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De Viktor Vincent à Lieutenant X… une régression vers l’enfance.

Par Jean-Baptiste Messier

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Parfois, il arrive des choses intrigantes dans la vie, et on se demande comment le phénomène a pu émerger !
Voici la chose présentée de manière un peu euh désordonnée, j’espère que vous allez suivre. Il y a plusieurs années j’avais été voir un spectacle de mentalisme donné par Viktor Vincent (j’avais écrit un article ici). Ce type m’avait fasciné par ses numéros à la télévision. Et le spectacle dénommé « Synapse » fut à la hauteur de mes attentes. A l’époque, j’avais déjà en projet la l’écriture du roman « 3066 Lamia ».
Dans ce roman, il existe une école d’initiation qui se situe dans le royaume fantastique d’Armor. Des êtres extraordinaires, les Elonirtes, enseignent des disciplines à des humains qui sont sélectionnés pour accomplir des missions. Lamia devra ainsi sauver l’humanité en découvrant le secret de l’énergie universelle auprès de Tesla. Et dans cette école est notamment enseignée l’hypnose mais aussi l’art de la séduction, la téléportation… Bref suite au spectacle de Viktor Vincent, j’ai décidé de donner comme nom à l’Elonirte qui enseigne l’hypnose : Viktor.
Voici un extrait de mon livre :
« Les bras ballants, Lamia ouvrit les yeux. Devant elle, l’assemblée de ses camarades la dévisageait, légèrement inquiets, d’autres le sourire aux lèvres, d’autres encore, ceux du premier rang, semblaient prêts à la secourir au cas où elle tomberait.
Elle tourna la tête sur sa gauche et vit un homme qui la regardait, l’air de comprendre tout ce qui se passait. Il était vêtu d’un complet anglais ; dans une poche, une montre à gousset dépassait avec sa chaîne en or. Lamia ne savait plus où elle en était mais ses sens étaient sensibles à un tel point qu’il lui semblait entendre le tic tac de la montre.
« Lamia, te souviens-tu de ce qui s’est passé ? »
Elle fouilla dans sa mémoire mais ne trouvant pas, elle fut submergée par l’angoisse. L’homme demanda comment il s’appelait. Lamia ne sut que répondre, elle le fixa désespérément. Il lui prit la main et dit que c’était normal, qu’elle n’avait pas à s’inquiéter tout en regardant la jeune femme de manière à la rassurer.
« Reconnais-tu des personnes dans l’assistance ?
Lamia détourna les yeux, et vit Stéphane et Cynthia qui l’observaient, tendus.
— Oui ce sont mes amis là, Stéphane et Cynthia.
— De quoi te souviens-tu autrement ? »
Lamia se revit, après un bon petit-déjeuner, en train de passer le pont levis et les herses du château… Ce jour-là, ils avaient un cours de manipulation mentale ! Elle se souvenait d’être excitée à cette idée et très curieuse de ce qu’elle allait apprendre.
« Anaxagore, rappelle-toi maintenant ! » lança l’homme à côté d’elle.
Comme si un caillou s’était dissous dans son cerveau, elle se souvint de tout. De l’accueil du professeur qui s’appelait M. Viktor.
« Bonjour, je me présente M. Viktor, vous pouvez m’appeler simplement Viktor. »
Lamia l’avait détaillé du regard, un homme de taille moyenne, les yeux vifs, jolie prestance, intelligent, visage fin, soigné d’apparence, avec un petit air aristocratique.
Il possédait aussi quelque chose de déstabilisant. Ou peut-être était-elle perturbée par le pouvoir qu’elle lui prêtait ? Elle avait ressenti de l’insécurité en face de lui.
Les étudiants s’étaient assis sur des chaises autour de lui. Les fesses appuyées sur le bord du bureau, il avait demandé :« Connaissez-vous l’hypnose ?
— Oui, j’en ai déjà vu dans un spectacle, un homme hypnotisait une femme. Il lui passait une aiguille dans la main sans qu’elle ne sente rien, répondit un étudiant.
— Très bien, la femme était-elle volontaire pour ce tour ?
— Oui.
— Voilà, c’est un exemple intéressant. D’entrée de jeu, l’hypnotiseur a l’agrément de la personne. Cependant, il peut arriver que ce ne soit pas le cas. Il pourra être utile dans certains cas et par certaines techniques de contourner les résistances. Ce sera du ressort de votre intelligence. Il se tourna vers Lamia :
— Mademoiselle, pouvez-vous venir ?
— Oui…
— Avez-vous envie que je vous hypnotise ?
— Non, du tout.
— Vous avez peut-être peur ?
Lamia ne put le nier.
— Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous… hypnotiser… de même que je ne vais pas prendre votre main.
Tout en parlant, M.Viktor prit sa main. Lamia fut fascinée et ne se défendit pas. M. Viktor continua :
— Vous allez expérimenter un état de détente, vous aviez peur, mais en fait… vous prenez conscience que c’est agréable, que vous pouvez laisser aller. Que diriez-vous de prendre le temps de penser à un souvenir… agréable, un lieu qui vous plaît ? C’est facile et ce n’est pas dangereux… Lamia, vous y êtes ?
— Oui.
— Vous vous sentez comment ?
— Bien, répondit d’une voix lointaine Lamia. »
Parfaitement détendue, oublieuse de l’assistance, avec pour seul contact la paume chaude de Viktor, elle se voyait en haut de la tour St Jacques avec Valérian. Ils contemplaient Paris, il faisait beau, elle se sentait tellement bien.
« Acceptez-vous que je vous guide ?
— Oui.
— Alors, vous allez vous enfoncer de plus en plus profondément dans votre souvenir, en êtes vous bien consciente ?
— Oui. »
Sous sa paume, elle touchait la pierre. Lamia sentait la chaleur du soleil, et le vent dans ses cheveux, elle voyait la place du Châtelet et plus loin les pointes des tours de la conciergerie. Encadrés par deux chimères à forme de lion et d’ange, Valérian et Lamia s’embrassaient amoureusement. Rien ne lui manquait en cet instant.
« Vous est-il bienfaisant ?
— Oui.
— Alors, je vais vous demander de retenir ceci : Si, un jour, vous vous sentez désespérée, dites-moi que vous vous replongerez dans ce souvenir. Êtes-vous d’accord ?
— Oui.
— Bien, et maintenant, pour convaincre notre assistance que vous êtes dans un état de conscience un peu particulier, acceptez-vous de m’aider ?(…) »

