Dans le cadre de l’opération organisée par Gaelle Dupille du 1er novembre au 1er décembre « Les auteurs de SFFFH (science-fiction, fantastique, fantasy, horreur) francophones ont du talent ! » , je vous propose un long extrait du dernier chapitre de mon roman « 50 nuances de Dark fantasy ».
Assez parlé, place à l’extrait :
Quelques heures plus tard, nous nous réveillons, les bras et les jambes entremêlés. Peut-être remettrons-nous ça si l’avenir le permet. Nous gagnons le balcon de proue.
En cet endroit du monde, l’aube est verdâtre avant de laisser place rapidement à nouveau à la nuit. Face aux couleurs cosmiques l’homme et le marin ne peuvent que se sentir minuscules et humbles.
Tout l’équipage est fatigué de ce voyage interminable d’autant que le sommeil est rarement profond, et la nourriture mauvaise. Les hommes grimpent dans les drisses pour que les voiles noires se déploient. Au loin, nous entendons un bourdonnement. En fait, depuis quelques jours, il nous oppresse comme un bruit de fond qui emplit le décor et nous prévient d’un destin peu commun. C’est le fracas terrible des chutes du bout du monde qui provient d’un terrible paysage perdu dans le lointain. Peu d’hommes ont approché ce lieu, et moins encore sont parvenus jusqu’à nous pour le raconter. À son sujet courent des légendes le plus souvent terribles ou merveilleuses. Quelques vieux grimoires racontent des inepties de voyageurs rendus fous par leurs découvertes. Comme d’habitude je m’installe à la poupe et ouvre les bras. Les esprits du vent particulièrement puissants dans ces parages répondent à mon appel pour gonfler les voiles. Elles claquent et toute la charpente du bateau craque sous cette brusque poussée.
Les hommes se regardent, effrayés autant par cet environnement fantastique que par toute cette sorcellerie. Alors pour se rassurer ils chantent la complainte du marin :
« Sur les flots éternels,
Je te retrouverai ma belle
Malgré les vents cruels
Et l’indifférent ciel.
Que les courants soient contraires,
Que je ne revoie jamais la vaste terre
et dans l’enfer de l’immensité, j’erre,
Je te retrouverai ma belle. »
Leur chant couvre le bourdonnement mais le couvrira-t-il longtemps ? La nuit est maintenant retombée et les marins n’osent plus que chuchoter, impressionnés par l’imminence du danger. Et comme une prière, cette fois-ci, ils murmurent leur complainte tandis que je m’épuise dans ma lutte pour canaliser les esprits rebelles et fantasques du vent. Le bourdonnement devenu ronflement sourd, signifie que nous approchons mais sommes encore éloignés. Le corps défaillant et l’esprit obscurci, je rejoins en titubant la poupe. Les marins me regardent avec crainte et malaise. Dans ma chambre m’attend une infusion d’Euphoria que Quire m’a préparée. Je l’avale avant de m’écrouler sur mon lit. Demain sera une journée exceptionnelle.
Le bourdonnement est devenu grondement. Dans la nuit illuminée nous contemplons la présence d’immenses nuages de vapeur aux auréoles qui parent le scintillement des étoiles et rendent baveuses les écharpes colorées dans le ciel rendu moins limpide. Quire, un peu plus tôt, m’a expliqué en pointant son doigt sur une carte en peau de mouton mitée que nous approchions de « La porte de l’aube nouvelle », celle qui nous permettra de gagner le côté Est. Je me demande si l’explorateur qui l’a dessinée est vraiment fiable. Passionné par cette odyssée inédite, Quire n’en doute pas. Bien sûr, il sait que le risque de perdre la vie est grand mais il a une sorte de foi ou d’aveuglement qui lui permet d’envisager cette possibilité sans peur ni répugnance.
Des sirènes à queues de poisson bifides entourent notre vaisseau et nous étourdissent de chants mielleux et sacrilèges. Les hommes se moquent d’elles pour mieux lutter contre leur attrait, les traitent de tous les noms ou au contraire les défient d’aborder notre navire pour venir les sucer. Je crains un instant qu’ils ne soient pris au mot. Mais elles se contentent pour l’instant de nous rendre fous.
