A Tours, où, le 25 mai, aura lieu la première Gay Pride depuis le vote pour le mariage pour tous, les demandes officielles se font encore attendre.
Nous n'avons enregistré qu'une seule demande d'information concernant les possibilités de mariage, de la part d'un couple d'homosexuels. Il s'agissait de deux messieurs. Je suppose que les personnes intéressées attendent la promulgation de la loi avant de se manifester officiellement. Cette remarque, d'une fonctionnaire du bureau des mariages de l'hôtel de ville de Tours, confirme que ce n'est pas vraiment l'affluence de la part des couples homos désireux de s'unir par les liens du mariage. À Tours, où, le 25 mai prochain, à la veille d'une nouvelle grande mobilisation à Paris des opposants au mariage pour tous, aura lieu la première « marche des fiertés » (Gay Pride) en France, depuis le vote de la loi, les futurs époux de même sexe restent discrets.
« La plupart des couples homosexuels ne désirent pas forcément se marier et avoir des enfants. Mais l'objectif, c'est qu'ils aient le choix de le faire ou pas », nous déclarait il y a quelques jours, Stéphanie Druon, coprésidente du Centre Lesbien, Gay, Bi et Trans (LGBT) de Touraine.
Du côté des organisateurs professionnels de mariages, un métier qui fait florès sous le vocable anglais de « wedding planners », on confirme l'attentisme local du public concerné. « J'ai reçu une seule demande, de la part d'un couple d'hommes, un Tourangeau et un Breton, qui voudraient se marier en septembre en Bretagne »,observe Frédérique Launay, la spécialiste du genre en Touraine, à l'enseigne de la société Les Mariages d'Alix. « Cela ne m'étonne pas, car il me semble qu'il s'agira surtout de noces intimistes, avec un nombre d'invités restreint, à part peut-être dans le milieu gay du show-biz. Je ne pense pas que notre profession profite vraiment du mariage pour tous, cela restera quelque chose de confidentiel. »
Des noces plutôt intimistes
Un avis partagé par Nathalie Molisson, de l'agence d'organisation d'événementiels, NMC, installée sur Tours : « Avant le vote de la loi, je suis allée proposer mes services auprès de l'association de gays et lesbiennes de Tours, je n'ai aucun retour à ce jour. Je crois que ça se décantera une fois que la loi sera officialisée. »
Dans son entourage, la consultante connaît bien un couple de femmes désireuses de passer à l'acte, mais il s'agit de deux Niçoises.