Ce sport connaît un grand succès en Amérique, mais il est plus récent en Europe, particulièrement en France. Vous avez probablement entendu parler de ce sport ou découvert celui-ci grâce au film de Drew Barrymore « Bliss », ou simplement grâce à la communication d’avantage présente de ce sport en France ? Le roller derby est de plus en plus populaire en France où il est apparu il y a environ quatre ans grâce à la ligue de Bordeaux, suivie par celles de Toulouse et Paris. Aujourd'hui, il y a près de soixante-dix ligues en France de tous niveaux ; il existe même une Team France, dont la sélection est en cours, et qui ira affronter les équipes des autres pays lors du mondial 2014 à Dallas.
Beaucoup de gens ont cette image du roller derby : « c'est un sport de gouines » ! Ce n'est pas faux mais ce n'est pas juste non plus. C'est un sport féministe et nous pouvons trouver autant de joueuses hétérosexuelles que de joueuses homosexuelles au sein des différentes équipes. Bien sûr dans quelques équipes il y aura plus de filles d'un milieu que l'autre, voir entièrement d'un, mais c'est vraiment partagé. Qu'importe votre physique, votre profession, votre situation familiale ou votre âge, vous êtes forcément la bienvenue dans le roller derby. De même si vous êtes un homme, vous pouvez être arbitre, cependant des ligues d'hommes sont apparues récemment et continuent de fleurir un peu partout en France. Le roller derby est une grande famille qui a son propre état d'esprit.
Le roller derby, qu'est-ce donc ? Il s'agit d'un sport de contact venu des États-Unis, se déroulant sur piste ovale et se jouant sur des patins à roulettes de type quads. Pas de ballons ou autres accessoires, juste les quads, les protections, les joueuses, les arbitres et les cinquante pages de règlements à respecter qui sont régies par la WFTDA (Women's Flat Track Derby Association). La WFTDA est un organisme américain qui gère le roller derby tel que nous le connaissons actuellement. Les équipes d'autres pays peuvent l'intégrer : tel est le cas pour l'équipe de Paris, les « Paris Roller Girls », qui l'a intégré cette année.
Un match se joue entre deux équipes qui peuvent alignées entre huit joueuses minimum et quatorze au maximum. Un match dure une heure, il comporte deux périodes de trente minutes qui sont elles-mêmes divisées en jam de deux minutes maximum ( les jams sont comme des rounds en boxe ). À chaque jam, cinq joueuses de chaque équipe sont alignées, quatre bloqueuses et une jammeuse identifiée grâce au couvre-casque étoilé sur son casque. Parmi les bloqueuses, il peut y avoir une pivot : elle est la seule bloqueuse à pouvoir devenir jammeuse lors d'un jam, si la jammeuse désire abandonner son poste pour quelconques raisons. Les pivots sont reconnaissables grâce à leurs couvre-casques, avec une bande sur leur casque.
Les bloqueuses des deux équipes forment « le pack ». Les jammeuses doivent se faufiler dans le pack, elles marquent un point par joueuses adverses dépassées, et font autant de passage dans le pack qu'elles le souhaitent dans un jam. Elles doivent bien sûr à chaque fois faire le tour de la piste pour recommencer. Les joueuses roulent dans le sens anti-horaire.
Si une joueuse, bloqueuse ou jammeuse, fait une faute, elle est envoyée « en prison » pour une minute par faute, si elle en a commis deux consécutives, elle effectuera deux minutes, et ainsi de suite. Le nombre maximum de fautes par match et par joueuse est de sept, à la septième la joueuse est expulsée.
Parmi les deux jammeuses en jeu lors d'un jam, une peut être désignée « Lead Jammeuse », c'est-à-dire qu'elle gagne le droit de mettre fin au jam quand elle le souhaite avant les deux minutes. Pour avoir le lead, une jammeuse, au départ, doit sortir en première du pack en respectant les règles d'éligibilité au lead. Si la lead jammeuse est envoyée en prison suite à une faute, elle perd le lead et ne peut mettre fin au jam avant les deux minutes.
Les joueuses ont un équipement minimum de sécurité obligatoire à avoir pour jouer : casque, protège-dents, protège-poignets, protège-genoux, et protège-coudes. Si un de ces équipements est manquant ou défectueux, la joueuse ne pourra pas participer au match, à moins d'y remédier avant que les arbitres n'aient fini de vérifier que les équipements soient aux normes.
L'arbitrage... Si vous assistez à un match de roller derby, vous vous direz probablement en hallucinant « Pourquoi il y a autant d'arbitres ? » Pas de panique, chacun à un rôle propre ! Les arbitres sont appelés les officiels, il y a :
– les Skating-Officials (SO, ref, referee ou zèbre) : ils sont en quads ou simple roller In-Line et se situent au centre et autour de la piste. Ils sont également reconnaissables par leurs maillots zébrés de noir et blanc, et portent les mêmes protections que les joueuses. Ce sont eux qui suivent les joueuses et comptent leurs points, désignent la lead jammeuse ou donnent les pénalités. Ils sont chargés de veiller au respect du règlement. Il y a entre trois et sept SO lors d'un match.
– Les No Skating-Officials (NSO) : ce sont les officiels sans patins ; ils assistent les SO et s'assurent du bon déroulement du match. Ils sont reconnaissables par leurs maillots rose sur lequel est écrit au dos la mention « OFFICIAL ». À savoir que le rose est la couleur officielle des NSO selon la WFTDA, mais en France, comme le sport est encore récent, lors des matchs vous pourrez voir les NSO en noir, en blanc ou autres (sauf lors de compétitions officielles WFTDA). Les NSO sont chargés d'établir les scores, gérer le temps de match, chronométrer les pénalités ou encore comptabiliser les fautes pour chaque joueuse. Il y a au minimum 6 NSO lors d'un match et aucun nombre maximum.