À l’horizon pointe une lumière. Quire se retourne vers moi avant de sourire, comme pris d’une émotion mystique. « C’est la porte, Maître Argien, celle de tous les mystères, celle qui conduit à la face Est de notre monde cubique. »
Dorénavant le courant nous entraîne vers un destin inéluctable. Les sirènes joyeuses plongent autour de l’étrave et ne prennent même plus la peine de nous envoûter, tellement le spectacle est grandiose. Les âmes de mes ancêtres contenus en moi, charriées par mon sang noir, frémissent à la vision de ce spectacle indicible.
Au bord du monde une grande porte de pierre fine et aérienne sculpte le ciel laissant entrevoir un tunnel de lumière. Sons et images se confondent. Nous entendons de belles mélodies qui apparaissent sous la forme de couleurs d’arcs de lumière pareils à des arches transparentes d’or et d’argent. Un sentiment d’éternité m’envahit.
Le bruit des chutes est assourdissant. Pourtant il est comme isolé, tordu par une sorte de magie. L’eau des nuages des cataractes ruisselle sur nos visages. Les marins effrayés sont immobiles tels des soldats de plomb. Plus de doute, nous filons droit vers l’abîme ; l’instant de vérité approche, celui qui nous dira si nous avions raison de croire. Debout derrière le gouvernail, Quire me prend la main tandis qu’il pilote de l’autre.
Puis, une paume, aussi invisible que gigantesque, semble prendre notre navire et le soulever peu à peu, tandis que nous nous rapprochons de la porte de l’Aube nouvelle. Je me précipite vers le bastingage pour discerner en contrebas les flots qui s’accrochent à la coque de notre navire puis l’abandonnent, vaincus par une magie que je ne m’explique pas. Un sentiment de paix ineffable me prend, les hommes autour de moi sont gagnés aussi par ce sentiment extatique. Franchissant le seuil de la porte gigantesque, nous voguons vers la Lumière. Sous la noirceur de mon esprit pourri, je découvre un noyau de grâce.
La gravité à nouveau nous saisit. La nuit constellée est en point de mire tandis que la lumière nous éclaire de dos. Un bref regard me suffit pour comprendre que les constellations ont changé de place apparente. D’ailleurs certaines me sont inconnues. Le grondement des cascades s’éloigne. Notre bateau amerrit avec fracas sur des vagues agitées. Le bois grince, ploie, mais ne rompt pas. La grâce est partie, elle laissera une trace indélébile dans notre cœur.
Les marins hurlent puis s’agitent dans tous les sens. Le navire est entraîné par le courant vers un immense vortex. Quire se retourne vers moi en souriant, l’air de dire que nos efforts n’y pourront rien changer, que depuis un moment, nous ne contrôlons plus grand-chose.
Cette fois-ci, c’est moi qui lui prend la main alors que, emportés par le tourbillon, nous nous enfonçons dans les profondeurs marines. Des murailles d’eau nous entourent. La charpente du bateau gémit. En d’immenses craquements, le bateau est broyé tandis que nous sommes projetés dans la furie de l’eau. J’entends brièvement des hurlements de terreur avant de perdre connaissance.
Ma bouche collée au sable, je suffoque et expulse le liquide de mes poumons, je finis par me tourner sur le côté. Quire se réveille péniblement, lui aussi, et finit par me dire avec un rictus qui se veut un sourire : « Bienvenue à Puanamaline, l’île dont on ne revient jamais. »
Malgré ses cheveux crasseux, en cet instant il dégage un charme puissant fait de témérité et de classe. Autour de nous des débris de bois. Plus loin quelques marins se relèvent difficilement pour venir vers nous. L’aurore est grisâtre. Bienvenue dans le monde réel. Derrière, une muraille végétale cerne la plage. Les doutes que je nourrissais il y a quelques jours reviennent de plein fouet. J’espère ne pas m’être fourvoyé.
Pourtant je sais que Calicedor ne peut m’avoir trompé, c’est elle qui m’a indiqué l’île. Plus au large des sirènes finissent de déchiqueter des membres de notre équipage. L’écho affaibli de leurs cris nous parvient.
