Les humeurs apériodiques de Bernard Alapetite
Remarque préalable : toutes les images de cette chronique sont cliquables pour être agrandies.
George Quaintance est quelque peu oublié aujourd'hui en Europe. Pour ma part, j’ai découvert ses images en 1980, sous forme de cartes postales, dans
les boutiques de Castro street, la grande rue commerçante du quartier gay de San Francisco. Je n'ai appris le nom de leur auteur que bien des années après. Il est difficile aujourd’hui, si l’on
en ignore le contexte, de ne pas avoir un certain sourire devant le kitch de ces chromos et pourtant, quelle poésie aussi dans les images... de celui qui fut, dans les années 50, un dessinateur
gay emblématique.
George Quaintance a été l'un des artistes les plus influents en ce qui concerne la représentation de la beauté
masculine en Amérique grâce à son style unique et flamboyant, et ceci durant quatre décennies. Mais peu de gens (en dehors peut-être aux États-Unis) du milieu des gay studies savent que
Quaintance a été un pionnier de la peinture que l'on peut qualifier de gay. Il a été par ses tableaux un des éveilleurs de la nouvelle conscience gay américaine au début des années 50.
Il est né le 3 juin 1902 dans les Blue Ridge Mountains, dans la petite communauté agricole d’Alma près de Stanley en Virginie. Il est le fils unique d'une famille de fermiers ; ses ancêtres sont
tous des agriculteurs.
Ses parents l’aident à développer son potentiel artistique au lieu de le forcer à adopter leur mode de vie. Ils lui ont fourni peintures et pinceaux et lui permettent d’étudier les
beaux-arts.
Quaintance quitte en 1920, à 18 ans, la maison familiale pour étudier l'art à New York. Il entre à la prestigieuse Art Students League, qui compte Georgia O'Keeffe parmi ses diplômés et où
enseignent Robert Henri et Max Weber.
Dès son adolescence, Quaintance est évidemment et activement homosexuel. Toutefois, il est tout à fait discret et totalement dans le placard, passant pour hétérosexuel auprès de sa famille, de
ses amis et de ses fans dans sa Virginie natale qu’il adore. Son attitude est en fait commune à tous les gays de l’époque qui s’éloignent du foyer familial afin de mener une vie homosexuelle.
Pendant les années 1930 et au début des années 1940, Quaintance est souvent retourné dans son village natal afin de monter ou de conseiller des revues musicales utilisant des talents locaux pour
des présentations dans le comté.
Outre le dessin et la peinture, il s'intéresse à la danse et suit l’enseignement de Sonia Serova. Sonia Serova était la femme de Veronine Vestoff, diplômé de l'Académie Impériale Russe de Moscou.
Tous les deux donnaient des cours mariant toutes les techniques de la danse, étudiant aussi bien les danses folkloriques que le ballet classique, le jazz que la danse orientale. Le dessin et la
peinture rétrogradent à la seconde place parmi les multiples intérêts artistiques de Quaintance. Il se produit sur scène dès 1928 dans des numéros de Jazz danse. Sa passion pour la danse conduit
Quaintance à faire une surprenante embardée dans sa vie. Lorsque son partenaire de danse, Craig Frances, tombe malade, il rencontre Miriam Chester, une ballerine de formation classique. Ils
réalisent rapidement un "partenariat professionnel" et en août 1929... se marient ! Mais tant le mariage que le partenariat sont de courte durée. Le 4 Juillet 1930, Quaintance est photographié
dans le Washington Evening Star avec un nouveau partenaire. La légende de la photo mentionne uniquement son prénom, Kare. Il continue ainsi sa carrière de danseur avec des partenaires
masculins...
Il semble que Quaintance ait autant de carrières et de talents qu’un chat a de vies !
