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Perpignan "C'était plus facile de voler un homosexuel qu'un rugbyman"

Publié le 08 mai 2013 par Beaguillart

"Pour nous, c'était plus facile de voler un homosexuel qu'un rugbyman. Pour la carrure peut-être. Mais, c'est vrai on ne savait pas avant comment il était". Jugé mardi 7 mai devant le tribunal correctionnel de Perpignan, le prévenu, âgé de 21 ans, a du mal à s'expliquer même s'il a toujours reconnu les faits.  En 2009, avec trois autres comparses, tous mineurs, cachés derrière de fausses identités, ils sont entrés en contact sur internet avec des homosexuels via des sites de rencontres gays. Ils leur ont fixé rendez-vous sur des terrains de foot, des terrains vagues ou au domicile même de ces hommes. Là, ils les ont agressés et violentés pour leur dérober des effets personnels. 

Tous ont déjà été jugés en février 2013 par le tribunal pour enfants pour ces faits de 'vols et extorsions avec violences et en réunion' et condamnés à des peines avec sursis et de travaux d'intérêt général. Or, l'un d'eux venait tout juste d'être majeur lors de la dernière agression. D'où cette nouvelle comparution en solo. Et de nouvelles justifications à donner sur l'attaque d'un jeune homme qui s'est retrouvé avec un tournevis sous la gorge, menacé, afin de lui soutirer sa carte bancaire, son code secret, son portefeuille et sa montre. Le tout aussitôt abandonné sans s'en servir. "Pour s'amuser" avaient-ils alors expliqué. "C'était une mauvaise période. C'était un coup de folie, tempère aujourd'hui le prévenu. On était jeune. J'étais con. Cela m'a servi de leçon. Je le regrette. Je l'assumerai. Mais je veux l'oublier".

"Le plus intolérable c'est l'acte gratuit, plaide Me Bassole, au nom d'une victime déjà abîmée par la vie. Un jeune homme pris trop tôt dans "la spirale de l'échec". Un père, violent et alcoolique, qui "écorche la maigre estime que son fils a de lui-même" et qui finit par se pendre comme "une libération". Une scolarité chaotique, des formations ratées, un accident de la route très grave... «A l'adolescence, il comprend qu'il est différent mais il y a un pas jusqu'à l'acceptation. Il n'a pas choisi d'être homosexuel, il l'a subi avant de le vivre. Ces faits sont graves parce qu'ils ont détruit sa construction, et qu'ils lui laissent une question : est-ce que je ne suis pas considéré comme un vrai homme ? Alors qu'il s'est battu toute sa vie pour se faire accepter comme il était". "Un débat politique est passé par là, et on a pu se rendre compte que ce que l'on croyait être nos fondements n'étaient qu'un vernis. Ce n'était pas une connerie de jeune, c'était réfléchi préparé, exécuté. Pour lui, un homosexuel c'était une tapette, une pédale, une tafiole !", renchérit le substitut du procureur, requérant une peine aménageable de 8 mois de prison dont 4 avec sursis.

"Ce n'est pas le sujet, ni le dossier. Comment expliquer l'absurde ?, rétorque Me Capsié, l'avocat de la défense. Ce n'est pas le procès d'un sale individu. Il vit dans des conditions ordinaires, avec une famille ordinaire. Un copain cherchait à faire des rencontres avec des jeunes filles sur Internet et le plus souvent des hommes lui répondaient. Il en a parlé aux autres, ils ont voulu aller voir. C'est le contexte du groupe, de l'immaturité, de la sexualité aussi. Tout ça mélangé ça ne peut pas donner quelque chose d'intelligent. C'était un jeu absurde". Le tribunal a décidé d'aller au-delà des réquisitions et de le condamner à 1 an de prison dont 6 mois avec sursis.

Source lindependant.fr


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