Je caresse le chaton de ma bague et je sens Myrina qui se rapproche à grande vitesse. Je me demande par quel sortilège elle progresse aussi rapidement. Sa colère à mon endroit semble lui donner des ailes. Brièvement je pense à ma fille Casilla, suspendue entre la vie et la mort. Je n’ai aucun sentiment pour elle. Après tout, je ne la connais pas, elle est juste un pion que j’avais décidé de manipuler avant même sa conception.
Mes tristes forbans se rassemblent autour de nous. Après ce naufrage, mon autorité a diminué, il me faut les motiver.
« Plus loin dans cette jungle nous attend un formidable trésor, digne des plus grands rois.
— Ça nous fera une belle jambe si on ne peut pas revenir. », murmure un marin désespéré.
Pourtant l’étincelle de la cupidité est malgré tout réveillée. De fait, leur vie n’est consacrée qu’à la rapine et aux jouissances que leur confèrent ces richesses soudaines. C’est cette poursuite parfois périlleuse qui donne un sens à leur vie.
Moi, le capitaine Quire et les quelques survivants prenons un sentier qui s’enfonce dans la jungle et grimpe vers une destination inconnue. La faune jacasse et persifle, nous ne sommes guère discrets. Les marins jurent après avoir écrasé les moustiques et autres bestioles sur leur peau tannée. Je songe que je connaîtrai bientôt les réponses aux questions qui ont hanté mes ancêtres. Asdroth m’a élu, je le sens, mais pas forcément mes compagnons.
Enfin, nous arrivons au sommet d’une petite montagne. J’admire une gigantesque esplanade à trois degrés composée d’énormes blocs lisses hauts de plusieurs étages. À chaque coin du carré, des arches de pierre s’élancent vers le centre pour se joindre autour d’un immense moyeu. Les lignes sont si pures et d’un seul tenant que nulle main humaine n’a pu présider à la construction de cet édifice. Stupéfaits, nous sommes immobiles. Un marin peut-être moins sensible à l’esthétique du lieu nous fait remarquer qu’un escalier est taillé au centre du côté qui nous fait face.
Nous montons péniblement l’escalier qui permet le passage d’un seul homme de front. Enfin, nous arrivons au sommet de ces trois séries de gradins immenses. La surface carrée et parfaitement lisse est légèrement incurvée. Nous devinons au centre, à la verticale de l’immense essieu, une bouche noire, exacte projection du cercle vide qui la surplombe. Nous nous rapprochons pour découvrir les premières marches d’un escalier qui s’enfonce dans les profondeurs. Une lumière pâle est répandue par des lampes accrochées aux murs. « Tout ça n’est pas naturel. » déclare un des hommes, méfiant. Effectivement, nul feu n’anime ces lampes.
Nous descendons les marches. Le bruit de la jungle s’assourdit pour faire place à un silence total qui serait angoissant s’il n’était entrecoupé par les réflexions peu assurées des hommes. Quire, quant à lui, ne me semble pas très en confiance. S’il n’avait voulu garder une certaine autorité sur ses hommes, je pense qu’il m’aurait bien volontiers laissé descendre seul.
L’escalier change de direction tellement de fois et nous traversons des salles vides à l’architecture si peu commune qu’après un temps indéfini de marche, notre sens de l’équilibre et de l’orientation s’en trouve complètement perturbé. Nous ne savons plus vraiment si nous montons ou descendons, si nous allons vers le Nord, l’Ouest, le Sud ou l’Est. Le chaos s’installe dans nos esprits. Les notions d’espace, de temps, de verticalité sont comme des lignes tordues qui s’enfuient dans l’obscurité de notre esprit troublé.
« On n’en sortira jamais, c’est sûr », souffle quelqu’un.
J’avoue que ces doutes commencent à m’envahir aussi et que l’effroi est un sentiment qui se communique assez facilement dans cet endroit aussi étrange que silencieux. Même le son de nos pas est comme absorbé par les parois. La lumière diffuse ne nous permet même pas de voir nos pieds qui sont plongés dans le noir le plus profond.
