Le partenaire d'un étudiant gay assassiné par sa famille lors d'un "crime d'honneur" a été contraint de fuir la Turquie voyant sa propre vie menacée. L'affaire secoue la commuanté LGBT d'Istambul.
Ahmet Yildiz, un étudiant en physique de 26 ans, a été visé par balle alors qu'il quittait un café du détroit du Bosphore à Istambul, le week-end dernier. Son corps a été retrouvé dans sa voiture.
Les enquêteurs estiment qu'il fuyait son agresseur lorsqu'il a perdu le contrôle de son véhicule qui s'est écrasé provoquant sa mort.
Son partenaire, porteur d'un passeport allemand, a quitté la Turquie sur les conseils du consulat.
Celui-ci n'a aucun droit sur le corps de son ami qui a été déposé à la morgue de la ville.
Les amis et les proches d'Ahmet Yildiz sont tous convaincus que le jeune homme a été l'objet d'un "crime d'honneur" commis par des membres de sa propre famille.
"Du jour où je l'ai rencontré, je n'ai jamais entendu Ahmet avoir une conversation tranquille avec ses parents", rapporte un ami intime à la presse. "Ils le harcelaient constamment sur ses déplacements, ses fréquentations, son emploi du temps, ses activités", ajoute-t-il.
Les amis d'Ahmet redoutent que la famille ne réclame pas son corps du fait qu'elle rejetait son homosexualité. "Nous essayons de joindre la famille pour qu'elle prenne ses responsabilités quant aux obsèques, mais elle ne répond pas et nous craignons qu'elle ne fasse jamais", explique un ami.
Il est fréquent que les familles commettant des "crimes d'honneur" ne réclament jamais le corps de la victime.
Dans les mois qui ont précédé son assassinat, Ahmet Yildiz avait indiqué qu'il avait été l'objet de menaces de mort. Le jeune homme avait représenté son pays à une conférence internationale gay à San Francisco en 2007.
Sedef Cakmak, un de ses amis, membre de l'organisation de défense des droits LGBT turques Lambda se souvient : "Il se sentait victime d'une guerre entre les anciennes mentalités et les libertés civiles en devenir". (E-llico.com)