On le retrouve en effet dans les années 30 et 40 à la fois décorateur d'intérieur (il décorera notamment l’appartement de Mae West à Hollywood), sculpteur et styliste-coiffeur pour des stars
comme Marlène Dietrich, Jeanette MacDonald, Gloria Swanson, Lily Pons ou Hélène Hayes et pour quelques douzaines de starlettes. Il ajoute à sa palette de compétences la photographie, en se
formant auprès de célèbres photographes new-yorkais comme Edwin Townsend ou Lon Hanagan (1911-1999). Ce dernier est devenu un pionnier de la "Beefcake" école de photographie. Ses modèles dans les
années 1940 sont de beaux mâles musclés. Quaintance et son amant, Victor Garcia, poseront pour lui. Victor Garcia est un beau jeune portoricain qui sera souvent le modèle de Quaintance, mais
surtout son compagnon et associé jusqu’à sa mort, ce qui n’empêchera pas l’artiste d’avoir de nombreux amants de passage... et surtout de beaux et jeunes hispaniques.
Il n'abandonne toutefois pas la peinture. Il peint les portraits de diplomates, de femmes du monde et autres notables. Il réalisera aussi, sous pseudonyme, des couvertures pour des magazines
comme Movie Humor, Tempting Tales ou Movie Merry-Go-round sur lesquelles s'étalent de belles pin up aguicheuses. À cette époque, Quaintance s'essaye à l'érotisme
féminin !
En 1938, un article dans le journal de sa ville natale annonce qu'il est « salué comme le plus grand concepteur de coiffures d’Amérique ». En outre, le journaliste vante son formidable
talent appliqué à de nombreuses activités artistiques : décors d'intérieurs élégants, vitrines de grands magasins new-yorkais sur la Cinquième Avenue, création de maquillages pour les femmes,
création de masques...
En 1933, sa mère (qu’il adore) parvient à le convaincre de réaliser un tableau pour son église. Quaintance réalisera une huile sur toile le représentant, à genoux aux pieds du Christ. Cette toile
règne encore sur les fonts baptismaux de l’église baptiste de Stanley, en Virginie.
Dans les années 30, il réalise de nombreuses illustrations pour les pulps. Cette activité est très lucrative pour lui, ; il est alors l’un des illustrateurs les mieux payé. Au début de la
décennie suivante, il se tourne vers la représentation de la beauté masculine.
Il devient directeur artistique du magazine de Joe Weider, Your Physique, et il réalise des couvertures avec les culturistes connus du moment.
En 1951, la couverture du premier numéro de Physique Pictorial de Bob Mizer (dont le film Beefcake de Thom Fitzgerald met en scène la vie avec talent) est illustré par une
peinture de Quaintance : un jeune homme quasi nu à cheval sur un étalon galopant, une nouvelle image choquante de "l'homme parfait". Pour les six années suivantes, l'artiste sera en bonne place
dans Physique Pictorial.
À une époque ou règne le maccarthysme et le code Hayes, il est bien évidemment hors de question de publier des magazines ouvertement gays. Culture physique et santé vont servir de prétexte. Le
travail de Quaintance trouvera naturellement sa place dans tous les magazines qui vont fleurir après celui de Mizer : Grecian Guild Pictorial, Adonis, Olympic Arts,
DemiGods...
Florence Tamagne analyse parfaitement l’émergence d’une nouvelle esthétique gay : « L’idéal viril du jeune gay sportif et dynamique, qui s’inscrit totalement à contre-courant du stéréotype de
l’inverti efféminé a été diffusé, après la seconde guerre mondiale, aux États-Unis, par l’intermédiaire des magazines dits « physiques », qui occupaient le créneau de l’érotisme, en associant des
photographies attrayantes de corps nus et musclés à des illustrations plus ou moins explicites. De nouveaux stéréotypes se constituent alors, par exemple autour des œuvres de George Quaintance, «
Blade » (Neel Blade) ou Tom of Finland (Touko Laaksonen) qui élaborent toute une galerie de héros homosexuels : cow-boys, policiers, marins, bikers, évoluant dans les lieux symboliques de la
scène gay, saunas, bars, discothèques. Là encore l’ambiguïté de cette représentation tient dans son caractère discriminant : la jeunesse, la beauté, la force physique, la virilité deviennent les
déterminants de l’intégration à la scène gay. »
Désormais Quaintance est un des chefs de file dans les nouvelles images homo érotiques, phénomène que Lon Hanagan avait annoncé au début des années 1940. Pour être là où cela se passe, Quaintance
et Garcia déménagent pour la côte ouest en 1948.
