Coup de coeur du jury du "Prix du Roman Gay 2013" : Jaabouq, de Hicham Tahir
LE LIVREPremier ouvrage d’un jeune marocain de talent, Hicham Tahir, « Jaabouq » est un recueil de nouvelles sans concessions mettant à nu, avec ironie, quelques contradictions sociales marocaines. Des thèmes connus mais traités avec un angle neuf.
Extrait :
« Ma mère est une pauvre conne inculte qui ne pense que rarement. C’est une pauvre dame. Elle est pauvre dans l’âme aussi. Elle n’a jamais connu l’école, à neuf ans elle a connu mon père. À onze ans, elle l’a épousé. À treize ans, elle a eu sa première fille et depuis elle vit avec mon père, ce même homme depuis toujours. Elle a vu mon père plus que sa propre famille, plus que le monde, plus que la rue et les voisines. Voilà pourquoi elle est conne ma mère, une pauvre inculte. Ce n’est que grâce à la télévision qu’elle s'est rendue compte qu'il y a un monde en dehors de son petit village d'origine, de la ville et des voisines… Et encore : la télé lui a appris qu’au Mexique et en Turquie, eh bien on parle en arabe classique. Et personne, personne, n’enlèvera cette idée de sa tête. »
L’auteur :
Hicham Tahir, 24 ans, originaire de Kénitra, « pur produit » du lycée marocain, d’origine populaire et vivant à Casablanca, a écrit ce recueil de nouvelles parallèlement à son travail dans la publicité et chez Hit Radio. Ses premierspas dans la littérature l’avait auparavant conduit à co-écrire dans « Jean Genet, un saint marocain » en 2010 et « lettres à un jeune Marocain » aux cotés d’Abdellah Taia et Tahar Ben Jelloun.
DISPONIBLE ICI : http://www.amazon.fr/Jaabouq-Hicham-Tahir/dp/9954912215
GRAND PRIX : "Mimi", ou le roman de l'homosexualité refoulée, de Sébastien Marnier
Un roman de l'intime, de ce que l'on peut dire et sur les causes d'une certaine forme de violence. Un roman fin et drôle sur la violence psycho-logique, on en est que plus touchés. Effondré comme une tour par les abysses du déni. Mais sommes nous tous armés pour (s')accepter, tous égaux devant la tolérance. A lire !A LIRE
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Coup de coeur du jury N°2 : "Poussière d'homme" David Lelait-Helo
LE PITCH :Ce dimanche soir, tes jours d'homme m'ont filé entre les doigts. Au presque-commencement de ma vie, je t'ai perdu, toi avec qui je voulais la finir. La voix blanche et la colère noire, j'ai eu beau t'appeler, tu étais déjà parti, loin. Ta vie, minuscule tourbillon de quelques lunes et soleils, cessait là de tournoyer, sur le rivage carrelé blanc et glacé d'un hôpital. Je fais le rêve que l'on nous redonne une poignée d'heures, ravies entre le tomber d'un jour et le lever d'un autre. Ce ne sera qu'un tout petit montent, le temps de refermer les portes de notre vie ensemble. Rien qu'une escale pour rattraper ce temps arraché, et te dire l'après-toi, le sans-toi, la béance à chaque seconde de mes jours depuis ta vie suspendue... Poussière d'homme est une parole d'amour, d'homme à homme, dans un océan de perte et de chagrin. Ce récit est le rêve fou de ces adieux, la mise en mots de l'insoutenable absence, comme un supplément d'amour lorsqu'on craint que la douleur nous précipite dans la folie.
Disponible ici : http://www.amazon.fr/Poussi%C3%A8re-dhomme-David-Lelait/dp/284337362X
Prix de la romance gay : "Le roi du lard" de Didier Malhaire
LE PITCH :Ludo est encore un petit garçon, fin des années cinquante, quand son père quitte femme et enfant pour guerroyer en Algérie. La mère, encombrée de cet enfant mal aimé, non voulu, abandonne Ludo à sa grand-mère paternelle, Alphonsine. Ludo grandit donc dans la ferme des Trois Basile, en bord de mer, entouré de l'affection grand-maternelle. Il côtoie la population de Fresville qui représente toute la nature humaine, du plus généreux au plus immonde. Émilienne et Dédé, voisins des Trois Basile, et leurs rejetons, dont Mimi, enfant handicapée, avec une tête de citrouille, un squelette de mollusque, des yeux ouverts sur l'univers, et un cœur d'artichaut. Blanche Lemire, "trainée" du coin, montrée du doigt, qui réchauffe le cœur des hommes perdus, pas que le cœur d'ailleurs, et qui récupèrera Michel Dreville, le père de Ludo, revenu de guerre embué dans les vapeurs d'alcool. Le grand Titi qui crache ses aigreurs. Christine, pisseuse hautaine, pétrie de certitudes, qui ne doute de rien, surtout pas d'elle-même. Maurice Busnot, le roi du lard, charcutier de son état, qui recueille et épousera Solange Bourson, mère de Ludo, femme haineuse, à la morale catholique, apostolique, romaine, et charcutière. Et d'autres encore, Arlette, Jacquette, Mickaël... Et puis il y a Jacky. Jacky qui l'appelle "son petit fiancé". Jacky qui est beau comme un soleil et qui l'aime pareil que lui aime Jacky. Jacky qui a maintenant quinze ans, Ludo treize, quand ils s'offrent l'un à l'autre pour leur première fois. Jacky qui a vingt ans quand il se fiance à Christine, Ludo qui a dix-huit ans quand il quitte Fresville pour Paris, le cœur brisé. Ludovic revient à Fresville pour l'enterrement d'Alphonsine, sa grand-mère. Ludovic est maintenant styliste, en couple avec Paul. Jacky est médecin à Fresville, marié à Christine, deux filles. Des vieux d'antan, il ne reste qu'Émilienne. Maurice et Solange sont toujours charcutiers. Et Blanche bien seule.
Disponible ici : http://www.amazon.fr/Le-roi-lard-Didier-MALHAIRE/dp/1090446020