journaliste de LCP :
A l'issue de plus d'une semaine de débats, le Sénat a adopté vendredi le projet de loi autorisant le mariage homosexuel qui va retourner à l'Assemblée nationale dès mercredi pour une seconde lecture.
Cette accélération du calendrier - le retour du texte n'était pas prévu avant le 20 mai - a suscité la colère des opposants au projet de loi. La nouvelle discussion à l'Assemblée ne concernera pas l'article premier du texte, le plus important, ouvrant le mariage et l'adoption aux couples de même sexe, définitivement adopté.