"Fière" de la loi sur le mariage homosexuel, Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, a assisté "à titre privé" et "par amitié" à la cérémonie, en insistant sur la "dimension symbolique forte" de l'union entre Vincent Autin et Bruno Boileau. "Que le premier ministre [Jean-Marc Ayrault] ait souhaité à justetitre que l'on ne politise pas outre mesure les mariages en question, c'est une chose", a-t-elle noté, relevant que la "société a besoin d'apaisement".
"AUJOURD'HUI, NOS CONCITOYENS ONT LES MÊMES DROITS"
Sa collègue en charge de la famille, Dominique Bertinotti, a elle aussi insisté sur le "caractère symbolique" du moment. "Aujourd'hui, nos concitoyens quels qu'ils soient, quelle que soit leur orientation sexuelle, ont les mêmes droits, les mêmes devoirs (...), c'est cela qui est important. Nous allons ensuite entrer dans une banalisation", a-t-elle dit. Mme Bertinotti, dont la présence à Montpellier avait été annoncée, a préféré rester à l'écart d'un événement "de l'ordre de l'intime", pour privilégier l'"apaisement".
De son côté, le ministre de l'intérieur Manuel Valls a évoqué un "moment important dans notre société" et dit souhaiter "incriminer davantage par la loi le discours et les actes homophobes", indiquant qu'il y travaillait avec la garde des sceaux Christiane Taubira et Najat Vallaud-Belkacem. Il a aussi justifié le dispositif de sécurité (entre 50 et 100 policiers et un escadron de gendarmerie mobile devaient être mobilisés), mis en place en raison de "menaces".
L'OPPOSITION APPLIQUERA LA LOI
Le pionnier Noël Mamère (EELV), qui avait célébré en 2004 le premier "mariage"homosexuel de France à Bègles (Gironde), ensuite annulé depuis par la justice, a déclaré éprouver de la "fierté pour la gauche, qui a enfin réalisé cette promesse de l'égalité des droits". Il s'est toutefois inquiété de la parole "libérée" de l'homophobie, lors des mobilisations contre le mariage pour tous. Jean-Paul Huchon, président PS de la région Ile-de-France, a salué "le travail extraordinaire des consciences et de l'opinion", qui a permis d'arriver à ce "moment important pour la société française".
A l'UMP, Alain Juppé (maire de Bordeaux et ancien premier ministre) et Xavier Bertrand (député-maire et ancien ministre), comme le député UDI et ancien ministre Hervé Morin, ont assuré qu'ils appliqueraient la loi. Le premier a dit qu'il le ferait "sans cinéma", le second a précisé qu'il demanderait à ses adjoints de secharger des mariages entre personnes de même sexe et n'interviendrait qu'en cas de refus de leur part.
Source Lemonde.fr