Nous arrivons dans une salle étrange qui fait penser à une moitié de cône inversée avec un sol plus étroit que le plafond en demi-cercle. Les murs qui défient toute compréhension sont inclinés et j’ai l’impression d’un immense trompe-l’œil qui me ferait voir vertical ce qui est en réalité horizontal. La logique se fissure dans mon esprit.
Au centre de la pièce, du moins je pense que c’est au centre sans pouvoir en être absolument sûr, je vois deux volets métalliques cloutés, avec chacun une poignée. Quire demande à un marin d’ouvrir les panneaux. De toute manière, il n’y a nulle autre issue possible. L’homme s’avance prudemment. Alors qu’il s’attend à devoir engager beaucoup de force pour soulever les battants, ceux-ci se soulèvent sans difficulté.
Nous nous approchons : à notre stupéfaction, nous apercevons un coin de ciel. Le marin n’étant pas de nature à trop réfléchir décide d’enjamber l’ouverture et nous crie de venir. Je me retrouve bientôt avec le capitaine sur une esplanade semblable à celle que nous avons quittée plus tôt. Semblable et non identique car même si nous retrouvons les arcs-boutants et le moyeu, nous découvrons à flanc de montagne deux immenses portes verticales de métal noir. À leurs pieds une vingtaine de ce qui ressemble à des tombes du même aspect métallique sombre.
Quand je regarde la mer et l’horizon, quelque chose me trouble profondément. J’ai tout d’abord du mal à cerner la cause de mon interrogation puis je finis par comprendre : la ligne d’horizon n’est pas rectiligne comme elle devrait l’être mais légèrement courbe ! Cette particularité n’a pas échappé à Quire qui me lance un regard perdu.
En face de l’immense portail noir, toujours sur l’esplanade, trône un pupitre sur lequel est posé un grand livre. Je devine qu’il s’agit de l’ouvrage pour lequel j’ai consenti à tant d’efforts. C’est un livre de pierre comme l’on en trouve peu en Euphoria. Sculptées sur les parois du chevalet, je discerne des formes oblongues tendues vers le ciel. Sur la couverture du livre fermé est écrit en anciens caractères gravés et maudits : « Les portes d’Euphoria ». Il viendrait d’un monde mythique et perdu pour nous : Armor. Quelques exemplaires en papier existent. Je me retiens de prononcer le titre tout de suite car je mettrai en route un mécanisme dangereux et inéluctable, pour lequel je ne suis pas encore préparé.
« Les portes d’Euphoria », ce livre démoniaque écrit en un temps immémorial par Elhadj, le mage aux deux visages, brûle les doigts, paralyse les esprits.
Je prends quelques feuilles d’Euphoria qui sont dans mon havresac. Elles sont toutes mouillées du fait de leur passage dans la mer. Il est préférable de s’en servir en infusion mais je n’ai pas le temps. Je les mâche consciencieusement tandis qu’un goût aussi âcre que cendreux emplit ma bouche. J’entonne une mélopée à la gloire d’Asdroth et bientôt je le sens qui me possède plus fortement que jamais. Les marins reculent d’un pas tandis que ma taille augmente, que mes muscles enflent démesurément. Je les domine bientôt totalement, je dois bien mesurer maintenant deux têtes de plus qu’eux sans parler de mon apparence qui doit être repoussante. À pas lourds et sonores, je me dirige vers le chevalet où m’attend le livre. Je lis le titre dans la langue maudite puis lance mon incantation pleine de blasphèmes pour qu’Asdroth se réveille.
Les yeux injectés de sang je fixe les énormes ventaux. J’espère une hypothétique ouverture. Pourtant, ce sont à ma surprise, les petites tombes qui s’ouvrent. Des êtres de chair et de fer aux mouvements lents et saccadés en sortent. Dans une sorte de danse rituelle primitive, ils entament un chant que moi seul comprends. Ils implorent le dieu avec moi pendant que nos voix rentrent en résonance. Rempli de folie, mon corps se met à s’agiter, à danser en tous sens dans le même tempo que ces étranges créatures. Quire et les marins se sont reculés prudemment, effrayés par ce spectacle dément. Les murmures sinistres des arbres accompagnent notre cérémonie. Nos pieds tapent en rythme le sol et le font vibrer.