Quaintance est devenu célèbre pour son travail dans les magazines homo érotiques ; pourtant en 1952, il quitte Los Angeles et installe son atelier en Arizona, à Phoenix. Il s’y entoure de beaux
cow-boys et de sensuels Latinos. En outre les paysages de l’Ouest ont toujours été ceux qu’il préférait ; il en fera quelques représentations.
"Rancho Siesta", où Quaintance a idéalisé l'Ouest sera sa dernière adresse. Ce n'était ni un ranch et pas non plus un lieu où l’artiste a du faire beaucoup la sieste quand on voit sa prolifique
production durant ses dernières années. Il y vit avec son amant de "cœur", Victor Garcia. Il va y peindre quelques 60 toiles en un peu moins de six ans. Sur fond d'évocations du Far West et de
l'antiquité s'affichent des amitiés viriles. Pour cause de censure active, aucune de ces œuvres représente de nudité frontale, ce qui n'empêche pas un style particulièrement suggestif. Il fut
notamment le premier à érotiser le jeans.
Prenant acte de la nouvelle prise de conscience des gays en Amérique, dans l'immédiate après-Seconde Guerre mondiale, Garcia et Quaintance commencent la commercialisation à grande échelle des
photographies en noir et blanc de nus masculins et des reproductions en couleurs des peintures. En 1953, il a écrit un ami que « les ventes ont augmenté d’une façon fantastique dans les
derniers mois et vraiment je m'épuise en essayant de suivre la demande. »
En 1954, les photographies de Quaintance sont publiées dans Der Kreis, un magazine édité en Suisse et une des premières publications ouvertement gay dans le monde. Le nouveau Code pénal
suisse, adopté en votation populaire en 1938, a introduit la dépénalisation de l’homosexualité. La revue est trilingue « Der Kreis – Le Cercle – The Circle ». Elle sera publiée jusqu’en
1967.
L'une de ses premières et plus emblématiques peintures, “Nuit dans le désert” datée de 1951, représente un cow-boy nu couché, les muscles luisants au clair de lune, ses cheveux blonds
parfaitement coiffés. Un beau jeune homme est à côté de lui, ce qui suggère le moment après l’amour. À l'arrière-plan, deux cow-boys hyper-masculins se font face, vêtus seulement de leurs jeans.
Dans ce tableau comme dans d’autres de la série, le cow-boy blond ressemble fort à l'artiste, mais très idéalisé tout de même, si on compare les peintures avec les photos connues de Quaintance
qui, égotiste et vaniteux, annonçait dix ans de moins que son âge réel et portait perruque. Il s'est souvent représenté lui-même dans ses toiles sous les traits d'un beau blond. Comme dans
"Saturday Night", de 1954, où il s'est campé au milieu de trois cow-boys latinos.
Les modèles de Quaintance étaient souvent ses amants, tel Angel Avila qui a posé pour une série sur le thème de la corrida ("Preludio", "Gloria" et "Moribundo"), ou Edwardo pour des photos, des
sculptures ou des dessins. Dans une lettre à un ami en date du 27 avril 1953, Quaintance écrit que les peintures sur la tauromachie « ont été réalisées dans la tourmente et dans la passion.
