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« #balancetonporc », misandre, sexiste et agressif, dérives du féminisme

Par Jean-Baptiste Messier

Tout d’abord, je souligne que je suis pour l’égalité des droits entre l’homme et la femme (d’ailleurs, ça revient à appliquer les droits de l’homme ni plus ni moins), pour l’égalité des salaires à postes et compétences égaux, contre toute forme d’agressions envers les femmes.
Suis-je en cela féministe ? Honnêtement, je n’en sais rien. Peut-être ou tout simplement humaniste. Ou peut-être je refuse de me définir et d’être défini.

Le féminisme comme toute idéologie (car c’en est une) a des tendances normatives. Lorsqu’on se dit « féministe » on dit un bien (si tu penses féministes, tu penses bien) et un mal (si tu penses différemment, c’est mal). Toute idéologie contient en germes le totalitarisme de pensée. Ce n’est pas propre au féminisme, c’est simplement inéluctable tout comme le libéralisme peut être pensé comme un totalitarisme, le communisme, etc.

Dès lors qu’on nuance, qu’on critique, qu’on dénonce des dérives, sans remettre en cause les avancées dues au mouvement féministe, on bascule dans le camp du « mal ». Je l’expérimente moi-même quand j’avance que le slogan balancetonporc est sémantiquement misandre, sexiste et agressif. Pourtant, c’est l’évidence. Que nous dirait-on si on inventait les hastags #balancetatruie, #balancetonfeuj, #balancetonnègre ?

Toujours sémantiquement, je préfère le #metoo.

Ces deux slogans provoquent une prise de conscience sur les abus que subissent les femmes mais aussi possède des effets pervers à savoir ériger les réseaux sociaux en tribunal populaire, encourager la diffamation. Pourquoi ne pas le reconnaître ?
Des femmes comme tout être humains peuvent mentir. Leur parole n’est pas forcément d’or. Le meilleur moyen reste le commissariat.

On m’a avancé par ailleurs que l’expression « tu m’importunes, je te défonce » n’était pas agressive contre les hommes. Ah bon ?

Que quand on dit « les hommes sont cons », c’est juste un raccourci pour dire que nous faisons partie d’un système patriarcal.

En dénonçant des dérives, est-ce que je deviens masculiniste ?

On veut toujours ranger les individus dans des cases. La vérité c’est que je suis ni féministe, ni masculiniste ou je suis féministe et masculiniste.

Nous sommes actuellement dans une époque où l’image construite de l’homme est très dégradée : l’homme est vu comme un être violent, un violeur, un harceleur, un parent incompétent etc. On voit  l’émergence de stéréotypes très négatifs qui en plus deviennent racistes. Maintenant nous avons droit à un discours sur les méfaits de « l’homme occidental blanc ».

Comment voulez-vous que je ne me sente pas concerné ?

Et par contraste, la femme apparaît comme une victime, un être pur, méritant, etc.

Où est la nuance, le juste milieu ?

* »Suzan Moore, journaliste

Pourquoi je me suis trompée sur les hommes. New Statement, 5 septembre 2016

(…) Si vous êtes intéressé par la libération des femmes, vous découvrirez que le plus grand obstacle à cela ce sont les hommes : les hommes en tant que classe. Autrefois, je pensais, « je ne déteste pas tous les hommes. » J’ai fait de la thérapie et tout. Maintenant, je pense que toute femme intelligente déteste les hommes. Il y a très peu de problèmes dans le monde qui n’ont pas pour origine la violence masculine et la misogynie.

Plus je déteste les hommes (#OuiTousLesHommes), moins je fais attention aux individus, en fait, tout comme il est clair que certains peuvent être amusants pendant un certain temps. Avant même que vous preniez la peine de pleurnicher que ma haine des oppresseurs du patriarcat est en quelque sorte équivalente à la misogynie systématique, à l’assassinat en cours, au viol, à la torture et à l’effacement des femmes, sachez ceci : autrefois je faisais des exceptions. J’avais tort. »

* Nadia Daam, haine des hommes, haine tout court, extrait
 »

S’il m’est arrivé de penser ou de dire à voix «Je hais les mecs», je ne le pense pas réellement, et c’est parce que je viens de me prendre une main au cul ou de me faire traiter de pute. Que je suis en colère. Mais cette colère ne donnera jamais lieu à des actes ou des propos oppressifs envers un homme, comme ça, gratos, parce que c’est un homme qui doit payer pour l’auteur de la main au cul ou de l’insulte. En réalité, quand une féministe essentialise les hommes, c’est pour désigner un système tout entier dont les hommes sont tout à la fois les victimes et les artisans. C’est ce que tente d’expliquer la blogueuse Chaser Tiif.

«Quand je dis “les garçons sont cons”, ce que je veux réellement dire est “les garçons sont élevés dans une société patriarcale qui leur inculque une vision faussée et problématique du masculin qui non seulement les force à se refuser à être patients et doux,  mais aussi qui les encourage à traiter les femmes de façon à le les envisager que comme si elles n’existaient que pour satisfaire les hommes”.»

Mais ça va beaucoup plus vite de dire «les garçons sont bêtes». D’ailleurs, quand des femmes se revendiquent misandres ou publient ce fantastique gif, c’est précisément pour tourner en dérision cette accusation et s’emparer de ce que cet article d’Amanda Hess publié sur Slate et traduit –oh comme c’est cocasse par Peggy Sastre, signataire de la tribune des 100 [et collaboratrice de Slate, ndlr]– appelle «la misandrie ironique»:

«Pour ces jeunes féministes, véhiculer le plus largement possible cette histoire de « misandrie » est un jeu de société grandeur nature, où le but est de pousser l’idée d’un grand complot anti-hommes dans ses retranchements les plus ludiquement extrêmes et absurdes. Il y a un côté libérateur à adopter une posture ironique, qui permet aux femmes de s’identifier contre ce qu’elles ne sont clairement pas: des misandres caricaturales qui n’ont que l’annihilation des mâles en tête.»

 »
source : haine des hommes, haine tout court

« #balancetonporc », misandre, sexiste et agressif, dérives du féminisme

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