Au clair de la lune, dans un profond ébranlement de tous nos sens, les gigantesques battants coulissent le long des parois. Sous nos yeux horrifiés apparaît un être géant, noir, aux chairs à vif et au squelette de métal. Il est plus grand que les plus hautes tours de Tamry la Magnifique. Dans ses yeux brillent les lueurs rouges de la sauvagerie et de l’inhumanité. Il s’avance d’un pas pour contempler notre misérable assemblée. Inconscient, la peur m’effleure à peine tandis que les cris d’épouvante m’entourent. Une voix énorme, grave, sort de la gueule de mon dieu, Asdroth : « Seuls mes serviteurs sont autorisés en ce lieu. »
Ses mains se tendent alors que des rayons de lumière provenant du bout de ses doigts déchirent l’obscurité. Je vois les marins gesticuler et se faire déchiqueter les uns après les autres. La tête de Quire gicle à côté de moi, tandis que son corps s’effondre sur le sol. Je m’agenouille puis incline la tête devant mon dieu et maître. Il m’épargne. Sa main me cueille, avant de me déposer dans sa paume gigantesque. Devant sa bouche de feu à l’odeur pestilentielle, il me demande : « Fidèle serviteur, que veux-tu ? »
L’instant est venu de transformer notre rêve ancestral en réalité. Je réponds au nom de mes anciens :
« L’immortalité, ô Asdroth, mon Dieu tout puissant !
— Alors je vais te mettre sur le chemin car tu le mérites. »
Les effets de l’Euphoria s’amenuisent alors que j’ai une vague conscience de la monstruosité de l’être qui se tient devant moi. Je me demande en cet instant si le mérite, aux yeux du Seigneur du Chaos entraîne une récompense ou plutôt, par une ironie effroyable, un châtiment, une torture inédite pour ma témérité. Il ouvre grand sa bouche et m’enfourne violemment.
À ma grande surprise à l’intérieur de la gigantesque créature, des serviteurs pareils à ceux qui étaient dans les tombes se saisissent de moi pour m’entraîner dans les entrailles du dieu du Chaos. Mais alors qu’est-ce qu’Asdroth ? Existe-t-il ou est-ce une supercherie, une immense poupée mécanique ?
Les doigts métalliques m’immobilisent de leurs poignes de fer, et horrifié, je me souviens de mon cauchemar prémonitoire. Les êtres aux yeux de verre me sanglent violemment sur une table en métal. Malgré toute ma force, je ne peux m’échapper. Bien sûr, il est inutile d’implorer Asdroth pour me délivrer. Je sens l’effet de l’Euphoria qui diminue plus encore, mon corps qui reprend sa taille humaine et ma vulnérabilité qui revient. Ils me posent un garrot en cuir sur la bouche tandis que d’étranges outils contondants, mus par des mécanismes inconnus, se dirigent vers mon corps. Par un immense effort de volonté, je me retiens de hurler. J’essaye d’accepter la douleur qui m’envahit quand mes chairs commencent à être lacérées. Tout mon corps se contracte de souffrance, mon esprit est assiégé par ce calvaire.
Une créature mi-chair mi-métal se penche à mon oreille et m’explique d’une voix curieusement métallique : « Nous injectons en vous de minuscules entités de fer, infimes parties vivantes de notre dieu, qui vont vous assurer la longévité. Elles seront en mesure de réparer tous vos soucis de santé. »
C’est comme si un sang gelé s’infiltrait en moi pour calmer l’intense souffrance que je viens de vivre. Même mon pénis devient d’acier seulement recouvert d’une pellicule de chair.
« Vous êtes des nôtres maintenant mais Asdroth nous a prévenu qu’il avait d’autres projets pour vous. »
Ils me détachent puis soulèvent mon corps encore taillé à vif sur leurs épaules. Nous rejoignons une salle où un être vêtu d’une longue mante noire et d’une capuche, dont l’ombre cache le visage, est assis sur un trône de fer. Je suis déposé à terre, c’est à peine si je peux me tenir sur mes genoux sanguinolents.
« Vous souffrez ?
— Oui.
L’être reste silencieux et semble apprécier ma réponse.
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