Tout n'est pas gay ... en Chine

Publié le 19 juillet 2008 par Stéphan

La situation des homosexuels en Chine était florissante jusqu'à la Longue Marche de Mao. Elle est devenue épouvantable pendant l'expansion communiste, et surtout au moment de la Révolution Culturelle de 1965 à 1975, où le sort le plus enviable qui leur était réservé était le camp de rééducation.
Des milliers, peut-être des millions d'entre eux furent exécutés sommairement d'une balle dans la tête car « atteints d'un vice occidental » et « incapables d'assurer l'expansion du peuple chinois ».
Néanmoins, petit à petit, les choses ont été en s'améliorant, du moins dans les grandes villes. Il est vrai qu'eu égard aux dimensions du pays, les homosexuels chinois sont au nombre de cent vingt à cent quarante millions ! (il y a de l’espoir donc !!!) Comme cela faisait beaucoup de saletés d'exterminer tant de monde et beaucoup de travail pour les rééduquer, le gouvernement chinois, devenu pragmatique et soucieux d'un brin de respectabilité, a finalement choisi d'essayer de « faire avec ».
C’est pourquoi les lois anti-gay ont été abolies en 1997. En plus, ce pays ne baignant pas dans notre culture judéo-chrétienne et l'ambiance générale à cette époque consistant à cultiver une plus grande liberté, les progrès ont été notables.
Hélas, hélas, hélas la date de ces (décidemment) maudits Jeux Olympiques approche…
Alors, en prévision de leur tenue, et sachant que la communauté homosexuelle possède un potentiel de rencontre et de communication supérieur à bien d'autres catégories socio-culturelles, une implacable vague de répression homophobe s'est abattue sur toute la Chine depuis 2 mois.
Bars et saunas fermés, personnel et clients chinois arrêtés, sites internet fermés, raids et arrestations dans les lieux de drague, associations dissoutes... Rien n'a échappé.
Manifestement, les dirigeants de cette dictature ont une bonne culture historique et connaissent les « textes de base » pour l’organisation d’une répression efficace.
Par exemple, Guillaume 1er, fondateur du premier Reich allemand, écrivait en 1888 à son ami Bismarck, chancelier de son état : « il y a des catégories sociales qui sapent les fondements de la société parce que s'y retrouvent des gens qui ne devraient jamais se connaître: les patrons s'y commettent avec les ouvriers, les nobles avec les roturiers et la bourgeoisie morale avec le prolétariat dépravé. Ce sont les communautés juives, les francs-maçons et les homosexuels. »
Comme quoi toutes les dictatures se retrouvent sur les mêmes fondamentaux, dans ce domaine il n’y a aucun choc de civilisations.
Ainsi les touristes occidentaux qui viendront assister aux Jeux Olympiques ne doivent pas trouver trace d'une vie homosexuelle chinoise...
D'abord, ça fait pas propre, et puis: ça facilite la circulation des idées. La faculté de rencontre et de communication des homosexuels chinois ne sera pas le vecteur de la pollution idéologique de l'étranger.
Dommage.