Maman d'un petit garçon de cinq ans et directrice d'école habitant à Chambly, Sophie Lapointe vient de terminer son deuxième roman. C'est avec passion qu'elle évoque l'écriture de ses deux titres. Elle évoque son désir de rendre visible la littérature lesbienne québécoise trop peu représentée dans la communauté, permettant ainsi à ses lectrices de s'identifier à des personnages plus proches d'elles. Sophie Lapointe a accepté de répondre à nos questions pour nous parler de son dernier roman "Le silence des fleurs".
- Quel est votre parcours, comment en êtes-vous venue à écrire des romances lesbiennes ?
J’écris depuis toujours. J’ai obtenu un diplôme en création littéraire avec mention d’honneur, j’ai écrit plusieurs articles pour des magazines et j’ai participé à des concours littéraires. J’en suis arrivée à pondre mon premier roman lorsque j’ai manqué le bateau avec une femme, une aventure dont j’avais tant rêvée. Alors, la thématique lesbienne s’est imposée d’elle-même. Je ne me voyais pas écrire sur des couples hétéros. Ça ne me parle pas. Ma passion pour les femmes m’inspire !
- Lors de la promotion et suite à la sortie de votre premier titre, comment ont réagi vos lectrices, quels ont été leurs retours et avis ?
J’ai été surprise de l’engouement du premier roman en 2007. Le libraire m’a déjà téléphoné un samedi matin pour me dire qu’il y avait une lectrice qui voulait que je signe son livre. J’étais touchée. Les lectrices revenaient parler positivement de mon livre au libraire. Alors, les commentaires étaient très positifs surtout du fait que la littérature lesbienne québécoise est sous-représentée. Certaines filles me disaient qu’elles étaient contentes de pouvoir se reconnaître dans les personnages mais aussi elles reconnaissaient les endroits qu’elles fréquentent. Comme j’ai fait une réimpression de ce premier roman, je reçois encore des commentaires des femmes qui me confient qu’elles se sont posé les mêmes questions que Sandrine, le personnage principal.
- Quelles ont été vos motivations pour l'écriture d'un deuxième titre ?
Évidemment, suite au succès de Sonatine sur un air de Picasso, j’avais un élan pour écrire le deuxième. Certaines lectrices me disaient avoir hâte au deuxième. L’écriture a commencé moins d’un an plus tard mais ça m’a pris quelques années à terminer l’écriture. La sortie s’est déroulée 6 ans plus tard, après l’accouchement de mon fils et des changements dans ma vie professionnelle et personnelle.
- En quoi votre public peut-il s'identifier aux protagonistes de vos œuvres ?
Je crée mes personnages à partir de ce que je connais donc ils ne peuvent être très loin de la réalité. Je les veux vivants et réalistes afin que le public puisse s’identifier. Je tente de décrire également différents styles de couples afin que chaque lectrice puisse s’identifier.
- Vous avez opté l'autoédition qui représente un ensemble de démarches difficiles pour se faire connaître, des raisons particulières à ce choix ?
La première raison est qu’en général dans la vie, je ne suis pas très patiente. Attendre des mois après la réponse d’un ou plusieurs éditeurs ne me tentait pas. J’aime aussi contrôler mon œuvre. Je décide évidemment de quelle place prendra chaque personnage et quels mots j’utiliserai. De plus, j’aime faire appel à des amies pour les couvertures. Je vis avec mes choix et j’en assume les résultats. Jusqu’à présent, ça a bien fonctionné ! J’avoue que le seul problème que je rencontre est le manque de temps pour le promouvoir. Mon travail et la famille m’occupe beaucoup. Mes livres sont tout de même présents dans 3 librairies (dont Larico à Chambly et Ménage à trois dans le village gai à Montréal) et je vais m’y mettre afin de pouvoir offrir mes livres sur internet pour celles qui n’habitent pas la région de Montréal (adresse à surveiller : www.lavoixdesophie.com).
- Avez-vous d'autres projets d'écriture ? Un troisième roman est-il prévu ? Je suis déjà en écriture pour le troisième roman. J’avais commencé il y a quelques années. Mais il faut parfois laisser reposer ses idées afin qu’elles mûrissent ! J’ai déjà près d’une centaine de pages d’écrites. Je dois maintenant faire un plan ! (rire) J’espère pouvoir le sortir d’ici les 2 prochaines années. On verra…Mais chose certaine, il y aura au moins un personnage féminin gai !
Résumé pour Le silence des fleurs : Christine pleure sa mère, malgré les questions qui la taraudent par rapport aux initiales inconnues gravées sur la pierre tombale. Marcelle, chroniqueuse culturelle, reprend contact avec une amie d’enfance alors qu’elle assiste à ses funérailles. Les deux femmes mèneront la même enquête, sur les mêmes personnes mais pour des motifs totalement différents. Leurs chemins se croi¬seront et recroiseront au rythme de leurs découvertes. Leur quête : l’histoire d’amour entre Anne et Julie, deux êtres dont tout sépare, sauf l’élan du coeur. L’amour les a choisi tôt dans leur vie et les suivra tel un ange qui veille.
Christine et Marcelle trouveront peut-être le bien-être recherché dans la quête qu’elles entreprendront. Elles désirent savoir ce qui s’est réellement passé au pensionnat Notre-Dame-de-la-Miséricorde. Mais savent-elles que leurs découvertes se feront plutôt dans la démarche que dans le but ultime?
Un roman sur la rencontre de l’inconnu et l’acceptation de soi et des autres, à travers ses différences et ses défauts.