La question de l’homosexualité ne cesse d’être posée à nos églises comme à toute société. Des hommes et des femmes souffrent d’être exclus de nos églises ou de n’y être pas reconnus. Les pasteurs sont confrontés à de difficiles questions dans l’accompagnement de personnes homosexuelles. En occident surtout, des voix s’élèvent pour que les homosexuels voient leur statut reconnu dans les lois à égalité avec celui des couples hétérosexuels. Les débats qui portent sur l’homosexualité débouchent souvent à des avis contradictoires. En effet, tandis que certains estiment que l’homosexualité est un péché devant Dieu, d’autres par contre, pensent que chacun est libre de choisir son compagnon. Alors, que dire de l’homosexualité ?
L’homosexuel est toute personne qui trouve satisfaction de ses désirs sexuels avec des sujets de même sexe. Longtemps et aujourd’hui encore, les homosexuels ont été l’objet d’intolérance, de discriminations multiples et de rejet. Ce qui est clair et certain, c’est que la tradition chrétienne dans son ensemble, l’église, a contribué avec fermeté à cette condamnation des homosexuels. C’est un comportement qui est décrié par l’église. Cependant, dans les pays développés et un peu moins dans ceux qui sont en voie de l’être, la condition des homosexuels s’est améliorée ces dernières années, mais pas au point de leur permettre de bénéficier de la même reconnaissance socioculturelle que l’hétérosexualité. C’est pourquoi divers courants d’opinion se font de plus en plus pressants pour obtenir cette reconnaissance. Que doit-on légitimement faire en tant que croyant face à cette situation ?
La Bible parle peu de l’homosexualité, mais quand elle en parle, c’est effectivement pour la condamner avec sévérité. Sur ce point, la Bible est claire : c’est un péché, un comportement qui est abomination à l’Eternel, et l’église doit le condamner avec la plus forte énergie. C’est ainsi que les habitants de Sodome avaient été condamnés, car ils cherchaient à abuser de deux envoyés de Dieu hébergés par Lot dans Genèse 19 ; il en est de même de l’abomination dénoncée par le Lévitique 18, 22 qui dit : « tu ne coucheras pas avec un homme comme tu couches avec une femme. C’est une horrible pratique. » et 20, 13 dit : « si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont commis tous deux une horreur ; ils sont punis à mort : leur sang retombera sur eux. » Vous voyez qu’il n’y a pas de commentaire de plus à faire, car la bible est on ne peut plus claire. L’homosexualité est un crime, une abomination, et pour montrer la gravité et l’horreur de ce comportement, la Bible préconise comme punition, la mort des auteurs de cet acte, c’est un signe de la fin des temps annoncé dans la bible. Ainsi, dans l’église, l’homosexualité, à, travers les écrits de l’apôtre Paul, est vécue comme la marque même de la rupture des païens d’avec le vrai Dieu ; voir Romains 1, 26-27. Ici, l’homosexualité est décrite comme un acte nature, ils commettent l’infamie, homme avec homme. Le texte 1 de Corinthiens 6,9 va plus loin en associant les débauchés, les idolâtres, les adultères et les pédérastes : il dit « ni les dépravés, homosexuels…n’hériteront le Royaume de Dieu. »
En outre, il est à relativiser les choses, car, cette sévérité, proche de l’intransigeance, demande toutefois que l’on comprenne les mobiles. Dans le livre du Lévitique que nous avons cité, le message central se présente en fait de la manière suivante : on ne peut pas vivre de façon véritablement humaine, qu’en reconnaissant la nécessite d’établir et de respecter un certain nombre de distinctions et de limites à ne pas franchir. Ces limites sont posées d’abord par l’existence d’autrui, et de sa spécificité, de ce qui le rend différent de moi. Et la clé de la création réside dans l’établissement d’un monde, d’un peuple ou d’une société structuré par des différences et des limites qui demandent à être respectées. Quand on outre passe ces limites, c’est le péché et l’abomination. La position de l’église, par rapport à l’homosexualité doit, dans ce cas, être clairement définie, cela ne doit souffrir d’aucune ambiguïté ni zone d’ombre. C’est un comportement proscrit et puni dans les Saintes écritures et il ne doit être ni couvert ni encouragé sous quelque forme que ce soit. L’homosexualité est en quelque sorte un symbole et un symptôme, parmi tant d’autres, du refus de la différence et de la limite qui nous caractérise tous, enfants d’Adam et Eve. Croyant devenir « comme Dieu » dans Genèse 3.5 ; nous en avons été réduits à nous conduire les uns envers les autres de façon inhumaine.
L’incompatibilité de l’homosexualité et de la fécondité. En effet, l’être humain créé à l’image de Dieu se présente comme un couple masculin et féminin. Et la partenaire présentée à Adam pour l’arracher de la solitude est une femme sans aucune ambiguïté. Et sur un autre plan, pour démontrer la gravité du péché de l’homosexualité, il faut comprendre que la rencontre de l’homme et de la femme, à travers la différence reconnue aux deux, assure à tout égard, la pérennité et la fécondité. L’homosexualité ne participe pas particulièrement à la régénération du corps social… l’impossibilité de procréer qualifie de façon particulière à la relation homosexuelle. C’est vrai qu’il y a la possibilité des adoptions d’enfants et de ce que l’on appelle les PMA (procréation médicalement assistée), mais le véritable problème est que nul ne sait le tort et le traumatisme subis par un enfant pris dans les jeux des miroirs mal définis et trouble, de la paternité et de la maternité.
On ne doit pas admettre des pratiques qui détournent la sexualité de son sens fondamental qui est accueil et respect de l’autre. Aussi, nous devons condamner toute violence faite à autrui, que cela soit couvert de liberté hétérosexuelle, ou de la libération homosexuelle. Surtout lorsqu’il s’agit de pédophilie, d’exploitation de mineurs ou de personnes démunies, livrées à l’argent et au pouvoir des plus forts : C’est une sexualité déréglée. Il y a le principe des libertés individuelles certes, mais on ne peut pas, sous prétexte de liberté, laisser se répandre des mœurs qui font violence aux désirs encore immatures des plus jeunes et les engagent dans les voies qu’autrement ils n’auraient pas choisies. Donc, la question de l’homosexualité ne se situe pas forcément d’abord au niveau individuel (fidélité des partenaires). La question est fondamentalement sociale et collective. Elle relève de la façon dont une société se perçoit et se construit, et des symboles qui en font son identité. Sur ce point, il faut dire clairement que les distinctions opérées entre homosexuel et hétérosexuel relèvent d’une exigence de la société. La société ou le corps social demande à être structuré. Mettre sur le même plan toutes formes de sexualité, reviendrait à tout confondre et tout mélanger.
In fine, d’aucuns diront que ce qui compte dans une relation c’est l’amour, et qu’un couple homosexuel stable vaut mieux qu’un couple hétérosexuel qui se déchire. C’est relatif. Mais ce n’est pas suffisant pour faire admettre comme équivalentes deux formes de relations où la différence entre partenaires ne joue pas le même rôle. A chacun sa vie oh !
Par Marcus Mvé Sources : Rev. Pasteur André Ntoutoume Obame Paroisse Jericho, EEG Gabon © Gabon D’abord Actualités
Ca fait toujours réfléchir ce genre d'articles contemporains même si ce n'est pas très moderne