Je pourrais même dire sur le plan affectif à l’ agonie. »
Le "Rancho Siesta" tenait du studieux mais sensuel phalanstère gay ; autour du couple composé par l’artiste et son compagnon Victor gravitaient de jeunes beaux mâles tels le superbe Edwardo, un
autre Victor, Tom Syphers, un grand blond aristocratique venu de l'Utah et une autre blondeur, Ron Nyman...
Les grandes peintures à l'huile de Quaintance représentent des cow-boys robustes, des indiens bien musclés (il a peut-être été le premier à célébrer la beauté des corps des garçons du Mexique et
d’Amérique centrale bien avant le politiquement correct !), des hommes peu habillés venus de l'antiquité classique. Les tableaux montrent tous ces hommes nus ou quasi-nus. Ils correspondent à
l’idéal physique défendu par les revues naturistes qui publient ses photos.
Si ces images sont loin d'être pornographiques, Quaintance semble avoir eu toujours le souci d’apprivoiser les normes sociales ; néanmoins, leur contenu, clairement gay, à l’érotisme langoureux,
a empêché qu’elles soient exposées, donc vues par un grand nombre de personnes. La seule toile exposée en galerie aurait été “Crusader”, prêtée par son propriétaire, pour un accrochage d'œuvres
d'artistes américains contemporains, à la fin des années 50.
Celui que Mizer décrivait comme un perfectionniste, travaillait comme un forçat, jours et nuits, pour finir un travail. Il prenait de la Benzédrine pour ne pas dormir. Il finit par s'épuiser à la
tâche et le 8 novembre 1957, il meurt suite à une crise cardiaque à l'hôpital de Los Angeles. Il avait 55 ans. Une brève notice nécrologique dans le journal de sa ville natale indique que «
Conformément à sa demande, le corps a été incinéré et aucun de services funéraire a eu lieu ». Victor Garcia et Tom Syphers héritèrent...
Mizer, dans son éloge funèbre, a été grandement optimiste en déclarant : « Partout dans le monde, il a été acclamé comme le pionnier d'une culture qui a été presque ignorée pendant 20
siècles. » Peut-être en fait a-t-il été un visionnaire lorsque l’on constate le regain d’intérêt pour cet original et talentueux artiste qui a fleuri dès les années 80 et 90 aux États-Unis,
avec la résurgence de l’art “Beefcake” des années 50.
Ses toiles sont aujourd'hui très recherchées (ses sculptures sont encore plus difficile à trouver), elles s'échangent de collectionneur à collectionneur et n'apparaissent pratiquement
jamais sur le marché public de l'art, tout comme du vivant du peintre. Elles sont donc très difficiles à voir. Pour ma part, je ne connais l’œuvre de Quaintance que par des reproductions qui,
elles, ont été largement diffusées.
Le nom de George Quaintance n’était connu en Europe que de quelques rares collectionneurs fortunés spécialisés dans les représentations de la beauté masculine, lorsqu’en 1989, l'éditeur allemand
Janssen-Verlag publie L'art de George Quaintance, un livre de 80 pages contenant les reproductions, malheureusement en noir et
blanc, de nombreuses peintures de Quaintance qu’accompagne une brève biographie de l’artiste, écrite par l'éditeur lui-même, Volker Janssen. En 2003, le livre a été réimprimé et est disponible.
Six ans après le l'album de Janssen, l'éditeur allemand Taschen fait paraître Beefcake de F. Valentine Hooven qui, dans ses 166 pages de grand
format sous couverture souple, met en vedette la peinture de Quaintance avec “Point Loma” sur sa couverture et contient de nombreuses reproductions en couleurs de ses toiles et de ses
photographies.
L’œuvre de George Quaintance a été un pont entre deux époques de la sensibilité gay. Ses peintures sont l'apothéose de l’imagerie gay de la première moitié du 20e siècle, dans laquelle on ne
pouvait pas bien sûr représenter le coït homosexuel (mais pas plus l’hétérosexuel) mais où même la nudité frontale masculine était impensable.
