« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé » disait Lamartine. On peut croire le poète en voyant la détresse de Julia dans Como Esquecer (Comment t’oublier). Oui, comment t’oublier ? Comment arriver à accepter l’absence insupportable de l’autre. Comment surmonter un chagrin, alors que nous nous enfonçons dans la solitude, la mélancolie, la souffrance et que nous sommes submergés par le sentiment d’abandon. Julia, malgré sa dépression suite à sa rupture amoureuse, nous montre comment renaître. Le chemin est long jusqu’à la guérison, mais elle nous donne l’espoir de croire de nouveau à l’amour et reprendre goût à la vie.
Como Esquecer aborde donc les thèmes difficiles de la dépression et du chagrin, selon le point de vue d’une lesbienne. Même si Julia est lesbienne et nous livre ses sentiments, ce court métrage n’est pas focalisé sur des conflits sexuels d’un personnage lesbien stéréotypé, comme le montre certains films LGBT. La réalisatrice a voulu décrire la difficulté d’une jeune femme à oublier son histoire d’amour. Nous pouvons donc facilement nous identifier à Julia et être touché par sa détresse intérieure, quel que soit notre orientation sexuelle, sexe, position sociale ou notre âge. Comme Julia, nous pouvons aussi refuser l’aide de nos amis et vouloir souffrir seul. Tellement pris dans notre chagrin, nous ne voyons plus toutes les choses positives qui peuvent nous nous arriver.
L’arrivée d’Héléna fera prendre conscience à Julia que l’espoir vit toujours en elle. Cela veut-il dire que la guérison d’un chagrin d’amour passe par un nouvel amour ?
En voyant julia, nous pouvons le confirmer. Il est difficile de faire le deuil d’une relation, mais on y arrive en recollant des morceaux de notre personnalité. Lorsque nous voyons Julia revivre, on comprend qu’il faut accepter que des parties de nous soient mortes. C’est la condition pour aimer de nouveau. Julia arrive donc à s’ouvrir sur un nouvel amour, car elle est parvenue à moins se focaliser sur sa douleur.
D’un chagrin peut renaître l’espoir.
Mobilisons ce qu’il y a de plus vivant en nous pour essayer d’avancer et ainsi reprendre goût à la vie.
Par Gabrielle Galardi