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Or, Viktor Vincent compte parmi mes contacts Facebook et un jour alors que je faisais la promo de mon roman « 3066 Lamia » sur ma page, il m’envoie un petit message pour me dire que lui aussi aimerait une dédicace de mon livre. Il faut savoir qu’il vient de publier un très beau livre (voir photos) intitulé « Les secrets du mentaliste » et que je louche dessus. Du coup, on décide de procéder à un échange de livres.

Le détail amusant, c’est qu’il ne savait pas que j’avais prêté son nom à un de mes personnages. Du coup, nous nous échangeons nos livres. Puis en repensant à cet incident, je me suis demandé comment j’en étais venu à m’intéresser à lui, à retrouver la chaîne des connexions. Voici comment j’en en arrive à lui pourquoi VV ? Parce que je m’intéresse au mentalisme. Pourquoi je m’intéresse au mentalisme ? Parce qu’ils utilisent des techniques d’hypnose. Pourquoi est-ce que je m’intéresse à l’hypnose ? Parce que j’ai été inspiré par un grand psychiatre américain Milton Erickson qui pratiquait l’hypnose à un haut niveau. Pourquoi je me suis intéressé à Milton Erickson ? Parce que lors de séances découvertes organisées dans l’école de commerce que je fréquentais alors, j’avais choisi un atelier avec un psychothérapeuthe qui pratiquait l’hypnose Ericksonnienne. J’étais curieux. Pourquoi étais-je curieux ? Parce que le fonctionnement de l’esprit m’intéressait, ça me semblait connecté quelque part au Zen que je pratique. Pourquoi je pratiquais le Zen ? Parce que j’étais tombé vers l’âge de 15-16 ans sur un livre dans une bibliothèque d’un moine Zen « Le rugissement du lion », Taisen Deshimaru, qui a introduit le Zen en France. Quelle fut la première fois où j’entendis parler du Zen ? Dans un bibliothèque verte, une aventure de Lieutenant X, ou Langelot rencontre un moine « Zensunni » qui parle par énigmes. Et ensuite, là j’y arrive plus.

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Tout ça pour dire que parfois on peut remonter des chaînes de connexions qui remontent jusqu’à l’enfance et qui sont fascinantes D’ailleurs la simple vue d’une couverture de Lieutenant X agit sur moi comme une madeleine de Proust. J’éprouve toujours une sensation bienfaisante quand j’arrive ainsi à relier un fait présent à une origine qui remonte à l’enfance.

C’est presque de l’autohypnose. D’ailleurs, vous pourriez essayer aussi simplement en songeant à votre situation présente et en vous demandant de chaînon en chaînon, qu’est-ce qui vous a amené là ?

En tous cas merci à Viktor Vincent pour son livre dédicacé (je lui ai aussi dédicé Lamia).


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