Le monde est de Quaintance est un rêve, un monde utopique avec ses garçons glamours parfaitement musclés montrant leur corps les uns aux autres, mais sans jamais faire quoi que ce soit de
salace.. ne serait-ce qu’un baiser. Mais cette utopie d’une sorte de nouvel amour courtois était plus que suffisante, il y a cinquante ans, pour enflammer avec sa charge érotique l’esprit
d’hommes affamés d’images homo érotiques. Ces représentations semblent aujourd'hui bien innocentes, même les bosses des jeans sont sages en comparaison avec celles que dessinent Tom of
Finland.
Quaintance a repris tous les stéréotypes de magazines comme Physique Pictorial (dont Quaintance était partie prenante) : les cow-boys, les marins, les matadors, les rapports maîtres à
esclaves... Quaintance adopte les mêmes trucs pour la représentation de la nudité masculine que ceux que l’on pouvait voir pour la nudité féminine sur les couvertures des pulps comme
Weird Tales par exemple, sur lesquelles une artiste comme Margaret Brundage montrait le plus de chair nue possible, mais toujours en veillant à ce que des ombres, une traînée de fumée ou
un morceau de tissu tombe sur la zone interdite (ce qui garantit également que l’œil soit attiré vers cet endroit). On retrouve dans beaucoup des toiles de Quaintance la version masculine des
scènes de bondage qui servaient sur les couvertures des pulps à attirer les acheteurs hétérosexuels (?). Quaintance a aussi montré des hommes nus qui luttent vaillamment avec des serpents ou des
démons dans des scènes qui rappellent celles, si vigoureusement hétérosexuelles, peintes par Frank Frazetta.
Frazetta Margaret Brundage
Pourtant Quaintance marque le moment où la représentation d’un bel homme échappe à l’alibi de l’histoire ou des mythes, il n’y a qu’à songer aux représentations du martyre de Saint Sébastien à
travers les siècles. Néanmoins Quaintance ne s’en libère pas complètement, on ne trouve pas chez lui des représentations véritablement triviales du quotidien gay comme on peut en admirer
chez Cadmus à la même époque, qui fut véritablement le précurseur de la représentation moderne de tout un mode de
vie. Je reviendrai sur le parallèle que l’on peut faire avec Cadmus qui est son contemporain. Il n’y a jamais chez lui non plus de sexe apparent. L’apparence de ce dernier est limitée à une
relativement modeste bosse dans un jeans. Mais il sait rendre la nudité occasionnelle chez les hommes particulièrement expressive et suggestive. Plus tard, la nudité ne sera plus interdite mais
magnifiée comme chez un Mapplethorpe par exemple.
Il n’en reste pas moins que la comparaison de Quaintance avec Cadmus est très défavorable pour le premier, qui jamais ne parvient ni à sublimer l’anecdote de ses tableaux ni à l’inscrire dans le
contemporain. Il n’y a aucune préoccupation sociale chez Quaintance, contrairement à Cadmus. La raison est à mon sens que Quaintance est comme aveugle à son temps, obnubilé par les braguettes de
ses modèles. La sexualité, comme pour un jeune adolescent, semble être son seul horizon.
Néanmoins avant Quaintance, les images de l’érotisme masculin étaient difficiles à trouver, dans l’art, sauf dans celles de la Grèce antique et de Rome. Dans l’étroite fenêtre de temps des
prémices de la libération sexuelle, il a trouvé un créneau qui lui a permis d'acquérir la célébrité et la richesse de son vivant et qui devrait lui valoir l'immortalité.
Les peintures de Quaintance se sont révélées une source d'inspiration pour d'autres pionniers de l'art gay de la fin des années 50, comme le célèbre Tom of Finland (Touko Laaksonen), qui fait
l'éloge du travail de Quaintance dans plusieurs interviews parues dans des revues.